mardi 27 décembre 2011

Peut-on être chrétien et capitaliste ?


La grande Fête de Noël, au-delà de la fête de la Famille et d’un temps privilégié pour la Paix, est pour les chrétiens la célébration de la naissance de Jésus. Jésus qui nous a laissé  comme le plus grand commandement celui d’aimer notre prochain comme nous-même. A l’horizon de l’élection présidentielle 2012, cette Fête est l’occasion pour chaque chrétien de faire le point sur la pratique de ce commandement et aussi sa compatibilité avec le capitalisme.
Est-ce vraiment aimer son prochain que d’adhérer à un système basé sur un rapport de force ?
Est-ce vraiment aimer son prochain que d’adhérer à un système dont la finalité est financière et dans lequel l’homme est un moyen ?
Est-ce vraiment aimer son prochain que d’adhérer à un système qui creuse l’écart entre les plus riches et les plus pauvres ?
Est-ce vraiment aimer son prochain que d’adhérer à un système qui banalise la famine d’un milliard de personnes et la mort de faim d’un enfant toutes les six secondes ?
Est-ce vraiment aimer son prochain que d’adhérer à un système qui permet à certaines personnes de gagner en une semaine ce qu’un ouvrier ne gagnera pas dans sa vie ?
Est-ce vraiment aimer son prochain que d’adhérer à un système qui pousse à la consommation au détriment de la planète ?
Est-ce vraiment aimer son prochain que d’adhérer à un système qui conduit de plus en plus de personnes à faire appel aux Restos du Cœur ?
Est-ce vraiment aimer son prochain que d’adhérer à un système dont les valeurs sont le paraître, la possession et la domination ?
Sachons faire le différence entre les chrétiens qui croient en Jésus et les chrétiens qui vivent le message de Jésus. Sous cet angle, beaucoup qui se disent athées sont beaucoup plus « chrétiens » que ceux qui vivent leur religion uniquement à travers les rites et les dogmes. Ceux-ci rétorqueront que le capitalisme est le moins mauvais des systèmes… Mais peut-on se contenter de cet alibi ? Entre autres devoirs, un chrétien qui vit le commandement de l’amour du prochain comme lui-même n’a-t-il pas aussi le devoir de chercher des pistes nouvelles pour une société plus humaine et plus équitable ? C’est aussi le but de la refondation du capitalisme.
Je terminerai ce billet en citant un passage de Maurice Zundel – prêtre et géant de la spiritualité chrétienne - dans son livre « Je parlerai à ton cœur » : « Tant que nous n’aurons pas compris cette dignité de l’homme, tant que nous ne voudrons pas l’affirmer, tant que nous n’aurons pas fait les changements qui s’imposent pour qu’elle puisse s’épanouir, nous n’aurons rien fait, rien fait qui vaille, rien fait qui corresponde à l’esprit de Notre Seigneur ; car enfin, c’est aux riches qu’il a dit : ‘malheur à vous, riches !’ Quel paradoxe que les hommes d’Eglise se soient faits si souvent les courtisans des riches alors que Notre Seigneur avait dit ‘malheur à vous riches’. »

mardi 20 décembre 2011

La notation des professeurs


Petite révolution dans le monde de l’éducation.
Luc Chatel, ministre de l’Education nationale, souhaite qu’à partir de la rentrée 2012 les professeurs soient notés mais uniquement par leur hiérarchie directe et non plus comme c’est le cas aujourd’hui en partie par l’inspecteur spécialisé dans chaque discipline et en partie par les chefs d’établissements.
Ce changement a provoqué un tollé chez le enseignants d’autant plus quand on sait que, de cette notation, dépendent les salaires.
Les arguments des enseignants sont tout à fait recevables. Ils estiment que, pédagogiquement parlant, il est difficile d’évaluer un enseignant si l’on ne connaît pas parfaitement la matière qu’il enseigne.
Mais à ceci on pourrait rajouter que d’autres éléments que les pédagogiques peuvent entrer en compte dans la note d’un enseignant : par exemple la ponctualité, la participation plus ou moins active à la vie de l’établissement, l’intérêt pour la matière enseignée, son degré d’investissement dans les cours, le taux de réussite de ses élèves, etc. etc.
Mais, réflexion faite, pourquoi les élèves n’auraient-ils pas eux aussi à donner leur avis ? D’autant plus qu’ils sont les premiers concernés par la compétence de l’enseignant … On pourrait imaginer que chaque élève puisse donner son avis sur l’écoute du professeur, sa pédagogie, son élocution, sa passion pour le thème, la clarté de sa présentation … Mais faut-il encore avoir un regard positif sur les élèves qui, malgré les apparences, ne sont pas que des gamins pensant à « faire des blagues » et en faire le moins possible… Il y a chez chacun d’entre eux un potentiel de maturité et de sérieux qui ne demande qu’à se développer.  De plus, cela obligerait les élèves à se poser des questions sur le rôle et la qualité d’un professeur et aurait l’avantage de favoriser un lien « affectif » entre les deux,  ce qui ne peut être que bénéfique pour le bon développement de l’élève.
Et ce serait une bonne façon pour que les professeurs se remettent eux-même en question…
Au final, on pourrait imaginer que la note soit donnée pour 40% par l’inspecteur, 40% par le chef d’établissement et 20% par les élèves.
Encore une fois on mesure - que ce soit pour un professeur, un cadre, un patron… - combien il est difficile de se faire remettre en question par des personnes qui nous semblent « inférieures ».
Il y a un domaine ou l’importance de cette remise en question a été comprise : c’est la relation avec le client. Les questionnaires pour la satisfaction du client sont devenus courants et sur le plan marketing, on s’est aperçu que c’était devenu bénéfique pour le client et pour le fournisseur. Alors, pourquoi ce qui est bénéfique pour un client et son fournisseur ne le serait-il pas pour l’élève et son professeur ou pour un salarié et son patron ?

 

mardi 13 décembre 2011

La classe ouvrière

  
La Chine est devenue la manufacture du monde. De ce fait, en France, la classe ouvrière est en déclin ; aujourd’hui elle ne représente plus  qu’à peine 10% des salariés actifs.
Lors du Journal télévisé du 30 novembre sur France 2, David Pujadas fait état de statistiques intéressantes concernant l’évolution de l’électorat français aux présidentielles.
En 1978, 78% des ouvriers votaient à gauche ; en 2007, 40% ; en 2012 selon les derniers sondages, le vote des ouvriers se répartirait comme suit : 20% à Hollande, 22% à Sarkozy, 43% à Marine Le Pen. On constate un glissement important du vote traditionnel des ouvriers, de la gauche à l’extrême droite. Comment expliquer ce retournement ? Tout simplement par un manque de reconnaissance. L’écrivain révolutionnaire Jean Guéhenno disait « qu’importe qu’on nous donne le bonheur si l’on nous refuse la dignité ». C’est ce qui manque le plus à ces ouvriers qui se sentent souvent considérés comme de la « chair » à production ou plus noblement dit une variable d’ajustement. Les augmentations de salaire, les meilleures conditions de travail, même si c’est important, ne suffisent plus à satisfaire ce besoin de reconnaissance.
Faute de réponse positive, les ouvriers se rabattent sur les discours démagogiques du style « la France aux français » ou « fermons nos frontières »…Il s’agit là d’une intention de vote animée par des sentiments de dépit ou de révolte. Nul besoin d’être économiste averti pour comprendre que ce repli est une fausse piste.

