mardi 28 décembre 2010

Valeurs républicaines à géométrie variable


Les Valeurs républicaines font un tabac. Au nom de ces Valeurs on remet en question même l’identité nationale. Peut-on être français si l’on ne parle pas le français ? Peut-on être français si l’on siffle la marseillaise ? Peut-on être français si l’on a plusieurs femmes ? Peut-on être français si l’on est délinquant ? A la limite, on peut comprendre – sans pour autant l’accepter – que l’on puisse se poser ce genre de questions.

Mais j’en rajouterais une : « peut-on être français si, volontairement on s’expatrie pour se soustraire à l’impôt ? ». Interrogation plutôt dérangeante qui remettrait en question l’équipe de France de Tennis où, à l’exception du parisien Liodra, tous les autres joueurs sélectionnés (Monfils, Tsonga, Clément, Benneteau, Mathieu, Gasquet et Simon) sont résidents helvétiques (cf. VSD 02.12.10). Ce qui a fait dire au Canard enchaîné du 08.12.10, « ce n’est pas la France qui a été battue par la Serbie, mais la Suisse ! ».

C’est vrai ! Qui n’a pas essayé un jour ou l’autre de tricher pour payer moins d’impôts ? A la différence près que la loi et la justice sont là pour sanctionner les fraudeurs alors que c’est en toute impunité que ces expatriés trichent.

Qu’est-ce qui est plus grave dans l’entorse aux Valeurs de la république ? Travailler avec son foulard par conviction religieuse ou vivre volontairement à l’étranger pour s’exonérer de l’impôt français ? Dans le cadre de la refondation du capitalisme et de la volonté de motiver ces « mauvais » français à rester domiciliés en France, ne pourrait-on pas imaginer que si l’on s’expatrie volontairement pour des raisons fiscales et non pour des raisons professionnelles, on soit déchu de son droit de vote et pour les sportifs on ne puisse plus porter le maillot tricolore ? Cela permettrait de remettre les choses à leur place et de donner tout leur sens à ces fameuses Valeurs républicaines !

Wikipédia nous cite quelques noms, pour les sportifs entre autres : Jean Alesi, Jean-Claude Killy, Sébastien Loeb, Alain Prost résident en Suisse ; Eric Cantona réside à Gersey (surprenant pour un homme qui a lancé le fameux appel à retirer l’argent des banques…). Pour les chanteurs : Charles Aznavour, David Halliday, Johnny Halliday, Patricia Kaas, Marie Laforêt, résident en Suisse. Pour les acteurs : Daniel Auteuil, Emmanuelle Béart résident en Belgique, Alain Delon étant résidant et citoyen suisse. Pour les patrons : Jacques Badin (Carrefour) réside en Belgique, Thomas Bata (chaussures) réside en Suisse, des membres de la famille Bich (Groupe Bic) résident en Suisse, des membres de la famille Mulliez (Auchan, Décathlon Mondial moquette) résident en Belgique, Paul Dubrule (co-créateur du groupe Accor et mieux encore ancien sénateur-maire de Fontainebleau) réside à Cogny en Suisse.

Quel message reçoivent les salariés qui savent que leur patron vit à l’étranger pour payer moins d’impôts ? Où est la valeur d’exemplarité ? Quel message reçoivent les fans des sportifs, des chanteurs, des acteurs, de leurs « idoles » vivant à l’étranger ? Mesure-t-on tous les effets collatéraux désastreux causés dans les esprits par  ceux qui, en toute légalité, trichent avec leur entreprise ou avec la France ?                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                           





mardi 21 décembre 2010

« Vanité des vanités, tout est vanité »



A travers cette célèbre citation, L’Ecclésiaste veut nous dire que l’orgueil est indissociable de la nature humaine et que la compétition en est son instrument. Vue sous cet angle, la compétition a un aspect très négatif.

C’est l’argument que reprennent les signataires d’un appel à la suppression de la notation à l’école élémentaire. Pétition initiée par l’Association de la Fondation étudiante pour la Ville (AFEV) et signée par vingt grandes personnalités dont Boris Cyrulnik neuropsychiatre, Richard Descoings directeur de Sciences Po Paris, François Dubet sociologue, Alex Kahn généticien et président d’Université, Eric Maurin économiste, Michel Rocard ex premier ministre...

Daniel Pennac prix Renaudot en 2007 avec « Chagrin d’école » explique au Nouvel Observateur pourquoi il a signé cet appel : « je préfère infiniment l’entraide entre les enfants que l’écrasement des nuls par les forts » indique-t-il. Selon lui, les notes induisent une compétition pour avoir les meilleures et non le partage et d’expliquer que lorsqu’il a pu voir des « enfants s’entraider dans l’effort d’apprentissage, les plus habiles aidant les plus inhibés » il a pu constater « chez les premiers une joie du partage et chez les seconds des progrès spectaculaires » ce qui les « rendait tout heureux d’aller à l’école » et de conclure « la dynamique des bons élèves doit profiter absolument à ceux qui sont au départ, pour toutes sortes de raisons, inhibés par l’école ». Comme on s’en doutait, le ministre de l’éducation nationale Luc Chatel a réagi « il ne faut pas voir la note comme l’échec, comme le rejet, comme la sanction. C’est aussi l’évaluation d’un travail, cela peut être pour l’élève un objectif…un projet de progression …. La note, elle est utile pour avoir des repères, pour mesurer les résultats des élèves ». 

Alors, comment concilier ces deux points de vue qui sont parfaitement logiques ? Tout simplement en dissociant la notation du classement (pas question de savoir si l’élève est premier, cinquième ou dernier), en établissant un classement par classe et non plus individuel (quel bel enjeu pour les élèves d’une classe à se mesurer à une autre classe ; quel beau message de coopération ce challenge leur apporterait…).

Cette nouvelle démarche n’est pas neutre : elle apporterait un changement radical dans le comportement de l’enfant devenu adulte qui passerait de l’envie de dominer et d’être le plus fort, de la culture de l’individualisme - tout le capitalisme repose sur ce concept d’être le meilleur et le plus fort – à une démarche de solidarité, d’entraide qui ne peut qu’être bénéfique pour la Société, pour l’Entreprise, pour la Famille …







mardi 14 décembre 2010

La reconnaissance : un besoin fondamental



Le besoin de reconnaissance est fondamental, il nous est aussi important que celui de respirer et de manger. Nous l’avons tous en nous dès notre naissance. Ce besoin de reconnaissance est lié à notre besoin d’aimer et d’être aimé. Il a été scientifiquement prouvé qu’un nouveau-né sans affection ne peut se développer correctement, que deux prématurés ensemble ont plus de chance de survie qu’un prématuré seul et que nous sommes souvent très tristes voire déstabilisés le jour où nous nous retrouvons seul dans une pièce sans avoir un coup de fil à donner ou à recevoir : on ne vit qu’à travers les autres. Ce qui a fait dire à Jean-Jacques Rousseau « dès qu’ils vivent en société, les hommes éprouvent le besoin d’attirer à eux le regard des autres. Autrui est alors nécessaire à ma propre complétude. Le besoin d’être regardé, la recherche de l’estime publique représente non un vice mais un besoin constitutif de l’espèce humaine. En somme, nous avons un besoin impérieux des autres, non pour satisfaire notre vanité, mais parce que marqués d’une incomplétude originelle, nous leur devons notre existence même. »

Un management bien compris prend en compte ce besoin de reconnaissance.
Le manager informe ses salariés (combien de salariés apprennent par les journaux que leur entreprise a été vendue, que leur PDG a changé…)
Il implique les salariés (combien de salariés sont mis devant le fait accompli d’une nouvelle organisation, de changements d’horaires...sans qu’on leur ait demandé leur avis…)
Il remercie (ce n’est pas parce qu’une personne est payée pour faire une chose qu’on ne doit pas la remercier…)
Il responsabilise (la démocratie dans l’entreprise - au contraire du paternalisme dans lequel le patron assume tout y compris le bonheur de ses salariés - invite à prendre en main son destin économique…)
Il est dans l’humilité et la simplicité (personne n’est à l’abri d’une erreur : savoir la reconnaître et même présenter des excuses est un signe très fort d’humilité et de simplicité)
Il respecte (respecter, c’est déjà donner de bonnes conditions de travail, c’est aussi accepter les autres dans leur différence physique, philosophique, religieuse…et leur permettre de vivre cette différence ; respecter c’est encore comprendre que tout un chacun a besoin d’une vie décente pour satisfaire ses besoins élémentaires, nourrir sa famille, instruire ses enfants, les soigner quand ils sont malade …)
Il favorise l’épanouissement (le manager qui a le souci du besoin de reconnaissance favorisera la promotion interne, les formations…)

Notre société actuelle – et c’est la source de tous ses problèmes - répond mal à ce besoin de reconnaissance. Déjà, dans l’entreprise : ne cherchons pas plus loin les causes du stress, de la dépression, des conflits, de la souffrance au travail … Ensuite dans la cité : fracture sociale, quartiers difficiles, exclusions … Enfin dans le monde : fossé Nord/Sud, pauvreté, famine…
L’homme a soif de dignité et on lui fait la charité qui est un bon début de réponse mais partielle… (cf. billet du 27.07.10 ). La refondation du capitalisme a pour vocation première de répondre à ce besoin.