Ce qui manque à ces ouvriers c’est qu’un parti politique leur dise : vous ne serez plus des sujets dans l’entreprise, mais des citoyens. Des citoyens à égalité de droits et de devoirs avec les actionnaires. Il en va de votre dignité, de la justice et du bon sens.

Par mon expérience d’intervenant dans les Ecoles de Commerce et d’Ingénieurs en Ethique et en Développement Durable, je peux affirmer que cette idée est acceptée par les jeunes. Lorsqu’en terminant mon témoignage de patron noté et élu par ses salariés je demande quels sont ceux qui, demain, voudraient élire leur patron, 80% lèvent la main !
Alors, faudra-t-il attendre que ces jeunes arrivent sur le « marché »  du travail pour que cette prise de conscience devienne effective ?

 

mardi 6 décembre 2011

TRUMPF ou les bienfaits de la cogestion

  
Le numéro spécial de Marianne du 18 novembre 2011 nous dit qu’un autre capitalisme est possible et l’illustre par un très intéressant reportage de Philippe Cohen, Eric Conan et Hervé Nathan sur la société Trumpf, modèle parfait de l’entreprise industrielle du sud-ouest de l’Allemagne.
Créée en 1923 cette société est leader mondial des technologies de travail de la tôle et de découpe au laser ; elle emploie 8500 personnes dont 4000 dans les pays étrangers. C’est avec des lasers Trumpf que Volkswagen ou Toyota découpent les tôles métalliques de leurs voitures. Or ce n’est pas par ses performances économiques mais pour la cogestion qu’elle a mise en place que les médias allemands encensent régulièrement cette entreprise.
Dans cet article, Gerhard Rübling, DRH de la société Trumpf nous dit « il ne fut surtout pas abandonner la cogestion. En Allemagne, c’est grâce à ce dispositif que nous pouvons régler les conflits de travail de manière civilisée. Même si, à la fin, c’est souvent le patron qui prend la décision, les nombreuses prérogatives des représentants des salariés dans l’entreprise nous obligent à mieux penser nos projets pour mieux convaincre, informer plus tôt nos salariés et à les faire participer à leur élaboration. Sinon, çà bloque (…) Nous vivons actuellement une période d’individualisation des comportements et des désirs. Il y a aussi une redistribution des rôles dans la famille. Or, l’organisation du travail classique ne correspond plus à cette évolution. J’ai donc eu l’idée de proposer à notre direction un système de travail à la carte que nous avons négocié pendant neuf jours avec Hans Baur, le responsable d’IG Métall pour la région de Stuttgart, et le comité d’entreprise. »
Concrètement, les salariés pourront travailler selon leur désir, entre 15h et 40h par semaine. Ils pourront également économiser jusqu’à 1000 heures sur un « compte épargne temps » qui pourra être utilisé pour prendre un congé sabbatique allant de 2 mois à 2 ans ; à défaut ils pourront aussi épargner 2h par semaine pour leur retraite complémentaire d’entreprise. Outre l’adhésion enthousiaste du personnel, la couverture médiatique de l’opération a provoqué une augmentation de 50% des candidatures spontanées de diplômés du supérieur depuis le mois de juin.
Renate Luksa, membre du syndicat IG Metall,  se réjouit aussi de cette cogestion : « en coulisse, nos négociations ont parfois été houleuses. Comme ce fut aussi le cas pendant la crise, quand il a fallu négocier les mesures de chômage partiel et baisser temporairement les salaires. Mais, si le ton monte parfois, à la fin il faut « livrer ». Je préfère cela à l’organisation de piquets de grève dans la cour. De toutes façons, il n’y a encore jamais eu de grève chez Trumpf ».
La démonstration est une fois de plus faite : lorsqu’on invite les salariés à participer à la direction de l’entreprise, tout le monde y retrouve son avantage. Quand nos hommes politiques et nos syndicalistes comprendront-t-ils que c’est par la démocratie dans l’entreprise qu’on optimisera nos performances ?



lundi 28 novembre 2011

Les neiges du KiIimandjaro

  
Bien qu’ayant perdu son travail, Michel vit heureux avec Marie-Claire. Ces deux-là s’aiment depuis trente ans… leurs enfants et leurs petits-enfants les comblent…Ils ont des amis très proches… Ils sont fiers de leurs combats syndicaux et politiques…
Leurs consciences sont aussi transparentes que leurs regards. Ce bonheur va voler en éclat lorsque Michel, Marie-Claire et leurs amis Paul et Denise sont agressés d’une façon brutale par deux hommes cagoulés qui leur dérobent leur carte bleue et leur argent entre autres celui qui avait été offert à l’occasion de la retraite de Michel et qui était destiné à financer un voyage en Afrique. Après enquête il s’avère que l’agresseur est un des compagnons de travail de Michel licencié en même temps que lui, et plutôt dans une situation misérable : deux petits demi-frères à sa charge et une mère qui les abandonne. Tout naturellement Michel et son ami Paul portent plainte. Très rapidement Michel est pris de remords et veut retirer sa plainte. Trop tard, la machine judiciaire est en marche. Il a conscience qu’il a sa part de responsabilité dans ce licenciement pour lequel on a tiré au sort les partants sans tenir compte de leur situation familiale. Faute de pouvoir arrêter sa plainte Michel et Denise prennent en charge les deux petits demi-frères du délinquant ;  cet acte d’une bonté tellement inattendue et d’une noblesse hors pair semble suspect aux autres et leur vaut la réprobation générale de leurs enfants, petits-enfants et amis. Ils le font quand-même.

La critique parle de ce film remarquable de Robert Guédiguian – inspiré du poème de Victor Hugo « les pauvres gens » - comme d’une fable humaniste ou d’un conte. Mais faut-il que le monde soit à ce point pollué pour ne pas voir dans cet acte de pardon et de générosité une réalité possible ? Même si ce n’est malheureusement pas la majorité, il existe des hommes et des femmes qui savent pardonner et donner le meilleur d’eux-mêmes.

Pour en revenir à la fondation du capitalisme cessons d’imaginer que l’élection du patron tient du fantasme, du conte ou de la fable… Faisons le pari que cette exception deviendra une réalité. Le monde d’aujourd’hui est fait « d’utopies » d’hier et ne nous y trompons pas, le monde de demain sera fait « d’utopies » d’aujourd’hui.



lundi 21 novembre 2011

Juifs et Musulmans prient ensemble


Un événement important s’est passé cette semaine. Il n’a pas fait la une des médias et n’a apparemment pas de lien direct avec la refondation du capitalisme. Mais comme on le verra les apparences sont trompeuses car, dans l’esprit, il y a un lien très étroit entre les deux.

Dans Le Figaro du 18.11.11 on peut lire sous le titre « Juifs et musulmans vont prier ensemble » : « une trentaine d’opérations de jumelage synagogues- mosquées auront lieu ce week-end à Paris et en banlieue ». Dans cet article, l’Imam Mohamed Benali déclare :  « Nous discuterons tous ensemble et nous prierons pour la paix. Il s’agit de s’ouvrir aux autres, de briser le silence et les rancunes entre les deux communautés pour ne pas donner du grain à moudre aux intégristes (…) nous avons de nombreux points communs et les mêmes sources spirituelles ». On ne peut que saluer cette initiative qui non seulement est courageuse mais de plus sera facteur de paix.

Faisons un parallèle avec l’entreprise. Il y a aussi au sein de l’entreprise des gens dont les intérêts et les repères sont différents et qu’apparemment tout semble opposer. Les uns cherchent la rentabilité de l’investissement, les autres la stabilité de l’emploi et de bons salaires. Ils ont cependant de nombreux points communs à commencer par l’entreprise elle-même et sa bonne performance.
Comme les musulmans et les juifs viennent de le faire, osons dans l’entreprise faire tomber les a priori et les tabous en faisant de ses parties prenantes que sont la direction et les syndicats non plus des adversaires mais de véritables partenaires à égalité de droits et de devoir.
Osons informer, osons impliquer, osons faire de chaque salarié un citoyen et – comme le dit l’Imam Benali – cela fera autant de grain qui ne sera pas donné à moudre à ceux qui veulent faire de l’entreprise un lieu de rapport de forces, de conflits et de règlements de compte.
L’homme se complaît à tort dans la division et le conflit. C’est semble-t-il une façon pour lui de mieux exister alors que c’est au contraire dans l’entente, la paix et l’unité, qu’il peut le mieux s'épanouir.




mardi 15 novembre 2011

Les dangers du sectarisme

  
A l’occasion d’un débat au Sénat sur le financement de la Sécurité Sociale, Serge DASSAULT  a préconisé à la Haute Assemblée une réforme du financement de la protection sociale.

Partant du principe que « la France est le seul pays qui finance sa protection sociale par les salaires » ce choix, dit-il, « réduit la compétitivité de nos entreprises, car les salaires nets perçus par les salariés, coûtent le double à nos entreprises et aggravent nos coûts de production ». De surcroît, «  ces charges sur salaires trop élevées conduisent nos entreprises soit à ne pas embaucher, soit à licencier, soit à délocaliser leur production et en tous cas limitent les augmentations de salaires » (cf. Le Figaro du 09.11.11).

Serge DASSAULT a donc proposé de financer l’assurance maladie et la branche famille non plus par les salaires mais par le chiffre d’affaire des entreprises déduction faite de leur masse salariale. Seules les charges spécifiques aux salariés (assurance-chômage, assurance-vieillesse, accidents du travail) continueront à être financées par les salaires.

Cette mesure particulièrement innovante aurait le mérite d’alléger les charges sur les salaires, de mettre à contribution les entreprises qui font un gros chiffre d’affaire sans employer pour autant beaucoup de personnel, d’aider l’activité industrielle et aussi de lutter contre le chômage.

Mis aux voix, l’amendement soutenu par de nombreux sénateurs UMP  a été repoussé. Il serait intéressant de connaître les raisons de ce refus : raisons techniques ? J’ai bien peur qu’elles soient plutôt politiques voire partisanes… Pourtant, ce n’est pas parce que Serge DASSAULT - ex PDG de DASSAULT, patron de Presse, une des plus grandes fortunes de France, Sénateur UMP de l’Essonne, homme de droite par excellence – propose une idée originale pour optimiser la compétitivité de nos entreprises qu’on doit systématiquement repousser ses propositions ! Sa proposition me semble intéressante et rentre tout à fait dans le cadre de la refondation du capitalisme.

Cette révolution sur les bulletins de salaire était sans doute améliorable mais partait d’une bonne intention et aurait mérité un autre traitement que celui qui lui a été réservé. L’imagination et la refondation du capitalisme ne sont pas l’apanage uniquement des gens de gauche. Sachons mettre nos a priori de côté.

 





lundi 7 novembre 2011

La belle mascarade du G20 de Cannes

Ce qui devait être le sommet économique et financier mondial de l’année et porter les belles espérances de tous ne fut qu’une farce.
Il faut dire que les européens ont une lourde part de responsabilité dans cet échec à commencer par le premier ministre grec Georges Papandréou, mais aussi Angela Merkel et Nicolas Sarkozy.
Le G20 qui réunit les 20 pays les plus riches de la planète et représente 85% du PIB mondial avait pour ambition rien de moins que de  relancer la croissance, réformer le système monétaire international, lutter contre la volatilité des denrées agricoles, réguler les marchés financiers, financer l’aide au développement, réformer la gouvernance mondiale !
Mais ce sommet a été phagocyté par des problèmes européens qui ont largement contribué à l’agacement des autres délégations étrangères comme si le sort de 7 milliards de personnes pouvait dépendre d’un pays de moins de 22 millions d’habitants ! Ceci explique en partie pourquoi les pays émergeants n’ont pas voulu participer au sauvetage de l’euro : c’est un camouflet politique pour l’Europe.
Angela Merkel et Nicolas Sarkozy auraient dû avoir la politesse et la patience d’attendre le lundi pour discuter des problèmes avec la Grèce et des ennuis financiers de l’Italie soudainement évoqués. A croire qu’Angela Merkel et Nicolas Sarkozy voulaient faire la démonstration devant le monde entier des difficultés qu’ils rencontrent et de leur bonne volonté à les résoudre. Georges Papandréou en a rajouté une couche en déclarant en plein sommet qu’il allait faire ratifier par référendum en janvier 2012 l’ accord d’aide financière de l’Europe (on peut se demander si le premier ministre grec a vraiment toutes ses facultés et on cherche en vain ses motivations profondes…). Et pour finir cette farce, 11 millions de téléspectateurs ont suivi l’interview de Barak Obama et Nicolas Sarkozy devant les deux principales chaînes de télévision française réunies (TF1 et France 2)  . Dans cet échange de 20 minutes on a assisté à une escalade de compliments mutuels du style « Nicolas est un partenaire ouvert qui a beaucoup d’énergie et travaille beaucoup, on n’aurait pas réussi en Lybie sans son leadership (…) Barak est un homme avec qui l’on peut parler, un homme qu’on peut convaincre, un homme courageux (…) Cela fait bien longtemps que nous n’avons pas eu une Amérique aussi attentive aux problèmes des autres et avec une telle volonté de travailler en équipe (...) Grâce à vous, les Etats-Unis sont à nouveau aimés et respectés ». Une belle mise en scène, de beaux dialogues mais qui, à l’évidence, n’avaient que l’objectif d’apporter un soutien aux deux présidents en campagne !
Nicolas Sarkozy qui, à travers ce sommet,  voulait se faire une stature internationale a tout raté. On est loin des ambitions qu’il affichait il y a cinq ans lorsqu’il promettait de refonder le capitalisme, mettre fin au scandale des paradis fiscaux et supprimer les bonus faramineux…
Le résultat positif de ce sommet, c’est l’accord de principe de Barak Obama sur la taxation des échanges financiers mais sans pour autant donner une date d’application et, plus grave encore, sans dire quels seraient les bénéficiaires de cette taxe : boucher le trou des pays riches ou apporter de l’aide aux pays les plus pauvres ? 
La démonstration a été faite que ce n’est pas avec les dirigeants actuels – pas plus américains qu’européens – que le capitalisme pourra être refondé !