samedi 4 décembre 2010

Le panier aux crabes



L’entrée en force et en surprise de LVMH chez Hermès fut l’événement boursier du mois d’octobre.
Bertrand Puech, héritier d’Hermès, descendant du fondateur à la cinquième génération, président de la société familiale Emile Hermès et Patrick Thomas, gérant du Groupe, ont très mal pris cette intrusion et l’ont vécue comme un viol.
Faut dire que Bernard Arnault - PDG de LVMH, déjà propriétaire de Dior, Moët Hennessy, Louis Vuitton et bien d’autres marques prestigieuses, à la réputation de prédateur - bien qu’il dise à qui veut l’entendre que cette prise de participation était tout à fait amicale et qu’il ne demandait pas de siège au conseil de surveillance, n’a pas tout à fait été loyal dans cette transaction et a contourné la loi qui prévoit qu’un acheteur doit déclarer son identité lorsque sa prise de participation dépasse les 5%.
Bernard Arnault a pour ceci demandé à quatre banques sans les avertir de la présence des autres de prendre des participations dans Hermès sous la barre des 5%. Actions que ces banques lui ont revendues en échange d’une rétribution en actions ; ce qui a constitué une opération neutre pour les établissements financiers : « ni vu, ni connu ». Cette méthode porte un nom, ce sont les contrats Equity Swap. Contrats tout à fait légaux du reste.
C’est comme çà qu’un beau jour, LVMH s’est retrouvé propriétaire de 17,1% du capital d’Hermès. Les dirigeants du Groupe Hermès ont alors contre attaqué et sommé Bernard Arnault de se retirer. Pour ce faire ils se sont offert les services de Jean-Michel Darrois, star du barreau de Paris qui avait déjà eu dans le passé l’occasion de s’opposer à LVMH dans l’assaut manqué de GUCCI.
Comme on s’en doute, Jean-Pierre Jouyet président de l’autorité des marchés financier (AMF) a déclenché une enquête et Christine Lagarde ministre de l’économie a même proposé de modifier la législation concernant le franchissement des seuils.

Quelles conclusions peut-on tirer de ce feuilleton financier ?
D’abord, qu’à ces plus haut niveaux, on ne se fait pas de cadeaux : c’est bel et bien la guerre provoquée par l’ambition des uns et des autres. C’est un peu la guerre des Seigneurs des temps anciens…
Autre conclusion : le but final de cet affrontement, c’est le pouvoir ; et à ce sujet on oublie un acteur important pourtant concerné au premier chef : les salariés de chez Hermès ! Qui dit changement de pouvoir dit changement de stratégie. En terme de risques, ces salariés sont en première ligne, ont certainement leur avis à donner : comment leur offrir la possibilité de le faire ? Peut-être par un droit de veto ! Et bien sûr par l’élection de leur PDG (cf. billet n° 1 ). C’est un des enjeux de la refondation du capitalisme.





mardi 30 novembre 2010

L’Europe en morceaux



La crise de l’euro est révélatrice de la fragilité de l’Europe.
La faillite de la Grèce, puis de l’Irlande - en attendant, comme certains le craignent, celle du Portugal et de l’Espagne - nous permettent de mesurer l’écart énorme de la gestion économique des pays composant l’Europe. Malgré des engagements de tous de limiter le déficit à 3% du PIB, voilà le constat que l’on peut faire aujourd’hui : l’Irlande en est à 32%, la Grèce à 9,3%, le Portugal à 8,5%, l’Espagne à 9,8%, la France à 7,7% ; l’Allemagne s’en tire mieux avec 3,4%. Cette disparité dans la gestion sociale et économique des pays explique en grande partie la crise de l’euro. C’est la cigale et la fourmi.

On ne peut rien construire de solide si l’on ne se plie pas à des règles communes et parmi celles-ci, dans la logique de la construction de l’Europe - et plus encore des pays se réclamant de la zone euro - on était en droit de s’attendre à ce que les mesures concernant les entreprises soient communes, ne serait-ce que pour préserver l‘égalité de chance de chacune dans la compétition européenne. Or, que constate-t-on sur le taux d’imposition des sociétés ? (source : Eurostat. OCDE ) Qu’en France on en est à 34,4% du bénéfice, en Italie à 31,4%, en Espagne à 30%, en Allemagne à 29,8%, en Grèce à 21,4% et en Irlande à 12,5%. Cette disparité non seulement fausse les règles de la compétition mais encore relève de la subvention cachée ; une entreprise domiciliée en Irlande paye moins d’impôts que celle domiciliée en France, ce qui lui donnera un avantage économique important. Or, quand on connaît la susceptibilité de la Cour européenne de justice et sa promptitude à réagir devant toute subvention illégale (voir Airbus, Raynair, Telecom…) on est en droit de se demander la valeur de son contrôle…

Pourtant, cette homogénéité dans le traitement des entreprises aurait non seulement le mérite de clarifier les règles de la compétition économique européenne mais encore – si on l’étend au Niveau du G20 – d’assainir la compétition économique mondiale. On se bat comme des chiffonniers sur la parité des monnaies pour préserver la compétitivité des entreprises (ce fut l’échec retentissant du G20 de Séoul) mais on n’évoque même pas la possibilité d’aligner les impositions fiscales des entreprises ce qui résoudrait en partie le problème des paradis fiscaux.

Et on a le droit de rêver : si l’on étendait ce souci d’alignement au niveau des salaires et des charges (après tout, pourquoi pas un SMIC européen ?) on établirait les fondements pour une Europe sociale.
C’est un des objectifs de la refondation du capitalisme.





mardi 23 novembre 2010

Les grands hommes : une espèce rare


Ce 02 novembre 2010, Barack Obama a reçu une « raclée » magistrale lors des élections de mi-mandat renouvelant les représentants du Congrès et du Sénat américains. Il a perdu la majorité au Congrès (190 démocrates pour 242 républicains) et n’a plus qu’une courte majorité au Sénat (52 démocrates pour 47 républicains) ce qui l’oblige à tendre la main aux républicains et à mettre « en veille » ses ambitions pour changer l’Amérique. On ne peut que déplorer cet état de chose hors mis les lecteurs du Figaro qui selon un sondage publié le 05 novembre 2010 sont à 50% satisfaits des résultats des élections américaines.

Pour l’Amérique et pour le monde, Barack Obama était un réel espoir pour une Amérique plus sociale et un monde en paix. A priori, ses électeurs ne l’ont pas compris ; il est vrai que la conjoncture est loin d’être favorable avec une croissance en berne et une hausse du chômage…Et puis, les mesures déjà prises sont loin de faire l’unanimité : interdiction pour les banques de spéculer pour leur compte, décision de ne pas reconduire les avantages fiscaux mise en place par Georges W. Bush pour les individus gagnant plus de 200 000 dollars par an et enfin extension de l’assurance santé à trente deux millions de personnes (ce qui va augmenter les tarifs de cotisation des personnes déjà assurées).

Alors, qu’aurait du faire Barack Obama pour inverser la tendance ? Tout simplement faire comprendre qu’il avait été élu sur un programme et que pour l’appliquer il avait besoin de disposer d’une majorité au Congrès et au Sénat et que si le peuple américain ne lui donnait pas ces moyens il devait en tirer les conclusions et se retirer. C’est ce qu’aurait fait et qu’a fait De Gaulle lorsqu’il a donné sa démission après le vote négatif du référendum de 1969 sur la participation. Certains pensent que c’est du chantage : pas du tout ! C’est la différence entre celui pour qui le pouvoir est une finalité et celui pour qui le pouvoir est un moyen, c’est la marque d’un grand homme.

Dans cette logique Barack Obama aurait du démissionner. Quelle leçon d’humilité, d’honnêteté et de devoir il aurait donnée aux Américains et au monde entier ! Il faudra des hommes de cette trempe pour refonder le capitalisme ! Avons-nous aujourd’hui cet « oiseau rare » ? Rien de moins sûr !





mardi 16 novembre 2010

De Gaulle … son œuvre inachevée


A l’occasion du quarantième anniversaire de la mort du Général de Gaulle tous les médias (TV, radios, presse écrite…) ont été prolixes en reportages sur sa vie. Bien sûr, on a parlé de l’homme du 18 juin, du fondateur de la cinquième république, du décolonisateur, du père de la bombe atomique française et de l’industrialisation de la France. Mais on n’a jamais ou très peu parlé de l’homme de la Participation. Pourtant, là-dessus, le Général de Gaulle avait une réelle vision. Toute sa vie il cherchera à trouver un système nouveau, une « troisième voie » entre le capitalisme et le communisme.

Déjà, en 1948, dans un discours prononcé à Marseille le 17 avril, on peut lire « Oui ! L’association qui placera dans l’entreprise sur le même plan de dignité tous ceux qui contribuent à l’œuvre économique commune, fera que l’ingénieur, l’agent technique, l’ouvrier, l’employé, à tout échelon, seront des sociétaires, et fera du patron aux yeux de son personnel, non point l’homme qui paie, mais le chef, dont la valeur, l’indépendance, l’autorité sont nécessaires à l’avantage de tous »

Remarquons qu’à l’époque De Gaulle ne parlait pas de participation mais d’association.

Puis, le 1er mai 1950, dans un discours prononcé sur la pelouse de Bagatelle, voilà ce que dit le Général :
« Un jour, la machine apparut. Le capital l’a épousée. Le couple a pris possession du monde. Dès lors, beaucoup d’hommes, surtout les ouvriers, sont tombés sous sa dépendance. Liés aux machines quant à leur travail, au patron quant à leur salaire : ils se sentent moralement réduits et matériellement menacés. Et voilà la lutte des classes ! Elle est partout, aux ateliers, aux champs, aux bureaux, dans la rue, au fond des yeux et dans les âmes, elle empoisonne les rapports humains, affole les Etats, brise l’unité des nations, fomente les guerres. Car c’est bien la question sociale, toujours posée, jamais résolue, qui est à l’origine des grandes secousses subies depuis trente cinq ans. Aujourd’hui, c’est la même question toujours posée, jamais résolue, qui pousse le monde vers un drame nouveau ».