mardi 1 novembre 2011

La Grèce devrait abandonner l’Euro

  
Imaginez un groupe d’amis qui décident de faire compte commun : une seule banque et tous les salaires versés sur le même compte… Plutôt sympa ! Mais faudrait-il – pour réussir ce pari – qu’il s’agisse de vrais amis. Si l’un d’eux faisait des dépenses inconsidérées cela nuirait à la confiance mutuelle ; ses amis le sommeraient d’arrêter ces dépenses ; et s’il continuait, ce serait l’exclusion du groupe d’amis.
Eh ! Bien ! C’est ce qui se passe aujourd’hui en Europe.
La Grèce, l’Italie, L’Espagne, le Portugal, l’Irlande ont fait des dépenses inconsidérées – pas question de leur jeter la pierre : c’est lié à leur culture différente de celle des allemand, plus rigoureuse - et avaient l‘habitude – avant l’Europe – de rééquilibrer leurs comptes en dévaluant leur monnaie officiellement ou de fait. En France, c’est pareil !Il faut savoir qu’entre 1979 et 1989 le franc a été déprécié de 30% par rapport au mark allemand. Maintenant, avec l’Euro, ce n’est plus possible ; alors que fait-on ? On emprunte ! Les agences de notations et les spéculateurs de tous bords ont bon dos en endossant le rôle de coupables (aurait-on idée d’accuser le thermomètre de nous dire qu’on a de la température ?).
La solution est simple : exclure de la zone Euro les pays qui ne tiennent pas leurs engagements budgétaires et repartir sur des bases nouvelles avec un « gendarme » économique de l’Europe pour veiller à tout « dérapage ». En voulant maintenir à toute force la Grèce dans l’Euro, on lui rend un bien mauvais service sur le plan social.
C’est à se demander si l’objectif est vraiment de sauver la Grèce ou de sauver l’Euro comme monnaie forte ! N’y a-t-il pas une pointe d’égoïsme aussi bien chez les allemands que chez les français ?
Le Président Sarkozy nous dit que la faillite de la Grèce entraînerait la chute de l’Euro et par là-même provoquerait une crise mondiale. Alors, raison de plus pour que la Grèce sorte de l’Euro !



mardi 25 octobre 2011

Les risques psychosociaux au travail

  
Dans l’entreprise, au-delà des risques physiques, il y a une montée en puissance des risques psychosociaux.
C’est ce que nous dit dans Novethic du 11.10.11 l’inspecteur du travail Jean-Louis OSVATH président de l’association L611-10 dont l’objet est de permettre aux agents de contrôle de s’exprimer et de débattre sur leurs pratiques professionnelles :

 « La plupart de nos agents de contrôle sont submergés par les plaintes (..) Or, dans 99% des cas, on constate que les risques psychosociaux sont la conséquence d’une organisation du travail défaillante ou d’une mauvaise définition des postes, ce qui génère des situations conflictuelles. Qu’il s’agisse d’allégations, de harcèlement moral, voire de suicide, les directions d’entreprise renvoient trop souvent ces problèmes à des raisons interpersonnelles ou à la fragilité psychologique des salariés. C’est une erreur, une façon de nier la réalité (…) L’actuel dispositif législatif est insuffisant ou inadapté et doit être amélioré. En matière pénale le seul article du Code du travail qui ait trait à la santé mentale est celui sur le harcèlement moral. Or, cet article n’est abordé, dans les jugements des tribunaux, qu’à travers un traitement intra personnel de la situation de travail. Concrètement, il permet de poursuivre une personne sans pour autant poursuivre l’entreprise (…) On pourrait donc insérer dans le Code du travail une disposition indiquant que l’organisation du travail et les méthodes de management mises en œuvre par l’employeur ne doivent pas mettre  en danger la sécurité des travailleurs, porter une atteinte sérieuse à leur santé ni compromettre leurs droits et dignité ».

Ce témoignage montre l’urgence de mettre en place dans l’entreprise les moyens de contrôle pour qu’il y ait moins de souffrance psychologique au travail et que l’entreprise s’en sente responsable. Cette urgence semble être ignorée par notre « personnel » politique. Dans la primaire socialiste on a beaucoup parlé de la dette, de l’économie, de la fiscalité, de la pauvreté, du chômage, de l’éducation  mais jamais de l’entreprise. C’est pourtant l’entreprise qui est source de tous les problèmes (chômage, salaires indécents, délocalisations et licenciements abusifs, mauvaises conditions de travail…).

A croire que nos politiques ont banalisé voire validé de rapport déséquilibré entre les actionnaires et les salariés. Comme en son temps on banalisait l'escalvage ou le travail des serfs. On attend le politique qui aura à la fois la lucidité et le courage de réformer l'entrerpise. C'est la pierre angulaire de la refondation du capitalisme.






lundi 17 octobre 2011

Taxe Tobin

  
Ce qui semblait impossible devient possible aujourd’hui.

La taxation des transactions monétaires et financières suggérée en 1972 par le lauréat du prix Nobel d’économie James TOBIN, n’a jamais vu le jour. Cette idée a pourtant été reprise en 1998 par les alter mondialistes qui voyaient dans cette taxe un moyen de financer les pays en voie de développement.
Beaucoup de pays - à commencer par les Etats-Unis - étaient contre sous prétexte qu’elle était une entorse au libre-échange. Le Canada, la Suisse, l’Australie, la Russie et l’Inde se sont toujours prononcés contre cette taxe. Dominique Strauss Kahn, ancien Président du FMI, a même déclaré que « les transactions financières étant très difficiles à mesurer, une telle taxe serait très facile à contourner ».

Cependant, ce qui était impossible le devient.
Le Président de la Commission européenne, Monsieur BARROSO, va proposer au Conseil européen un projet de directives sur la taxation des transactions financières
Cette taxation exclurait le marché des changes, pourrait entrer en vigueur le 1er janvier 2014 et à raison de 0,1 % devrait rapporter 50 milliards d’euros par an. L’objectif affiché étant en effet pour l’Union européenne de couvrir les coûts de la crise. Cela expliquerait peut-être pourquoi toutes les difficultés se sont soudain aplanies…

On peut se féliciter de ce revirement de l’Europe, même si certains pays sont contre, telle la Grande-Bretagne qui craint une délocalisation des transactions financières vers des pays tiers préjudiciable à la City de Londres.
On peut cependant regretter que cette taxe ne porte pas sur la transaction des devises – car ce marché pèse 4000 milliards de dollars par jour, soit près de la moitié des transactions financières dans le monde.
Cette taxe européenne ne concernerait  bien sûr que l’Union européenne.
Ce que l’on peut déplorer – et que les alter mondialistes ne se privent pas de faire– est que cette taxe a été détournée de son but : il ne s’agit plus maintenant de financer les pays en voie de développement mais de combler les dettes. Dans cette logique, on est à même de craindre que, dès la situation financière assainie en Europe, cette taxe soit supprimée. Il aurait été bien que la moitié de cette taxe soit allouée aux pays pauvres : cela aurait été du même coup la garantie de sa pérennité.


lundi 10 octobre 2011

Evaluation des comportements ou des compétences ?


Après Hewlett Packard, la Snecma et bien d’autres… c’est au tour d’Airbus d’être condamné pour l’évaluation des salariés suite à une plainte de la CGT. Le 21 septembre 2011, la Cour d’appel de Toulouse a jugé « illicite » la procédure « P & D » pour performance et développement sous prétexte que cette évaluation se fonde sur certains critères comportementaux non conformes aux exigences légales.