Ces propos sont toujours d’actualité en 2010.

Et enfin le 07 juin 1968, lors d’un entretien radiodiffusé et télévisé avec Michel Droit, voilà ce qu’on peut relever « … L’ouvrier n’a pas pris sur son propre destin, comme pour les fourmis la fourmilière et pour les termites la termitière. Naturellement, ce sont les régimes communistes qui en viennent là surtout et qui encagent tout un chacun dans un totalitarisme lugubre. Mais le capitalisme lui aussi, d’une autre façon, sous d’autres formes, empoigne et asservit les gens. Comment trouver un équilibre humain pour la civilisation, pour la société mécanique moderne ? Voilà la grande question de ce siècle !
(…) Le capitalisme dit : grâce au profit qui suscite l’initiative, fabriquons de plus en plus de richesses qui, en se répartissant par le libre marché, élèvent en somme le niveau du corps social tout entier. Seulement voilà : la propriété, la direction, le bénéfice de l’entreprise dans le système capitaliste n’appartiennent qu’au capital. Alors, ceux qui ne le possèdent pas se trouvent dans un état d’aliénation à l’intérieur même de l’activité à laquelle ils contribuent. Non, le capitalisme du point de vue de l’homme ne trouve pas de solution satisfaisante.
Il y a une troisième solution : c’est la Participation qui, elle, change la condition de l’homme au milieu de la civilisation moderne. Dès lors que des gens se mettent ensemble pour une œuvre économique commune, par exemple, pour faire marcher une industrie, en apportant soit les capitaux nécessaires, soit la capacité de direction, de gestion et de technique, soit le travail, il s’agit que tous forment ensemble une société, une société où tous aient intérêt à son rendement et à son fonctionnement et un intérêt direct. Cela implique que soit attribuée par la loi à chacun, une part de ce que l’affaire gagne et de ce qu’elle investit en elle-même grâce à ses gains. Cela implique aussi que tous soient informés d’une manière suffisante de la marche de l’entreprise et puisse, par des représentants qu’ils auront tous nommés librement, participer à la société et à ses conseils pour y faire valoir leurs intérêts, leurs points de vue et leurs propositions. C’est la voie que j’ai toujours cru bonne. C’est la voie dans laquelle j’ai fait déjà quelques pas ; par exemple en 1945, quand, avec mon gouvernement, j’ai institué les comités d’entreprises, quand, en 1959 et en 1967, j’ai, par des ordonnances, ouvert la brèche à l’intéressement. C’est la voie dans laquelle il faut marcher.
(…)
M. Michel Droit :
Oui ! Mais alors, mon Général, il y a vraiment une question qu'on a envie de vous poser. Cette Participation à laquelle vous tenez tant, pour laquelle vous avez tellement milité déjà, pourquoi est-ce que vous ne l'avez pas faite plus tôt ?
Le Général de Gaulle :
Parce qu'une pareille réforme, personne et moi non plus ne peut la faire tout seul. Il faut qu'elle soit suffisamment consentie et il faut que les circonstances s'y prêtent. Alors, c'est vrai, malgré les quelques pas que j'ai pu faire dans cette direction, jusqu'à présent, nos structures et nos milieux, et en particulier ceux du travail, ont résisté à ce changement-là. Seulement, il y a eu maintenant une secousse et une secousse terrible (Mai 1968 - NDLR) qui a dû ouvrir les yeux de beaucoup de monde. Si bien que parce que c'est juste, parce que c'est vital et parce que maintenant, grâce à cette secousse, les circonstances s'y prêtent, on doit pouvoir marcher carrément dans cette voie-là; il faut le faire, quant à moi, j'y suis très résolu.
M. Michel Droit :
Mon Général, vous venez de dire que certains milieux et notamment ceux du travail s'étaient toujours opposés à la Participation. Il est vrai que les travailleurs ou, tout au moins, ceux qui parlent en leur nom ont toujours plus ou moins considéré que la Participation dont vous parlez c'était du vent, c'était du bluff - si vous voulez bien excuser l'expression -. Or, telle que vous la définissez on a l'impression que pour vous c'est au contraire une sorte de révolution. Dès lors on se demande tout de suite: la Participation, est-ce que c'est du vent ? Est-ce que c'est du bluff ? Ou est-ce que c'est vraiment une révolution ?
Le Général de Gaulle :
Si une révolution, ce sont des exhibitions et des tumultes bruyants, scandaleux et, pour finir, sanglants, alors non ! La Participation, ce n'est pas une révolution. Mais si une révolution consiste à changer profondément ce qui est, notamment en ce qui concerne la dignité et la condition ouvrières, alors, certainement, c'en est une. Et moi, je ne suis pas gêné dans ce sens-la d'être un révolutionnaire comme je l'ai été si souvent» .

Malheureusement le non au référendum de 1969 a mis un point final à ce beau dessein. Sachons reprendre le flambeau. Plus que jamais cette ambition de Participation est d’actualité. Il en est de notre devoir. Cela passera par la refondation du capitalisme.






lundi 8 novembre 2010

Francisco Van der Hoff, prix Nobel de la Paix !



Oui, cofondateur du commerce équitable (1980) et du label Max Havelaar (1988) avec l’économiste hollandais Nico Roozen, Francisco Van der Hoff mérite largement le prix Nobel de la Paix comme l’avait mérité Muhammad Yunus, le père du micro-crédit et de la banque des pauvres.

Quelle œuvre considérable accomplie par ce Père hollandais aujourd’hui âgé de 71 ans et fait chevalier de la Légion d’honneur en 2005 par Jacques Chirac ! Grâce à lui, plus d’un million de familles sont désormais à l’abri de la faim et de la pauvreté. Il a su redonner dignité à ces modestes travailleurs. Par son action, Francisco Van der Hoff a démontré qu’un monde différent pouvait exister et que le capitalisme pouvait évoluer.

Un capitalisme basé sur une relation respectueuse de l’homme où la loi du marché est remplacée par la loi de la solidarité, où les produits ne sont plus payés en fonction de l’offre et de la demande mais des besoins des producteurs pour nourrir correctement leur famille, instruire leurs enfants et les soigner quand ils sont malades. Le commerce équitable progresse régulièrement de 22% par an, preuve que ses bases sont saines et qu’elles répondent au besoin d’un monde plus équitable.

Francisco Van der Hoff dénonce avec force la charité « la charité, c’est poser un pansement sur une plaie que l’on a soi-même ouverte, un cercle vicieux » cf. « La machette, le café et le goupillon » dans le JDD du 10 octobre 2010 charité qui donne bonne conscience à bon compte (cf billet du 27.07.10
Pourquoi le prix Nobel de la Paix ne lui a-t-il pas encore été attribué ?
Nous trouvons en partie la réponse dans son essai « Le manifeste des pauvres » paru cette année aux éditions « Encre d’Orient » pour 9€ et dont voici quelques extraits :
p.10 « Je crois qu’une autre organisation est possible parce que le capitalisme n’est rien de plus que l’organisation systématique et légale des injustices, des inégalités et des exclusions, parce que les démocraties existantes sont fictives. Ce sont des simulacres qui servent des intérêts particuliers et privés. Seuls ceux qui ont la capacité de survivre s’en sortent, jamais les plus faibles.(…)
p.19 « Le capitalisme actuel est en effet une sorte d’aliénation par une religion, celle du marché libéral, du marché devin, il a inventé sa propre idiosyncrasie séculaire, et a ainsi perdu tout horizon moral, toute idée d’éternité. Et c’est un désastre pour toute l’humanité. La richesse et le pouvoir sont montés sur le trône de ces dieux déchus. Les discours politiques, la propagande et les médias de masse les nourrissent. »

On comprend qu’après de tels propos – que j’approuve, et comment ! - les « initiés » du Nobel de la Paix hésitent à lui donner ce prix ! Mais espérons qu’ils reviennent à un meilleur discernement ! Ce serait un grand pas pour changer les mentalités.

lundi 1 novembre 2010

Un accord syndical de rêve !


Le 22 septembre 2010 la Direction de Siemens et le syndicat IG Mettall ont annoncé la signature d’un accord concernant 128 000 salariés allemands : il n’y aura pas de licenciements ni de délocalisation ou de fermeture de site sans l’accord du Comité Central d’Entreprise (CCE). En somme une garantie d’emploi à vie. Outre une sécurité de l’emploi illimitée dans le temps, cet accord renforce également la cogestion en prévoyant de nombreuses informations et la consultation du personnel dans les décisions d‘investissement, les projets de restructuration et les décisions de localisation des activités.

Devant cet accord, Berthold Huber, chef du puissant syndicat IG Mettall, a déclaré sa satisfaction : « les nouveaux accords donnent aux salariés de Siemens une sécurité et une protection de l’emploi pour les changements dans l’avenir, et Siemens continue de faire preuve de responsabilité sociale envers son personnel ». Dans cet accord, Siemens trouve aussi son intérêt. Dieter Scheitor, membre du conseil de surveillance a déclaré lors de la conférence de presse tenue après la signature de l’accord : « grâce au pacte, Siemens va pouvoir attirer les jeunes diplômés. Il va aider Siemens dans sa recherche de talents à tous les niveaux ».

Un syndicaliste qui félicite la direction d’une entreprise, un dirigeant qui se félicite d’un accord syndical, cela peut paraître irréel en France, de quoi faire rêver nos leaders syndicaux et notre Medef ! Quand, en plus, on sait que les salariés de Siemens avaient accepté le recours au chômage partiel et la réduction de salaire, on mesure tous les bénéfices qu’ apporte la cogestion même si l‘on peut émettre des réserves à ce sujet (cf. billet du 12.01.10 dans ce Blog.
A l’heure où la France vit des grèves à répétition l’exemple allemand nous interpelle ; n’y aurait-il pas une autre voie pour l’entreprise où nous aurions deux partenaires et non plus deux adversaires ?
C’est la pierre angulaire de la refondation du capitalisme.









mardi 26 octobre 2010

Grèves et manifestations : solidarité ou égoïsme ?

Le projet de loi sur la retraite à 62 ans provoque grèves et manifestations à répétition ; peu de trains, peu d’essence, les lycéens dans la rue, sans parler des casseurs…La France est en panne ! On peut comprendre sans pour autant approuver ceux qui veulent se faire entendre par la force…

Mais quand est-ce qu’on bloquera la France pour réclamer l’éradication de la pauvreté ? Selon Bruxelles, en France, 8 millions de personnes – dont 2 millions d’enfants - vivent sous le seuil de pauvreté ! Quand est-ce qu’on bloquera la France pour donner à tous un travail ? Nous avons 3 millions de chômeurs ! Quand est-ce qu’on bloquera la France pour que chacun ait un logement ? Parmi nous 1 million de personnes sont sans logement ! Cela couperait court à toutes les critiques qui sont faites aux plus privilégiés (garantie de l’emploi, retraite à 50 ans, retraite bonifiée, etc. etc.) qui ne veulent pas qu’on touche à leurs avantages. Ces manifestations et ces grèves seraient certainement plus crédibles et auraient plus d’impact sur le monde politique – qu’il soit de droite ou de gauche !

Alors pourquoi deux poids, deux mesures ?
Peut-être par égoïsme ? Ou - plus grave encore - parce que l’on a banalisé une société où il y a des pauvres, des sans logis, des sans travail ?
Notre devoir n’est-il pas de réagir devant pareille société ? Ne démissionnons pas : oeuvrons pour une société plus juste, plus équitable, plus humaine. C’est l’enjeu de la refondation du capitalisme.

mardi 19 octobre 2010

Etre habile sans être malin

La refondation du capitalisme ne se fera pas sans la participation de tous à commencer par les plus privilégiés. Ce serait illusoire de penser qu’une « révolution » de cette ampleur puisse se faire au détriment d’une classe sociale. A nous d’être assez habiles (je ne dis pas malin qui suppose une attitude malicieuse au détriment d’un autre – on oublie que le mot malin vient du latin malus qui veut dire méchant) je disais donc à nous d’être assez habiles pour que les classes les plus privilégiées (chefs d’entreprise, hommes d’affaires…) mettent au service de la refondation du capitalisme leur intelligence, leur dynamisme voire pour certains leur génie.

A ce sujet, l’actualité politique nous invite à réfléchir sur l’ISF (impôt sur la fortune) et le bouclier fiscal. L’ISF qui rapporte à l’Etat 3,5 milliards d’€ et le bouclier fiscal qui lui en coûte 679 millions. Cf. Aujourd’hui du 09.10.10.
La tentation est grande pour ceux qui militent en faveur d’une société plus égalitaire de maintenir l’ISF, voire l’augmenter, pour pénaliser les riches propriétaires. Mais à aucun moment la refondation du capitalisme ne remet en question la propriété ; seulement une meilleure répartition des revenus. Avec l’ISF – et on le constate – les riches vont se domicilier à l’étranger ce qui ne fait que pénaliser l’économie et par là-même handicaper la refondation du capitalisme. Donc l’ISF est un mauvais impôt qu’il faut supprimer.

Quant au bouclier fiscal (cf. billet n°49 de ce blog), il est dans une logique absurde quand on voit que l’Etat a versé un chèque de 30 millions d’€ à Liliane de Bettencourt qui en gagne 100 par an ! Il est donc urgent de le supprimer.

Par contre, en terme d’imposition, il serait urgent de taxer toutes les transactions boursières et encore plus celles qui sont liées à la seule spéculation. Un groupe d’experts de l’ONU a établi (cf. le Figaro du 21.09.10)
qu’une taxe de 5 cents sur chaque millier de dollars échangé dans le monde pourrait rapporter 30 milliards de dollars par an ! Cela représente 5 pour 100 000. On voit bien qu’il y a là une véritable source de revenus pour éradiquer la pauvreté et financer les infrastructures nécessaires pour permettre aux pays pauvres de sortir de la misère. Le combat à mener n’est pas un combat contre la propriété mais contre la spéculation ; on assiste aujourd’hui à une envolée du prix du blé parce que tous les spéculateurs de tous ordres (fonds de pensions, hedges funds..) se sont précipités pour acheter le blé avec pour conséquence d’affamer les pays pauvres (cf. les émeutes de la faim).





mardi 12 octobre 2010

Lettre à mon frère et ami musulman


Cher ami ! Je voudrais t’apporter mon soutien dans cette « sale période » que tu passes. Toute l’actualité semble conspirer contre ta communauté.

Au nom de l’Islam, Sakineh sera certainement lapidée en Iran. Il est vrai que la lapidation n’est plus trop de notre temps ! Chez nous, on y met la manière : vois Teresa Lewis à qui en Virginie, aux Etats-Unis, on a injecté ce 25 septembre du poison pour que sa mort soit plus rapide…
Au nom de l’Islam, on incite les femmes à porter la burka, ce qui pour nous est une entorse à sa dignité et à sa liberté. Il est vrai que chez nous à l’inverse on invite la femme à jouer de son corps ce dont la pub ne se prive pas ! Comme si se mettre en avant par son corps était un signe de liberté et de dignité…
Au nom de l’Islam le 11 septembre 2001 les tours jumelles de New-York ont été détruites. Le rapprochement est tellement fort entre les musulmans et cette destruction qu’il y a eu à New-York des manifestations énormes pour qu’on annule la construction d’une mosquée à proximité du « Ground zéro».
Au nom de l’Islam, cinq français ont été enlevés par AQMI (Al Qaïda au Magreb Islamique).
Tous ces évènements favorisent l’amalgame entre islamisme et Islam ; l’islamisme étant la collusion du pouvoir public et du pouvoir religieux (la charia), comme en Iran, en Arabie, etc. Alors que l’Islam est une religion respectable et respectée ; le musulman fait les frais de cette confusion à tel point que certains – et je caricature à peine – voient dans chaque musulman le mal personnifié.
Et nous, occidentaux, cette confusion nous arrange bien ; nous ne voulons voir dans le terrorisme que le djihad, cette guerre sainte ayant pour but de défendre l’Islam.

Et si le terrorisme était une attaque contre le capitalisme et toutes ses inégalités ?
Et si l’Islam n’était que l’instrument du terrorisme dont la pauvreté est le terreau ? Je ne suis pas loin de penser que l’Islam est au terrorisme ce que la chrétienté a pu être à la colonisation.
Et si l’enlèvement de ces sept personnes au Niger – l’un des Etats les plus pauvres du monde – n’était qu’un moyen d’obtenir de meilleures conditions financières de la part d’Areva ? Cf. JDD19.09.10 Stéphane Jouani.
Et si nous comprenions que la première arme pour combattre le terrorisme était la lutte contre la pauvreté dans le monde et que tous ces pauvres appelés à mourir de faim sont des proies faciles pour ceux qui, au nom de l’Islam, veulent les enrôler dans le terrorisme ?

Je terminerai cette lettre en te citant un passage du testament de Christian de Chergé l’un des moines de Tibhirine que tu as certainement vu dans le magnifique film "Des hommes et des dieux" : «… Je sais aussi les caricatures de l’Islam qu’encourage un certain islamisme ; il est trop facile de se donner bonne conscience en identifiant cette voie religieuse avec les intégrismes de ses extrémistes ; l’Algérie et l’Islam, pour moi, c’est autre chose, c’est un corps et une âme. Je l’ai assez proclamé, je crois, au vu et au su de ce que j’en ai reçu, y retrouvant si souvent ce droit fil conducteur de l’Evangile appris aux genoux de ma Mère, ma toute première Eglise, précisément en Algérie et, déjà, dans le respect des croyants musulmans… ».





lundi 4 octobre 2010

L’exemple brésilien


Ce qu’on pensait impossible voire utopique, Luiz Ignacio Lula Da Silva dit « Lula » l’a fait. Cet ancien métallurgiste issu d’un milieu déshérité du Nordeste brésilien, qui a connu la faim dans son enfance, a révolutionné le Brésil pendant les huit ans (2002-2010) qu’il a été Président de la République du Brésil, poste qu’il va quitter dans quelques mois.

En 2003, il a mis en place le programme « Fome Zero » (faim zéro) ; 12% de la population (22 millions) souffrait de la faim, un taux ramené en 2008 à 4,8% (10 millions). Cf. Le Monde du 15.09.10. Son programme consistait en une allocation attribuée sous la forme d’une carte de crédit aux familles vivant au-dessous du seuil de pauvreté (moins de 1 dollar par jour). Cette bolsa familia (bourse famille) est aujourd’hui versée à 12 millions de foyers, soit 50 millions de personnes et a coûté à l’Etat 6 milliards de dollars, soit un peu moins de 2% du budget.

En 7 ans, plus de 14 millions d’emplois formels ont été créés et le chômage a été ramené à 6,7% de la population, le taux le plus bas de l’histoire du Brésil. Dans la décennie 1990, le Brésil créait 600 000 emplois par an ; sous Lula on est passé à 1 400 000 emplois par an.