De plus en plus, les entreprises, au-delà des compétences et des critères techniques, veulent aussi évaluer l’engagement de leurs salariés et leur adhésion aux valeurs de l’entreprise. Pour résumer – comme le dit Jocelyne Chabert, membre CGT du CHSCT de GEMS – « l’entreprise ne veut pas des salariés mais des supporters, des fans qui sont prêts à adhérer totalement aux valeurs de l’entreprise ». cf. Novethic du 30.09.11 

Dans cette logique, une personne qui fait bien son travail peut être sanctionnée si elle n’a pas l’enthousiasme et l’adhésion aux valeurs de l’entreprise. Cette dérive frise la discrimination, en particulier  en termes de promotion ou d’augmentation, et elle est incompatible avec le respect de la personnalité et de la différence. Ce n’est pas parce qu’un salarié adhère à un syndicat ou a un tempérament plutôt « grincheux » et peu enthousiaste qu’il ne fait pas bien son travail ! Il n’a pas à être pénalisé pour son tempérament.

On comprend très bien que les entreprises aient le souci que leurs employés adhérent aux valeurs et au projet de l’entreprise ; et si ce n’est pas le cas, la faute n’en revient pas aux salariés mais à l’entreprise qui n’a pas su faire passer son message.

 

mardi 4 octobre 2011

L’Europe et la pauvreté


Alors que l’Europe se mobilise non sans mal pour sauver la Grèce et l’euro on peut être tout à fait surpris qu’elle n’ait pas la même volonté d’être un soutien pour les pauvres.

En 1987, suite à l’appel de Coluche, fondateur des Restos du cœur, Jacques Delors – alors président de la Commission européenne - a mis en place le PEAD (Programme européen d’aide aux plus démunis). Ce programme avait pour idée d’utiliser les stocks alimentaires européens en faisant bénéficier les plus démunis via 240 associations à hauteur de 480 millions d’euro. Treize millions de personnes sont concernées : les principaux bénéficiaires sont l’Italie, la Pologne et la France.

Suite à une baisse de ces stocks liée à une modification de la politique agricole commune (PAC), depuis deux ans l’Union européenne a compensé par d’importants achats de nourriture à destination des banques alimentaires. L’Allemagne a porté plainte sous prétexte que la PAC ne doit pas financer l’aide sociale ce à quoi Bruno Lemaire - ministre français de l’agriculture - a répondu « je suis prêt à regarder d’autres sources de financement » ; il s’en est suivi une décision de la Cour européenne de justice de Luxembourg qui a estimé que ces achats étaient incompatibles avec la politique agricole de l’U.E. Des conflits sont nés de cette divergence de vue ; l’Allemagne, le Royaume Uni, les Pays-Bas, la République Tchèque, le Danemark et la Suède se sont opposés à un maintien du PEAD à son niveau actuel pour 2012 et 2013. Conséquence : le fonds de 480 millions d’euro attribué annuellement à la pauvreté via les ONG devrait revenir à hauteur de 113 millions d’euro soit diminuer de 76%. La part de la France sera considérablement réduite passant de 72 millions à 15 millions soit une réduction de 80%. Cette décision a provoqué un tollé, le Président Sarkozy est intervenu et les ONG – à commencer par les Restos du cœur – ont vivement réagi. Olivier Berthe – Président des Restos du cœur – assure « en 25 ans que le programme existe c’est la première fois que nos quatre associations se réunissent pour pousser un cri d’alerte. Si demain une décision n’est pas prise (…) il y aura une crise humanitaire, une crise alimentaire dans ce pays ».   Cette diminution devrait se traduire pour 2012 par 130 millions de repas distribués en moins. C’est un véritable tsunami alimentaire. « En Espagne, c’est 50% des approvisionnements des banques alimentaires, en Italie les 2/3, en Pologne et en Hongrie, 90% », souligne Alain Seugé président du réseau français de ces banques et vice-président de la Fédération européenne.

Alors que de toutes parts on fait appel à la solidarité vis à vis de la Grèce, l’Europe a-t-elle le droit de freiner son aide aux plus démunis ? Sa vocation est-elle seulement économique et financière ? De même que l’entreprise, l’Europe n’a-t- elle pas aussi un devoir humanitaire ? Sinon cela serait à désespérer de l’idéal que l’on s’en fait. Décision au prochain conseil des ministres de l’Europe en octobre. Affaire à suivre…


mardi 27 septembre 2011

Le désamour des salariés



« Le Parisien » du 27 septembre 2011 publie une étude (1) dans laquelle il ressort qu’un tiers des salariés veulent quitter leur entreprise. Cela paraît d’autant plus étonnant que dans une période de crise les gens sont plutôt frileux : sachant ce qu’ils ont sans savoir ce qu’ils auront, ils hésitent à changer d’entreprise.

Ce sondage fait aussi apparaître que 57% des personnes sont bien dans leur job (contre 72% en 2007). « C’est une baisse très significative » souligne Eric Sarrazin responsable Talent Management chez Mercer. Pour lui, une des causes « c’est que les salariés ont l’impression d’avoir perdu en autonomie, qu’ils disposent de moins de marges de manœuvre au travail, ce qui a évidemment un impact sur l’intérêt de leur activité ».

Ce sondage confirme également le divorce entre les entreprises et les citoyens.

Raison de plus pour que nos candidats à la présidentielle aient un discours sur l’Entreprise et qu’ils prennent et fassent prendre conscience que c’est par la réforme de l’Entreprise et du management qu’on peut réconcilier l’homme et l’Entreprise.

(1) une étude « What’s Working » menée auprès de 2000 salariés en France de tous niveaux, tous métiers au sein d’entreprises de tous secteurs et de toutes tailles

mercredi 21 septembre 2011

Les primaires socialistes…désespérant


Ce vendredi 15 septembre 2011, dans le cadre de l’émission « des paroles et des actes »  David Pujadas a animé le premier débat télévisé des primaires du parti socialiste. Ce débat était prometteur et a tenu toutes ses promesses : France 2 a fait un record d’audience ! Chaque candidat a pu dans un premier temps expliquer le sens de sa candidature, ensuite présenter son programme en dix minutes et finalement débattre avec tous ses partenaires avant de donner un mot de conclusion. Chacun a répondu aux questions de Fabien Namias de France 2 et de Françoise Fressoz du journal Le Monde.

Voici leurs propositions phares.
Arnaud Montebourg a été le plus « révolutionnaire » en prônant la dé-mondialisation financière, la mise sous tutelle de toute la finance (à commencer par les banques) ; il a proposé l’interdiction de la spéculation et une taxation à 1% de toutes les opérations financières de la zone euro.
Jean-Michel Baylet a été plutôt original en récusant le programme socialiste ; il a prôné l’allègement des charges sociales des PME et une gouvernance économique de l’Europe, en somme une Europe fédérale.
Ségolène Royal a parlé de mutation écologique, de la rentrée de l’Etat au capital de toutes les banques et d’interdire les banques de spéculer sur les dettes de l’Etat. Elle mise beaucoup sur la croissance verte.
François Hollande a mis en avant son contrat générations (un jeune et un senior avec allègement de charges pour l’entreprise) et a promis la création de 60 000 postes sur cinq ans dans l’Education Nationale.
Pour Manuel Valls  la priorité c’est la diminution de la dette ; il a proposé une augmentation de la TVA de 2% qui deviendra une TVA sociale sauf sur les produits de première nécessité ; il a  aussi évoqué un contrat d’immigration par métier.
La priorité de Martine Aubry  est « l’emploi, l’emploi, l’emploi » surtout pour les jeunes, promettant 300 000 emplois jeunes. Obligation pour les entreprises de prendre les jeunes diplômés directement en CDI et non plus en stage. Elle a également parlé de croissance verte.
Tous ont parlé de la réforme de la fiscalité et de la suppression des niches fiscales. Tous ont aussi parlé de la séparation des activités bancaires de dépôt et de spéculation.