Le gouvernement de Lula offre des bourses partielles ou intégrales à des étudiants pauvres, pourvu qu’ils soient performants. En cinq ans plus de 700 000 étudiants ont bénéficié de ces avantages. En novembre 2009, quelques 31% des 5,9 millions d’inscrits à l’université venaient de familles à bas revenus : la proportion a doublé par rapport à 2002.

Lula a aussi instauré le plan « lumière pour tous » : 10 millions de foyers ont bénéficié de l’arrivée de l’électricité.

Tous les ans, augmentation du salaire minimum très au-dessus de l’inflation : plus de 54% entre 2003 et 2010. Le gouvernement a ainsi augmenté le revenu de 27 millions d‘employés et de 18,5 millions de retraités dont la pension est indexée sur le salaire minimum. Cf. Le Figaro du 20.09.2010.
Pour la première fois de l’histoire, le Brésil assiste à une réduction continue et inédite des inégalités ; en deux mandats, 24 millions de brésiliens sortent de la misère alors que 31 millions entrent dans la classe moyenne.

Toutes ces mesures s’accompagnent d’une accélération de la croissance qui atteint aujourd’hui 7% avec des investissements qui montent à 262 milliards d’ euros, principalement dans les infrastructures.

Bien sûr, il y a encore beaucoup à faire pour combattre les inégalités ! 1% de la population détient 50% de la richesse ; 10 millions de personne souffrent encore de la faim… cf. Le Journal du Dimanche du 26.09.10.
Mais avec 80% d’opinion favorable, Lula nous a fait l’éclatante démonstration que l’on peut éradiquer la pauvreté sans pénaliser la classe moyenne et en gardant la confiance des plus privilégiés ; à quand un « Lula » français pour montrer la voie de la refondation du capitalisme ?















mardi 28 septembre 2010

Quand les syndicats font fausse route


Les 2500 salariés qui travaillent sur les trois sites français de Continental Automotive (spécialisé dans l’électronique et la mécatronique automobile) - Toulouse, Boussens (Haute Garonne) et Foix (Ariège) - ont été amenés par référendum à se prononcer sur le « deal » proposé par la direction : maintien de l’emploi pendant au moins cinq ans en échange d’un plafonnement des hausses de leur salaire (+1, 2% en 2011), de la suppression des jours de RTT et d’un certain nombre de primes d’intéressement. L’objectif est de réduire de 8% les coûts de production et d’économiser un peu plus de 13 millions d’ euros.
Certains syndicats – entre autres la CFE-CGC (Cadres) – ont approuvé ce référendum et pris position en faveur de cet accord mais la CGT et la CFDT - majoritaires avec 60% des voix aux dernières élections – se sont opposées à ce référendum en déclarant que si le oui l’emportait elles n’en tiendraient pas compte.

On peut comprendre leur opposition à ce qu’elles perçoivent comme un chantage quand on sait que Continental gagne de l’argent (2009 s’est soldé par des profits substantiels d’un peu plus de 30 millions d’euros selon la CFDT et la CGT), que ces 13 millions d’ économie escomptés vont servir à rembourser des prêts par anticipation et que - raison principale - seulement 83% des salariés s’étant exprimés cela ramène pour elles le oui à 43% des inscrits et n’est donc pas majoritaire (alors qu’en fait le résultat est de 52% des personnes exprimées).
Mais les syndicats ne font-ils pas fausse route en refusant le suffrage universel ? Ce qu’ils vont gagner à court terme ne vont-ils pas le perdre à long terme ?
Comment peut-on espérer la démocratie dans l’entreprise si les principaux syndicats qui ont en charge la défense des salariés ne croient pas au suffrage universel ? Comment voulez-vous que les patrons puissent y croire ? La refondation du capitalisme passera par un changement de la mentalité de tous. A ceux qui prétextent pour refuser le suffrage universel que beaucoup de salariés ne s’expriment pas lors d’un vote, je voudrais demander : par rapport aux inscrits, combien représente en pourcentage la part de chaque syndicat ? Quand on sait que seulement un salarié sur dix est syndiqué la réponse à cette question devrait amener à beaucoup plus de modestie et d’humilité ; et faire comprendre que le suffrage universel est au-dessus des partis politiques, des syndicats, du pouvoir…qui ne sont que des moyens et non une fin en soi, et qu’il est l’expression ultime de la reconnaissance faite à chacun de pouvoir s’exprimer et être entendu, en un mot d’être considéré comme citoyen.
Tout pouvoir est un service et ceux au service duquel il est sont des citoyens responsables à même de décider. Il faut accepter que les salariés puissent prendre en main leur destin économique.

mardi 21 septembre 2010

Des raisons d’espérer


Les Roms ont été au centre de l’actualité et continuent à l’être.

Cela a commencé par un fait divers le 18 juillet dernier. Une cinquantaine de gens du voyage attaquent la gendarmerie de Saint-Aignan dans le Loir-Et- Cher pour protester contre la mort de Louis-Guy Duquenet, un gitan de 22 ans recherché pour vol et tué par un gendarme alors qu’il essayait de forcer un contrôle.
Trois jours après, le 21 juillet, Nicolas Sarkozy, dans un discours à Grenoble qui fait aujourd’hui référence, accuse les gens du voyage et en particulier les Roms, d’être responsables de troubles dans les lieux où ils séjournent.
Quelques temps après, le Ministre de l’intérieur Brice Hortefeux annonce le démantèlement de la moitié des 600 camps illégaux des gens du voyage d’ici à trois mois et la reconduite à la frontière immédiate des Roms ayant commis des atteintes à l’ordre public.
Le 19 août, ce sont les premières expulsions de Roms vers la Roumanie et la Bulgarie.

Comme on s’en doute, ce discours et ces mesures prises suscitent beaucoup de réactions et d’émotion en France, en Europe et dans le monde.

Le 22 août, le Pape Benoît XVI invite la France à accueillir les « légitimes diversités humaines ; tous les hommes sont appelés au salut ».
Le 25 août, ces expulsions inquiètent la Commission européenne par la voix de Viviane Reding.
Le 27 août, le Comité de l’ONU contre la discrimination raciale appelle la France à éviter les renvois collectifs de Roms.
Le 04 septembre, 100 000 personnes défilent en France contre la politique xénophobe du gouvernement.
Le 08 septembre, le Parlement européen demande à la France la suspension immédiate des renvois de Roms, ce que Paris refuse.
Le 10 septembre, on apprend qu’une circulaire du 05 août 2010 signée par Michel Bart, directeur de cabinet du Ministre de l’Intérieur, stipule que « 300 campements ou implantations illicites devront avoir été évacués d’ici trois mois, en priorité ceux des Roms. Il revient donc, dans chaque département, au préfet d’engager (…) une démarche systématique de démantèlement des camps illicites en priorité ceux des Roms ». Dans ce document, à plusieurs reprises, les Roms sont visés. La divulgation de ce document relance la polémique, provoque une crise diplomatique en Europe, la plus grave depuis 40 ans.
Un sondage exclusif CSA auquel le journal « Aujourd’hui » du 18 septembre fait référence nous dit que « 56% des français estiment que l’Union européenne est dans son rôle en critiquant la politique du gouvernement français ».

Toutes ces réactions positives pour s’opposer à la stigmatisation d’une communauté sont un témoignage très fort que les valeurs de dignité et de respect d’autrui - même si elles ne sont pas toujours vécues - sont encore aujourd’hui bien vivantes en France, en Europe et dans le monde et que les gens sont à même de s’élever contre des mesures discriminatoires qui s’apparentent à de la démagogie et du calcul politique.
Les conditions de fond sont remplies pour refonder le capitalisme.
L’étape suivante est de faire comprendre que c’est le même combat à mener pour le respect et la dignité des minorités que pour le respect et la dignité des hommes dans l’entreprise où ils doivent être reconnus comme citoyens et non comme mercenaires corvéables à merci.







mardi 14 septembre 2010

Métier ou mission de l'Entreprise


Je paraphraserai la fameuse citation de Rabelais «Science sans conscience n'est que ruine de l'âme» en disant «Métier sans mission n'est que ruine de l'Entreprise».

Un métier fait référence à un savoir faire, une compétence, une activité... que ce soit pour un homme, une association, une entreprise... La mission fait référence à l'objectif qu'on se donne à travers son métier, ses compétences. La mission est noble par excellence, elle a une finalité humaine. Métier et mission sont indissociables. Un médecin qui ne prendrait pas en compte sa mission ferait profiter de ses talents en regard de ses intérêts propres (il s'installerait dans une région «sympa» – plutôt le Sud que le Nord - sélectionnerait ses clients en fonction de leur solvabilité...). Un médecin qui aurait associé sa mission à son métier choisirait de préférence une région où il manque des médecins et soignerait sans se soucier des revenus de sa clientèle n'hésitant pas à le faire gratuitement si nécessaire.

Dans la logique de finalité financière, les entreprises oublient qu'elles ont une mission à remplir autre que celle d'enrichir leurs actionnaires. Je ferai référence au témoignage de cet ex salariée d'un centre d'appels GDF Suez paru dans le quotidien «Aujourd'hui» du 28.08.10 : «quelle que soit la raison de l'appel, explique-t-elle, chaque téléconseiller possède une liste de produits commerciaux qu'il doit coûte que coûte proposer à son interlocuteur au cours de la conversation. Cela me gênait moralement beaucoup car je pouvais avoir au bout du fil des gens dans une grande détresse financière. L'objectif premier n'est pas d'aider, mais bien de vendre, reprend Fanny, des produits ou des services qui, de surcroît, ne servent pas à grand-chose (...) Je n'en pouvais plus. La pression était toujours plus grande. Les appels étaient enregistrés et, régulièrement, on nous débriefait en les écoutant et en nous donnant des notes ! GDF Suez voulait que nous vendions toujours plus sans tenir compte des urgences. Beaucoup comme moi sont partis.»