On ne peut qu’être d’accord sur toutes ces propositions qui sont légitimes voire banales… Mais répondent-elles vraiment aux attentes des salariés ? Lorsque dans sa conclusion Arnaud Montebourg parle de la dame rencontrée il y a trois ans qui lui a expliqué tous ses problèmes (souffrance au travail, salaire de misère, emploi précaire..), il lui a dit qu’il n’avait pas la réponse et aujourd’hui il prétend l’avoir ! Non, il ne l’a pas ! Pour l’avoir, il aurait fallu qu’il parle – et tous ses concurrents avec lui – de la réforme de l’entreprise ; qu’il parle de ce déséquilibre indécent entre le pouvoir des actionnaires et le pouvoir des salariés qui ne sont que des pions dans l’entreprise. Aucun candidat n’a remis en cause le pouvoir des actionnaires même si tous ont dénoncé le pouvoir de la finance. Ils ont peut-être oublié que le pouvoir de la finance s’exerce d’abord dans l’entreprise. Il n’ont parlé ni de délocalisations abusives, ni de licenciements abusifs…Tous les candidats – et je reprends l’expression d’Arnaud Montebourg – « se font les gestionnaires d’un cadre hérité du passé ou fabriqué par l’autre ».

Sachons innover ! Mettons en place la démocratie dans l’entreprise (cf. billet n° 1). L’entreprise est la cellule de base de l’économie et la réforme de notre système économique passera par la réforme de l’entreprise.
On peut alors se demander pourquoi des candidats de gauche ne peuvent pas promouvoir une nouvelle forme d’entreprise :
Seraient-ils eux-même formatés par un système comme c’était le cas au moment de l’esclavage ?
Manqueraient-ils d’imagination ?
Manqueraient-ils de courage de peur de déplaire à une partie de l’électorat ?
Je vous invite tous, vous qui lirez ce billet de blog, à en faire part à nos hommes politiques…

 

jeudi 15 septembre 2011

Si tous les croyants du monde...

Si tous les croyants du monde – chrétiens, musulmans, bouddhistes, juifs... - comprenaient qu'à travers les dogmes et les rites différents c'est le même Dieu que nous adorons...
Si tous les croyants du monde comprenaient que religion rime avec paix, tolérance, respect, amour...
Si tous les croyants du monde comprenaient que vivre sa foi c'est avant tout être solidaire de celui qui nous est différent...
Si tous les croyants du monde comprenaient que le créateur a déposé  son étincelle divine en tout homme, quelles que soient la couleur de sa peau, ses origines, ses convictions...
Si tous les croyants du monde comprenaient que la plus belle des prières est le don de soi aux autres...
Si tous les croyants du monde comprenaient comme l'a dit Saint Exupéry que chacun est responsable de tous et que l'enfant qui meurt de faim c'est aussi notre responsabilité…
Si tous les croyants du monde comprenaient que nous ne sommes propriétaires de rien en ce monde mais seulement locataires..
Si tous les croyants du monde comprenaient que notre plus grand ennemi  nous est intérieur et que c'est notre égoïsme....
Si tous les croyants du monde allaient à l'essentiel de leur croyance...
Alors, tous les croyants du monde s'uniraient pour établir un monde de paix, de respect, d'unité....
Quelle formidable force politique nous serions pour l'avènement d'un monde équitable !
Quelle force nous représenterions pour combattre tous les dictateurs et ambitieux du pouvoir et de l'argent !
Alors, il ne serait plus besoin de parler de refondation du capitalisme parce que le capitalisme que nous vivrions serait à visage humain.

jeudi 8 septembre 2011

Niches fiscales et cumul des mandats


Pas de lien entre ces deux sujets sinon qu'ils ont une connotation politique.
Les niches fiscales sont aujourd'hui d'actualité par la polémique que suscite la suppression de certaines d'entre elles pour réduire le déficit du budget de la France.
Le cumul des mandats revient régulièrement sur le tapis à l'approche d'une élection.
Sur les deux sujets la classe politique est divisée aussi bien à droite qu'à gauche.

On appelle niche fiscale un avantage qui est donné à une certaine catégorie de citoyens soit pour « booster » l'investissement, soit pour créer des emplois, soit pour inviter les personnes à investir dans les énergies propres, etc.
Le problème, c'est qu'à un moment donné, certaines de ces niches fiscales n'ont plus lieu d'être et deviennent des privilèges abusifs pour ceux qui en bénéficient sans aucune contrepartie pour l'Etat. Mais dans chaque niche se cache un groupe d'intérêt qu'on appelle « lobby » prêt à mordre. Une niche fiscale est considérée comme un avantage acquis sur lequel on ne revient pas.
Un rapport piloté par l'inspection des Finances a examiné 538 mesures dérogatoires représentant près de 104 milliards d'euros. Verdict : la moitié de ces dépenses ne sont pas efficaces (cf. Le Figaro Economie du 29.O8.11). Politiquement, il est en effet difficile de les supprimer sans se couper des électeurs... Alors, pourquoi les niches fiscales ne seraient-elles pas systématiquement des niches à durée déterminée (NDD) ? La prime à la casse auto en est un excellent exemple. Cela aurait l'avantage de la souplesse et de dédramatiser politiquement leur suppression. Un gouvernement de droite ou de gauche ne les traînerait pas comme un boulet. Une idée simple mais efficace.

Le cumul des mandats est aussi sujet à polémique. On voit couramment un maire être à la fois président de région et député ; est-ce un avantage ou pas ? Certains pensent que c'est une chance qu'un homme puisse faire profiter de son talent et de ses relations à sa ville, sa région, son pays... D'autres ne voient dans le cumul des mandats qu'une appropriation malsaine du pouvoir à seule motivation financière. Un moyen simple de résoudre le problème serait de faire qu'une personne occupant plusieurs postes ne soit rémunérée qu'au poste le plus important qu'elle occupe. Cela éviterait toute suspicion sur ses motivations profondes et aurait l'avantage de promouvoir des hommes politiques dévoués, tout acquis au bien public et sans ambitions personnelles. C'est une idée toute simple mais pleine de bon sens que je dois à Serge BENOIT, l'un de mes cousins, que je remercie.

La refondation du capitalisme passe aussi par une gestion saine de l'Etat et par la promotion d'hommes dévoués à l'intérêt public.

jeudi 1 septembre 2011

« Taxez-nous »

Non, ce n'est pas la nuit du 04 août 1789, mais pas loin !
Sous le titre « Taxez-nous », le nouvel Observateur du 25.08.11 fait état d'un appel de seize patrons français – et non des moindres – qui ont signé un manifeste demandant à être associés financièrement au redressement de la dette de la France. Le message est sans ambiguïté : « Nous, présidents ou dirigeants d'entreprises, hommes ou femmes d'affaires, financiers, professionnels ou citoyens fortunés, souhaitons l'instauration d'une « contribution exceptionnelle » qui toucherait les contribuables français les plus favorisés. Cette contribution serait calculée dans des proportions raisonnables, dans le souci d'éviter les effets économiques indésirables tels que la fuite des capitaux ou l'accroissement de l'évasion fiscale.
Nous sommes conscients d'avoir pleinement bénéficié d'un modèle français et d'un environnement européen auxquels nous sommes attachés et que nous souhaitons contribuer à préserver. Cette contribution n'est pas une solution en soi : elle doit s'inscrire dans un effort plus global de réforme, tant sur les dépenses que sur les recettes. Au moment où le déficit des finances publiques et les perspectives d 'aggravation de la dette de l'Etat menace l'avenir de la France et de l'Europe, au moment où le gouvernement demande à tous un effort de solidarité, il nous semble nécessaire d'y contribuer ».

Jean-Paul AGON PDG de L'Oréal
Liliane BETTENCOURT actionnaire de L'Oréal
Antoine FREROT PDG de Véolia Environnement
Denis HENNEQUIN PDG d'Accor
Marc LEDREIT DE LACHARRIERE Président de Fimalac
Maurice LEVY PDG de Publicis (à l'origine de cet appel)
Christophe de MARGERIE PDG de Total
Frédéric OUDEA PDG de la Société Générale
Claude PERDRIEL Président du Conseil de Surveillance du Nouvel Observateur
Jean PEYRELEVADE Président de Léonardo & Co France
Franck RIBOUD PDG de Danone
Stéphane RICHARD PDG d'Orange
Louis SCHWEITZER Président de Volvo et d'Astra Zeneca
Marc SIMONCINI Président de Meetic
Jean-Cyril SPINETTA Président d'Air France-KLM
Philippe VARIN Président du directoire de PSA Peugeot Citroën

Quelles conclusions tirer de cette démarche hors du commun ?
D'abord , comme l'a dit en son temps VGE, que la gauche n'a pas le monopole du coeur ! On peut être de droite et avoir le souci de la solidarité.
Ensuite que ces patrons ont conscience d'être des privilégiés dans leurs talents, leurs fonctions et financièrement.
Enfin qu'ils sentent, consciemment ou inconsciemment, que notre système économique est sans pitié et quelque part injuste.
On ne peut que les saluer eux qui ont eu le courage de prendre le risque de se marginaliser voire de se désolidariser des autres patrons et recevoir leurs critiques.
Mais ont-ils conscience qu'ils sont les capitaines d'une guerre qu'on appelle économique ?
Sont-ils conscients que en tant que capitaines ils ont en main le destin économique de milliers de personnes qui elles, ne veulent pas spécialement cette guerre ? Sont-ils conscients que cette guerre fait aussi des morts au sens propre comme au figuré, provoque des drames et, comme toute guerre, sème aussi le malheur ?
Sont-ils conscients qu'ils alimentent cette guerre par leurs décisions quotidiennes ?
Sont-ils conscients qu'à travers de faux alibis (conquête de marché, pérennité de l'entreprise...) c'est souvent leur ambition sans limite de pouvoir, de reconnaissance et de possession qui est leur vrai moteur ?
Ces patrons pourront-ils un jour comprendre qu'il faut mette un terme à cette guerre stupide et qu'en toute chose l'homme est une finalité ?

En effet, ce n'est pas l'homme qui est fait pour l'entreprise, c'est l'entreprise qui est faite pour l'homme ; l'argent n'est pas une finalité en soi mais un outil, un moyen, une sanction. Cette société de consommation à tout crin n'est que leurre et le bonheur réside non pas dans l'avoir mais dans l'être.





mercredi 24 août 2011

De la confusion entre salaire et revenu ...





Le salaire est ce que l'on perçoit pour son travail et son talent. Le revenu est ce dont on dispose pour vivre ; bien sûr le salaire peut en faire partie mais on peut avoir des revenus sans pour autant travailler (placements, rentes, etc.). Dans un cas, on travaille, dans l'autre, on profite.

A une période où chacun, de droite ou de gauche, se préoccupe de rééquilibrer le budget de la France, cette nuance est éthiquement importante.

Dans sa logique, la refondation du capitalisme privilégiera les salaires en allégeant leur impôt et sera plus sévère avec la taxation des revenus (imposition plus importante sur les successions, taxe conséquente sur les dividendes et plus-values de tous ordres, etc.). Il y a là matière à combler rapidement et largement la dette de la France ! Certains esprits chagrins comme Yves de Kerdrel dans sa chronique du Figaro du 23 août intitulée « A ceux qui veulent taxer les super-riches » nous diront que cette politique est le meilleur moyen pour que les investisseurs fuient l'hexagone et que les méga-riches se fassent domicilier à l'étranger, ce qui est déjà le cas pour beaucoup d'entre eux. A ceux-ci je répondrai : arrêtons de faire référence à cette logique idiote et dépassée qui dit que plus les riches seront riches moins les pauvres seront pauvres. La situation actuelle nous prouve le contraire : il n' y a jamais eu autant de pauvres aux USA, jamais la fracture sociale n'a été aussi importante en France. C'est le même raisonnement que l'on tenait à l'époque des rois et des seigneurs et puis il y a eu 1789... Il reste à faire une nouvelle révolution, non pas sanglante mais dans les esprits ; le pauvre a aussi sa dignité et elle n'a pas de prix.

mardi 16 août 2011

La crise financière




En cet été 2O11, pendant cette période de vacances où la préoccupation principale est la météo...le monde vit une de ses plus graves crises financières. Cela a commencé en septembre 2008 par les fameux «subprime» dont l'élément majeur a été la faillite de la Banque Lehman Brothers. Cette crise a eu rapidement des répercussions en Europe ; d'abord en Irlande, puis en Grèce, ensuite en Italie... On parle aussi du Portugal et de l'Espagne. L'Amérique est atteinte également. Pour la première fois de son histoire, la première agence de notation financière Standard & Poor's a dégradé l'économie américaine de la note AAA à AA+.

La raison profonde de ces crises est le manque de confiance dû au surendettement massif des pays occidentaux qui empêche les banques de leur prêter de l'argent ; un petit peu comme un épicier qui ne ferait plus crédit à sa ménagère apprenant qu'elle a perdu son emploi et ne pourra pas le rembourser. L'emploi, en l'occurrence, c'est la croissance. Le système capitaliste est pris à son propre piège de la surconsommation. En un mot, on vit au-dessus de ses moyens.

Chacun y va de son analyse pour expliquer cette crise et l'on voit fleurir un jargon financier inaccessible à la plupart d'entre nous.
Et si au-delà de toutes ces explications très complexes le problème était plus simple ? Et si cette crise était tout simplement due à la mauvaise répartition des richesses qui ne cesse de s'accroître ? Les riches sont de plus en plus riches et les pauvres de plus en plus pauvres... Pour des raisons politiques et électorales – et dans le meilleur des cas, par conviction sociale ou humanitaire - on distribue aux moins favorisés sous forme de subventions et aides en tous genres de l'argent que l'on n'a pas et pour les mêmes raisons politiques et électorales on se garde bien de demander aux plus privilégiés de donner plus. Que peut espérer un candidat à la présidentielle – qu'il soit de droite ou de gauche – s'il n'a pas l'appui des lobbies financiers ? Prendre aux riches, donner aux pauvres, c'est ce qu'a voulu faire Obama mais il en a été empêché par les Républicains. C'est tout à fait représentatif du monde dans lequel nous vivons.