D'autre part, Xavier Fontanet, président d' Essilor, nous dit dans son billet du Figaro du 30.08.10 intitulé «Casser des cailloux ou bâtir des cathédrales» :
«Les pays ne peuvent prospérer que par la qualité de leurs entreprises (…) Elles sont, en cette période, un lieu privilégié où l'on peut contribuer à la société, se développer soi-même et participer activement à cette mondialisation.
Contribuer, parce qu'une entreprise est avant tout au service des clients et n'existe que tant qu'elle fournit un service ou un bien attendu par ce dernier (…) Se développer soi-même, parce que l'entreprise est le lieu où l'on prend ses responsabilités, où chaque décision aiguise un peu plus la capacité de jugement, où l'on peut apprendre de ses échecs et prendre confiance grâce à ses succès.» Et Xavier Fontanet termine son billet en disant «Au Moyen-Age, un voyageur s'arrête devant le chantier de la cathédrale de Chartres et demande aux trois tailleurs de pierre qu'il croise ce qu'ils font. Le premier dit : «Je casse des cailloux». Le deuxième dit : «Je taille des pierres». Quant au troisième, il regarde le voyageur et lui dit : «Je bâtis une cathédrale». En cette rentrée, il nous faut réaliser que la construction de belles entreprises mondiales est l'aventure du XXIe siècle.»

On peut mesurer l'écart qu'il y a entre ce beau discours que nous ne pouvons qu'approuver et la réalité sur le terrain. Je ne pense pas que Fanny avait l'impression de « bâtir une cathédrale ». Ne soyons pas étonnés de cet écart quand on sait que dans les grandes Ecoles de commerce tous nos futurs cadres et dirigeants sont formatés uniquement à la performance économique et financière et que le concept de mission et de finalité humaine est complètement occulté ; l'important, c'est la compétition ; tous les moyens sont bons pour gagner pourvu qu'ils soient légaux ou qu'on ne se fasse pas prendre...

Obliger chaque entreprise à avoir une charte éthique - élaborée par tous les partenaires de l'entreprise et non concoctée et imposée par quelques uns - et surtout à la vivre, à identifier sa finalité humaine et sa mission est un des objectifs de la refondation du capitalisme.











mercredi 8 septembre 2010

La hiérarchie des Valeurs


Les Valeurs ont cette particularité de ne pas revêtir la même importance pour chacun d'entre nous et de ne pas être vécues de la même façon. En fonction de nos sensibilités religieuses, politiques, philosophiques, humanistes... notre hiérarchie des Valeurs sera différente comme on le verra dans les deux exemples suivants.

La grève des «Bleus» à Johannesburg a déclenché un lynchage médiatique envers les joueurs ; pas question de trouver des excuses à ces «renégats» qui ont déshonoré le drapeau français. David Reyrat chef du service sport au Figaro nous dit dans ce journal du 25.08.10 «un aréopage de personnalités s'est mis en tête de contester la sévérité et le bienfondé des sanctions prises à l'égard des joueurs grévistes. Aimé Jacquet, Michel Hidalgo et Guy Roux – des éducateurs ! - réclament purement et simplement la levée des sanctions. Laurent Blanc lui-même avoue que ces sanctions le dérangent et poussse les joueurs à faire appel (…) Cette exigence extravagante, bafouant le droit et la morale, prouve que le football français n'a pas fait son mea culpa (…) mais leur sincérité (des joueurs) est douteuse tout comme leur patriotisme.»

Dans le Figaro du 27.08.10 Michel Platini déclare être «à 100% derrière la Fédération et sa commission de discipline indépendante pour les sanctions prises. C'était important de les prendre ; j'espère qu'elles seront maintenues».
De quoi accuse-t-on ces «Bleus» ? D'avoir fait preuve de solidarité vis-à-vis d'Anelka qui a été injustement expulsé pour des propos déformés par le grand quotidien sportif «L'équipe». Peut-on vraiment reprocher à ces jeunes footballeurs d'avoir préféré vivre la Valeur solidarité plutôt que celle du panache ? Pourquoi n'a-t-on pas vu dans cette grève d'entraînement un symbole très fort de solidarité mais ne compromettant en rien le désir et les chances de victoire des français ? Tout simplement parce certains, pensant que la France est le nombril du monde et ayant du mal à supporter qu'elle ne soit pas dans les meilleurs, ont besoin de boucs émissaires ; pour eux, les Valeurs telles que le panache, la gloire, la domination ...sont certainement plus importantes que la Valeur solidarité ; et en plus, pour beaucoup, le mot grève est un peu comme un chiffon rouge...
Comparons cet évènement avec un autre qui a fait beaucoup de bruit aussi : le boucler fiscal.
Le gouvernement a mis en place des mesures pour que les personnes fortunées ne soient pas fiscalement pénalisées et renoncent à partir à l'étranger. Malgré ces mesures des artistes de renom, des grands patrons préfèrent – et sans la moindre honte – être domiciliés à l'étranger pour ne pas payer des impôts en France. On a pu voir à la télévision Monsieur Dubrule (co-fondateur du Groupe ACCOR) se vanter de vivre à Genève pour échapper à l'impôt ; et là, peu de voix se lèvent pour dénoncer ce manque de civisme, encore moins pour parler de sanctions ; souvent ces mêmes personnes sont félicitées pour leur « débrouillardise » et si accusation il y a c'est contre l'Etat qu'elle sera dirigée. Pourtant, en terme d'incivisme, je crois « qu'il n'y a pas photo » entre un joueur qui, par solidarité, refuse de s'entraîner – au risque de sanctions médiatiques et financières - et un grand patron qui vit à l'étranger pour payer moins d'impôts. On peut se demander de quel côté se situe la vertu... Ces jeunes footballeurs sont des sportifs comme les autres, ni meilleurs ni pires que ceux qui ont gagné la coupe du monde en 1998, ni meilleurs ni pires que nos rugbymen, nos athlètes ou nos nageurs.. .Mais aujourd'hui, on veut en faire une catégorie à part ; je citerai seulement ces mots élégants de Philippe Labro dans Le Figaro du 30.08.10 «faut-il s'arrêter une nouvelle fois sur l'imbécilité et l'inconscience des enfants gâtés et perdus du dérangeant et dérangé Domenech ? Je vous entend déjà : merci, mais non merci ! Nous préférons évoquer le soulagement collectif et ravi de tout un pays devant les athlètes et les nageurs qui, quelques semaines plus tard démontraient fraicheur, enthousiasme, goût de l'effort, sens de la discipline (…) quelle gifle aux déclinistes et quelle leçon aux guignols du bus sud-africain!»

A travers ces deux exemples on peut mesurer combien, à notre insu, nos fausses Valeurs peuvent polluer notre jugement. Il n'y a pas de vraies Valeurs sinon celles qui respectent l'autre, font preuve de solidarité, de justice et d'humilité ; Valeurs qui, malheureusement, paraissent aujourd'hui un peu démodées au profit du paraître et de l'avoir. La refondation du capitalisme aura le mérite de nous faire revenir aux vraies Valeurs et comprendre que la réussite matérielle et médiatique n'est que leurre. En tout, la finalité, c'est l'homme.





mercredi 1 septembre 2010

Il suffisait d’y penser


Suite à la crise économique mondiale de 2008 et en contrecoup, l’Europe vit aujourd’hui une crise financière majeure due en partie à une baisse de la croissance et en partie à une gestion laxiste des gouvernements européens qui ont laissé filer leur déficit. La Grèce a été la première touchée par cette crise qui s’est rapidement étendue à tous les pays européens. L’euro fortement chahuté a perdu en un an 20% de sa valeur par rapport au dollar. La mobilisation générale est décrétée pour revenir à une situation équilibrée et des déficits plus normaux : 3% pour la France - alors qu’elle atteint aujourd’hui le niveau historique de 8% soit un déficit de 152 milliards d’euros. Un planning a été validé par le gouvernement pour un retour à la normale - soit 3% - en 2013. Ce plan prévoit un retour à 6% en 2011 et à 4,5% en 2012.

Calcul fait, pour atteindre cette première étape de 2011, il faut donc trouver 10 milliards d’économies ; d’abord en réduisant le train de vie de l’Etat mais aussi en remettant en question certaines niches fiscales avec tous les avantages afférents. C’est la mission délicate du ministre du budget François Baroin ; mission d’autant plus difficile qu’aux dernières nouvelles le taux de croissance est revu à la baisse : 2% au lieu des 2,5 % prévus. Et ce sont 3,5 milliards de plus qu’il faut trouver.

Dans une logique capitaliste, on mise avant tout sur la croissance et les investissements; Mais qui dit croissance dit consommation et qui dit consommation dit souvent pollution.
Alors, comment trouver ces 3,5 milliards supplémentaires ? Voici trois pistes intéressantes :
* mise en place d’une taxe de 20% sur tous les jeux ; quand on sait qu’en moyenne les français dépensent aux jeux chaque jour près de 60 millions d’euros (cf. billet n° 52 de mai 2010) et que cela représente 22 milliards par an, ce serait pour l’Etat une nouvelle recette de 4,4 milliards
* mise en place d’une taxe de 2O% sur toutes les formes de publicité (TV, Radio, Presse, Internet…) Les données de ZénithOptimedia nous disent que les entreprises vont dépenser près de 12 milliards de publicité en 2010 ; recette escomptée pour l’Etat : 2,4 milliards
* dernière piste qui touche à la présentation du bilan financier : impossibilité pour les entreprises de passer en frais les dépenses et investissements publicitaires, ce qui va augmenter d’autant leur bénéfice fisscal et par là-même le montant de leur impôt ; recette escomptée : 1 milliard d’euros.

Cumulées, ces mesures rapporteraient : 4,4 milliards pour les jeux, 2,4 milliards pour la publicité et 1 milliard pour la présentation différente du bilan. Soit 7,8 milliards : le compte est largement bon pour trouver les 3,5 milliards d’économies supplémentaires.
De surcroit, ces mesures auraient l’avantage :
* de freiner l’addiction aux jeux et l’appauvrissement de personnes souvent des plus modestes
* de modérer les dépenses publicitaires des entreprises qui, souvent, s’annulent d’une entreprise à l’autre
* de les inciter à investir dans la recherche plutôt que dans la publicité
* et surtout d’abaisser le prix de revient des produits ; on oublie souvent que c’est toujours le consommateur qui paye la pub : pourquoi à qualité égale un produit marque distributeur est-il moins cher qu’un produit marque nationale ? Parce dans le cas du produit marque distributeur on ne prend pas en compte les frais de publicité.
On est en droit de se demander pourquoi ces mesures si simples et si logiques n’ont pas été proposées par le gouvernement. Tout simplement parce qu’on est dans une logique capitaliste pour laquelle taxer la publicité est une atteinte majeure au système et taxer les jeux remet en question le gain à la portée de tous un des justificatifs du bienfondé du capitalisme.
Ces mesures proposées vont tout à fait dans le sens de la refondation du capitalisme ; elles sont liées à une autre conception de l’économie, à une croissance équilibrée et respectueuse de l’environnement.











mercredi 25 août 2010

Le Pouvoir : politique ou économique ?

Dans son édition du 09.08.10 Le Figaro économie nous apprend que 42,3% du capital du CAC 40 est détenu par des sociétés étrangères. Lafarge à hauteur de 70,4%, Schneider Electric 58%, Technip 57%, Michelin 56,1%, Sanofi-Aventis 55,4% - et que ce n'est qu'un début, la part des non-résidents devant encore augmenter comme nous le dit Vincent Durel gérant du fonds Fidelity Funds-France Fund dans ce même journal : «A court terme, la crise de la dette souveraine en Europe a pu entraîner au deuxième trimestre un reflux des investisseurs de l'autre côté de l'Atlantique et vers les zones émergentes. Mais, à long terme, la part des non-résidents dans le capital des entreprises françaises devrait continuer de progresser, compte tenu du vieillissement de la population dans les pays matures comme la France. Les montants épargnés en actions diminueront graduellement réduisant ainsi le poids des investisseurs résidents dans les sociétés du CAC 40, au profit des non-résidents dont l'épargne connaît à l'inverse un fort accroissement.»

Deux jours après, on apprend que GDF Suez rachète son concurrent anglais International Power dont il contrôlera 70% du capital. Grâce à cette opération il accède au rang de numéro deux mondial par la capacité de production électrique derrière un autre français, EDF. Toutes ces entreprises font la pluie et le beau temps en terme de création de sites, d'emplois et de croissance. Que peuvent faire nos élus politiques – de droite ou de gauche – face à ces géants industriels apatrides ? Pas grand-chose sinon de favoriser la présence de ces grands groupes sur le territoire national au prix de subventions, d'avantages fiscaux et autres... Nous entrons dans un cercle vicieux voire une surenchère malsaine entre les pays : ce sera à celui qui donnera le plus à des sociétés ou à des personnes pour qu'elles choisissent le territoire national. Cela contribue à aggraver le fossé entre les plus privilégiés et les autres. Ne cherchons pas plus loin le pourquoi de l'alignement de la soi-disant gauche sur cette logique capitaliste et qui explique que beaucoup soient déçus voire désespérés.

Que faire devant ce transfert de pouvoir du politique à l'économique ? Tout simplement réaliser ce même transfert au niveau du citoyen politique que nous sommes par l'instauration de la démocratie dans l'entreprise afin que nous devenions aussi des citoyens économiques. C'est un des fondements de la refondation du capitalisme.

mercredi 18 août 2010

Les paradis fiscaux : mirage ou réalité ?

Ceux qui pensent qu'il existe encore des paradis fiscaux sont certainement victimes de mirages car il n'en existe pratiquement plus depuis que le G20 l'a décidé et que cette décision a été appliquée par tous les pays concernés. Fini Genève, Luxembourg, les îles Caïman, le Lichtenstein, les îles Gersey et autres places « off shore »...

En effet, il suffit à un pays de signer douze conventions peu contraignantes d'échange d'informations fiscales pour sortir de la liste grise de l'OCDE. Mais aujourd'hui, rien n'empêche une société d'avoir des filiales dans ces ex-paradis fiscaux pour échapper à l'impôt national. Le site du mensuel «Alternatives Economiques» publie une enquête exclusive sur la présence des entreprises du CAC 40 dans des centres « off shore » échappant à toute régulation internationale. Le constat est sans appel : « Toutes les multinationales françaises y sont implantées, avec pratiquement 15OO filiales « off shore » réparties sur près d'une trentaine de territoires. Sans surprise, le secteur financier est le plus présent. BNP Parabas, le Crédit Agricole et la Société Générale diposent de 361 entités « off shore ». Si l'on y ajoute les Banques Populaires, Dexia et la Banque Postale (présente au Luxembourg), on atteint un total de 467 entreprises. Les autres secteurs ne sont pas en reste. Les plus mauvais élèves étant (en valeur absolue comme en pourcentage) LVMH, Schneider Electric, PPR, France Telecom, Danone, Pernod et Cap Gemini. Danone a 16 filiales à Singapour, Schneider en a 24 à Hong-Kong et PPR en a 3O en Suisse ».
cf. site Novethic du 08.07.1O

Non seulement ces sites « off shore » permettent aux sociétés de bénéficier d'avantages fiscaux mais aussi de minimiser leurs bénéfices en « magouillant » sur les prix de transferts.
Par exemple, une société ayant une filiale dans un pays pauvre d'Afrique pour en exploiter des matières premières : cette filiale va facturer ces matières premières au prix le plus bas à une autre filiale de la société située dans un paradis fiscal pour minimiser ses bénéfices et par là-même l'impôt local du pays africain en question – contribuant au passage à son appauvrissement - et cette deuxième filiale située dans un paradis fiscal va à son tour facturer ces mêmes matières premières mais au prix fort à la maison mère - souvent située dans les pays riches – ce qui va diminuer d'autant les bénéfices de la maison mère et lui permettre ainsi de payer le moins d'impôts possible.
On l'a compris : la marge principale se fait dans les paradis fiscaux où il n'y a pas d'imposition et ceci en toute légalité. De grands cabinets d’avocats sont spécialisés dans la création de paradis fiscaux pour les entreprises; Par exemple le cabinet américain Baker et McKenzie qui, pour la petite histoire, a compté parmi ses dirigeants et pendant plus de vingt ans une certaine Christine Lagarde, aujourd’hui ministre de l’économie et des finances.

La refondation du capitalisme passe par une uniformisation des impôts et taxes quel que soit le pays concerné ; une façon radicale de mettre fin à ces paradis fiscaux qui – quoi qu'on en dise - sont toujours réalité aujourd'hui.

mercredi 11 août 2010

La démocratie s'invite chez General Motors

Bien que ce ne soit pas une première, un événement important vient de se passer à Strasbourg : General Motors qui prévoit de racheter son ancienne usine de boîtes de vitesses automatiques a demandé au préalable par référendum à tous les salariés du site (1 150 personnes) de s’engager à un gel des salaires pendant deux ans, un renoncement à l'intéressement pendant trois ans et la suppression de six des seize jours de RTT. Ceci en échange de la promesse du Groupe de poursuivre l'activité du site jusqu'en 2020. Si, contrairement aux prévisions, General Motors décidait avant cette date de fermer ou de vendre son usine les salariés se verraient totalement remboursés des efforts de salaire consentis. Le personnel a approuvé le projet à une majorité de 7O%. Les syndicats CFTC, FO et CFDT ont signé cet accord à l'exception de la CGT qui a refusé, certains esprits chagrins faisant remarquer que General Motors a obtenu la paix sociale à bon compte. Ce refus laisse planer une incertitude sur la décision finale de racheter le site, General Motors ayant dit souhaiter la signature des quatre syndicats.

Quelles remarques pouvons-nous faire sur cette démarche peu ordinaire ?
Premièrement : il est dommage qu‘il ait fallu la signature des syndicats pour valider cet accord ; l‘engagement par référendum aurait du suffire. Imagine-t-on un référendum dont les résultats soient soumis à validation par les députés ? Que les syndicats aient pu donner leur avis sur le fond et la forme de ce référendum était tout à fait salutaire ; mais ou bien on fait confiance au suffrage universel ou bien on ne lui fait pas confiance.
Deuxièmement : cet accord aurait du prévoir que les efforts consentis par les salariés soient remboursés non uniquement en cas de vente ou de fermeture du site mais aussi en cas de bonne marche de l'usine. Sans cette clause, ce référendum prend la forme d'un chantage et devient un moyen détourné de revenir sur les avantages acquis.
Troisièmement : ce référendum est une avancée significative pour la mise en place de la démocratie dans l'entreprise mais il faut aller plus loin et donner à tout un chacun la possibilité de sanctionner une direction incompétente ou non respectueuse de ses engagements. C'est l'élection du PDG au suffrage universel (voir billet n°1 de ce blog - avril 2009). C'est indirectement donner à tous les salariés un droit de regard sur la marche de l'entreprise. On est là au coeur de la refondation du capitalisme.

mardi 3 août 2010

Une expérience douloureuse



Le besoin de reconnaissance est essentiel pour chacun d'entre nous dans la vie privée et dans la vie professionnelle. «Le besoin d'être regardé, la recherche de l'estime publique représente non un vice mais un besoin constitutif de l'espèce humaine» a écrit Jean-Jacques ROUSSEAU. Dans l'entreprise, ce besoin est loin d'être toujours satisfait. Je viens d'en faire à mes dépens la douloureuse expérience.