Pour terminer ce billet je citerai un propos de Warren Buffett – le célèbre milliardaire américain - «nos dirigeants ont appelé à un sacrifice partagé mais quand ils ont fait cette demande, ils m'ont épargné. J'ai vérifié auprès de mes amis mégariches pour savoir à quels sacrifices ils s'attendaient. Eux non plus n'avaient pas été touchés(...) Pendant que les pauvres et les classes moyennes combattent pour nous en Afghanistan et pendant que de nombreux américains luttent pour joindre les deux bouts, nous, les mégariches continuons à bénéficier d'exemptions fiscales extraordinaires.» (cf. Le Figaro économie du 16.08.2011).

La refondation du capitalisme passera par la «mise sous tutelle» des puissances financières mais surtout par une équitable répartition des richesses.


mardi 9 août 2011

WWWF France

La très emblématique ONG WWF vit une petite révolution.
Le 24 juin dernier, cinquante sept salariés sur quatre vingt treize ont envoyé une lettre anonyme à leur présidente Isabelle AUTISSIER demandant la démission de leur Directeur Général Serge ORRU.
Leurs griefs portaient sur des manquements éthiques et professionnels ne correspondant pas aux valeurs de l'ONG, entre autres, l'utilisation par Serge ORRU de WWF à des fins personnelles, l'absence de vision stratégique, le sentiment de perte de valeurs de l'ONG, la démobilisation des salariés, un turn-over très élevé (25%) et de la souffrance au travail. cf. Novethic du 11.07.11

Au-delà des accusations de personnes et des attaques contre la politique de WWF (on  reproche à l'ONG d'abuser de partenariats avec des industriels plus soucieux de verdir leur image que de protéger la planète) Isabelle Autissier y voit un autre message : « de manière subliminale, je crois que ce que les salariés voulaient exprimer également, c'est qu'ils soient davantage associés aux décisions, à la stratégie. Or, aujourd'hui, c'est le conseil d'administration qui détient ce pouvoir. Un audit organisationnel va donc être réalisé pour analyser cela. Et pour le plan d'action 2012-2017, un premier jet circule déjà au sein du personnel pour qu'il puisse donner son avis».

On ne peut que se féliciter de la justesse de cette réflexion. La démonstration est faite que le développement durable passe aussi par des réponses au besoin de reconnaissance. Ce besoin pour chacun de nous de se sentir citoyen dans l'entreprise. Et WWF a moins encore que quiconque le droit de passer outre ce point fondamental.

mardi 2 août 2011

Citoyens du monde


Suite à une sècheresse exceptionnelle jamais vue depuis  plus d'un demi siècle, près de 11 millions de personnes sont menacées de famine dans la Corne de l'Afrique en Somalie notamment, et dans les pays frontaliers : l'Ethiopie et le Kenya. La plupart vivent dans de camps de réfugiés dans des conditions etrêmement précaires sans structures sanitaires et sans écoles pour les enfants.

Cette catastrophe humanitaire ne fait pas la une des journaux : pas de grands reportages comme au moment du tsunami au Japon, pas de manifestations de masse, pas de prises de position de nos candidats à la présidence de la République.

Au mieux, la France qui préside le G 20 a obtenu une réunion exceptionnelle de la FAO à Rome le 25 juillet. Des aides ont été données par la plupart des pays européens (10 millions d’euros pour la France) mais elles restent insuffisantes. Andrew Mitchell, secrétaire d’Etat britannique pour le Développement international, a fustigé « ces riches pays européens qui mettent sur la table des offres dérisoires »

Combien de temps faudra-t-il pour prendre conscience que nous sommes citoyens du monde et que les frontières ne sont que des limites humaines et artificielles ? Il est vrai que l'Afrique est loin de nous ! A chacun son problème ! Nous, c'est l'euro ! On a trouvé 115 milliards d’euros pour sauver la Grèce et l’euro. Alors que le secrétaire général de l’ONU Ban Kimoon peiné à réunir 1,6 milliards de dollars pour la Somalie. Sans commentaire !





vendredi 22 juillet 2011

Une exception qui devrait être la règle


La nouvelle est passée presque inaperçue et pourtant… elle est de taille ! Dans le Figaro du 13 juillet 2011 on lit sous la plume d’Yves Miserey : « Sida : une firme baisse le prix de ses médicaments pour les pays pauvres. A l’initiative de la Fondation suisse Medicines Patent Pool créée en 2010 par Unitaid, le laboratoire pharmaceutique américain Gilead, une des firmes les plus innovantes dans la recherche contre le sida, renonce, pour certains pays, à ses brevets sur quatre molécules dont deux ne sont pas encore sur le marché. Les fabricants indiens de génériques vont pouvoir ainsi produire et combiner des copies à bas prix des traitements anti-VIH de Gilead et les commercialiser dans les pays les plus pauvres. Ce qui fait dire à Philippe Douste-Blazy, Directeur d’Unitaid « pour la première fois, les malades du sida des pays en développement vont avoir accès aux mêmes médicaments que ceux vivant dans les pays riches ».

Actuellement, le seul traitement accessible dans les pays du sud est Triomune pour un montant de 50 € par an soit 80 à 100 fois moins cher qu’un traitement moyen au nord. « Mais cet antirétroviral est ancien ; il a été mis au point il y a une quinzaine d’années, il a de nombreux effets secondaires et il n’est efficace pas plus de deux à trois ans » souligne Emmanuel Trénado directeur des programmes internationaux d’Aides, une des dix associations françaises. L’Organisation Mondiale de la Santé recommande de ne pas l’utiliser.

Malheureusement Merck ainsi que Johnson & Johnson (deux autres laboratoires ayant des médicaments contre le sida dans leur catalogue) n’ont pas accepté les propositions de Patent Pool. Pourtant, le coût de chacune de leurs molécules (un peu plus de 700€ par an et par patient) est tellement élevé qu’ils ne vendent que quelques dizaines de boîtes en Afrique. Ils font un mauvais calcul, parce que en acceptant de génériquer leurs produits, ils auraient des rentrées financières, l’accord prévoyant que le concepteur touche 5% sur les génériques.

Qui refuserait de donner un médicament à quelqu’un de malade et dont on sait que la vie est en danger ? Pourtant c’est ce que font Merck, Johson & Johnson et bien d’autres encore dans la logique de notre système économique : 17 millions de personnes meurent chaque année faute de médicaments que les pays riches savent fabriquer et pourraient livrer, soit l’équivalent de quinze tours jumelles qui s’écrouleraient chaque jour. Il y a urgence à refonder le capitalisme ; c’est notre responsabilité à tous et à chacun.



Bienvenue !

Le 4 avril 2009 à Londres se sont réunis les chefs d'état des pays les plus riches de la planète : le G20. L'ambition affichée était de refonder le capitalisme (cf. N. Sarkozy). En fait de refondation, nous avons eu droit à un ravalement. On connaissait le bluewashing, le greenwashing, maintenant nous connaissons le whitewashing.
Le G20 a montré du doigt les paradis fiscaux et a remis en question les bonus des patrons. Mais nous l'avons bien compris : rien de fondamental pour le capitalisme dont la pierre angulaire est la loi du plus fort.
Il y a donc urgence à faire émerger des idées concrètes pour refonder le capitalisme et donner de l'espoir à ceux qui se refusent politiquement parlant d'avoir à choisir entre une droite qui fait allégeance complète au capitalisme, une gauche en panne d'imagination et une ultragauche en pleine utopie.
Voilà tout l'objet de ce blog : exprimer des idées, réagir, commenter ...