Voici les faits. Depuis huit ans j'interviens régulièrement (environ une centaine d'heures par an sous le statut de prestataire) dans une importante Ecole de commerce parisienne à capitaux américains. J'enseigne l' Ethique et le Développement Durable à des étudiants en Mastères qui apprécient toujours mes interventions si j'en juge par les évaluations faites de façon anonyme : 7,5 à 8,5 de moyenne sur 10.

Toutes les années, en juin, j'élabore le planning pour l'année scolaire suivante et comme à l'habitude, j'envoie mes disponibilités à l'administration de cette Ecole. Après plusieurs relances auprès de la responsable des plannings, et toujours sans réponse début juillet, j'envoie un email tout a fait «gentil» au Directeur Pédagogique avec copie au Directeur de l'Ecole lui demandant de me donner ces dates au plus tôt ; comme toute réponse, j'ai reçu quelques jours plus tard du Directeur de l'Ecole une lettre  recommandée très brève et très sèche me signifiant que l'Ecole en question mettait fin à notre collaboration ; ceci sans préavis, sans explication et sans invitation à en discuter.  Ma première réaction a été d'attaquer en justice pour préjudice financier et moral - et j'aurais certainement eu gain de cause. Mais voilà : j'interviens dans une autre Ecole du même Groupe et le risque certain était que cette action me fasse aussi perdre l'autre Ecole ; j'ai donc préféré m'abstenir. Ce Directeur d'Ecole nous donne un «bel exemple» d'irrespect, de manque de considération, sans parler de la plus élémentaire équité ! On est en droit de se demander comment le management est enseigné dans son établissement...Certainement que le Directeur a ses bonnes raisons et des comptes à rendre à sa hiérarchie ; mais j'aurais été capable de les entendre et de les comprendre...



Quelles leçons peut-on tirer de cette expérience douloureuse ?

Première leçon : dans une relation, c'est le rapport de force qui prime au-delà de la loi.

Deuxième leçon : au-delà des changements des règles et des lois, la refondation du capitalisme va de pair avec le changement des mentalités.  

Troisième leçon : il est urgent d'istaurer la démocratie dans l'Entreprise comme garde fou à des attitudes irresponsables et dégradantes pour l'Homme.




mardi 27 juillet 2010

La charité peut-elle changer le monde ?


Une information présentée à la limite comme un « gag » est passée inaperçue du grand public. C’est le pari fou de deux milliardaires américains pour changer le monde. Bill Gates fondateur de Microsoft et le célèbre financier Warren Buffett, non contents d’avoir légué 95% de leur richesse aux pauvres et aux petits ont lancé un appel auprès de 400 milliardaires du classement Forbes à léguer au moins 50% de leur avoir à des causes caritatives. Leur objectif : rassembler une somme de 600 milliards de dollars au service de la lutte contre la faim, les maladies et l’analphabétisme. C’est lors d’un dîner à New-York il y a un an en compagnie du maire Michaël Bloomberg que l’idée a germé. Depuis, Bill Gates et Warren Buffet ont fait campagne appelant leurs pairs à s’engager à leur tour. Ils ont déjà des disciples : Eli Broad co-fondateur de la société immobilière Kaufman et Broad, John Morgride ancien patron de Cisco Systems et bien d’autres… Cependant seulement 17 ont répondu … Le pari est loin d’être tenu (cf. Le Figaro du 20 juin 2010).

On ne peut que saluer cette belle initiative remplie de générosité et de détachement ; mais que prouve-t-elle sinon qu’il y a des gens généreux ? Car elle n’apporte aucune solution sur le fond du problème : l’éradication de la faim, de la maladie et de l’analphabétisme ne pourra se faire qu’en changeant les règles du capitalisme.

Quand les milliardaires proposeront-ils de payer à leur juste prix les matières premières ? Quand les milliardaires mettront-ils à la disposition des pays pauvres la technologie et les brevets que détient le privé ? Quand les milliardaires comprendront-ils que les gens ont besoin de dignité et que la charité ne peut être qu’une solution d’urgence et temporaire ? Quand les milliardaires nous diront-ils que le système dont ils ont su si bien profiter est biaisé et qu’il faut en changer les règles ?

Mais cela n’enlève rien au mérite de ces deux héros des temps modernes : Bill Gates (génie de l’informatique qui a déjà consacré 35 milliards de dollars à la Fondation Bill et Mélinda Gates) et Warren Buffet ( génie du business qui vient de faire un don de 2 milliards de dollars à 5 organisations caritatives).

Hommage donc à ces deux hommes qui mettent leur talent et leur fortune au service de l’humanité.






samedi 17 juillet 2010

Nicolas Hayek, un « vrai » patron


« Je me reposerai quand je serai mort ».
Depuis le 28 juin 2010, à 82 ans, Nicolas Hayek se repose enfin ! Repos bien mérité, vie bien remplie dont il peut être fier. Il est l’inventeur de la première montre en plastique à quartz fabriquée en Suisse : la Swatch. Il en aura écoulé 400 millions dans le monde entier. Fort de 19 marques, en 2009 son empire pesait 4 milliards d’euros de chiffre d’affaire et employait 24 000 personnes dans ses quelque 160 usines. Ce patron extrêmement humain a toujours refusé de prendre la main d’œuvre comme une variable d’ajustement ; dans la crise qui a frappé le secteur en 2008-2009 il s’est efforcé de ne pas licencier à l’inverse de la plupart de ses concurrents (cf. Le Figaro du 29.06.10 Florentin Collomp et Fabienne Reybaud ).
Son dernier projet, comme il l’avait fait pour les montres était de permettre à tout un chacun de posséder une petite voiture ; et pour ceci il crée la smart. Malheureusement, son associé Mercedes a dénaturé ce projet ; elle est en fait devenue une voiture plutôt snob et réservée à une élite.

Nicolas Hayek était à la fois visionnaire et humaniste.
Voici des extraits de son discours du 05 septembre 2008 à l’assemblée générale du lobby des patrons de l’économie suisse dans lequel il évoquait le rôle et la responsabilité des entrepreneurs.
« … Pour moi, un entrepreneur n’est pas, comme beaucoup le pensent, le propriétaire d’une entreprise. La bonne définition de l’entrepreneur c’est plutôt son esprit. Esprit d’entreprise qui peut exister en chacun de nous. Avant tout, l’entrepreneur est un artiste ! Plein de fantaisie avec un esprit d’innovation, c’est un communicateur, quelqu’un d’ouvert aux idées nouvelles, capable de remettre en question aussi bien notre société que lui-même, amoureux de la beauté et sensible au destin de notre planète Terre et de l’univers »
« L’entrepreneur doit aussi être capable de prendre des risques, être un réalisateur courageux, rapide et conséquent. La réalisation est la partie la plus difficile de la créativité. »
« Il doit également être prêt à servir les autres, l’humanité et l’ensemble de la société. Son rôle est de créer de nouveaux emplois, de nouvelles richesses, de vraies valeurs, ou à y contribuer, et cela aussi bien au plan matériel que moral. »
« Notre entrepreneur doit aider à améliorer les ressources de notre planète, dans le cadre de ses possibilités. « Sa stratégie ne doit pas être de dégager un profit financier maximum à court terme, voire immédiat. Sa stratégie doit au contraire viser un développement durable et axé sur le long terme. »
« Pour ses collaborateurs et ses collègues, il doit être un « motivateur » et un exemple. Dans ce cadre, le sens de l’honneur est l’un des critères les plus importants . »
« Enfin, l’entrepreneur doit être passionné et enthousiaste ; l’enthousiasme et l’amour de son travail et tout ce qui lui est lié sont les qualités émotionnelles les plus importantes d’un entrepreneur. Il ne considère pas ses actions comme du travail…il s’amuse. S’il n’a pas ce plaisir, il aura peu de chances de connaître le succès. »

Quel beau message de jeunesse, de dynamisme et d’humanisme nous laisse Nicolas Hayek ! Je ne sais pas combien il gagnait : certainement beaucoup. Mais peut-on le lui reprocher ? Il donnait beaucoup aussi.
Le fait que puissent émerger de tels génies est à mettre au crédit du système capitaliste. Ne coupons donc pas la branche sur laquelle nous sommes assis. Refonder le capitalisme ce n’est pas l’ éradiquer.







Bienvenue !

Le 4 avril 2009 à Londres se sont réunis les chefs d'état des pays les plus riches de la planète : le G20. L'ambition affichée était de refonder le capitalisme (cf. N. Sarkozy). En fait de refondation, nous avons eu droit à un ravalement. On connaissait le bluewashing, le greenwashing, maintenant nous connaissons le whitewashing.
Le G20 a montré du doigt les paradis fiscaux et a remis en question les bonus des patrons. Mais nous l'avons bien compris : rien de fondamental pour le capitalisme dont la pierre angulaire est la loi du plus fort.
Il y a donc urgence à faire émerger des idées concrètes pour refonder le capitalisme et donner de l'espoir à ceux qui se refusent politiquement parlant d'avoir à choisir entre une droite qui fait allégeance complète au capitalisme, une gauche en panne d'imagination et une ultragauche en pleine utopie.
Voilà tout l'objet de ce blog : exprimer des idées, réagir, commenter ...