C’est le titre de l’excellent article publié dans Paris-Match du 29 novembre dernier dans lequel Anne-Marie LECHEVALLIER traite de la possibilité pour les salariés de siéger au conseil d’administration de leur entreprise.
Ce sujet est particulièrement d’actualité depuis la publication du rapport de Louis GALLOIS sur la compétitivité qui préconise, entre autres, la présence de quatre salariés au sein des conseils d’administration des entreprises.
Cette mesure n’est pas totalement nouvelle puisque une loi de 1983 l’obligeait déjà dans les entreprises publiques et que seize des quarante entreprises du CAC 40 ont déjà choisi d’avoir des administrateurs salariés dans leur conseil d’administration ; mais là, çà deviendrait obligatoire de par la loi.
Le premier Ministre Jean-Marc AYRAULT a eu la bonne idée de retenir cette préconisation dans son pacte de compétitivité en imposant non pas quatre – comme le disait le rapport GALLLOIS – mais deux salariés et pour les entreprises de plus de 5 000 personnes. On peut cependant saluer cette décision comme un très petit pas mais dans une bonne direction, celle de l’égalité de pouvoir entre les actionnaires et les salariés dans les entreprises.
Pierre-Yves GOMEZ – Directeur de l’Institut français du gouvernement des entreprises – cité dans cet article, constate que « alors que la droite promeut l’actionnariat salarié, la gauche propose aux salariés de se réapproprier le pouvoir ». Le « réapproprier » me semble de trop parce que, à ma connaissance, les salariés n’ont jamais eu le pouvoir dans l’entreprise !
Ce qui a inspiré Louis GALLOIS et Jean-Marc AYRAULT, c’est peut-être le constat fait par tous de la différence entre les entreprises françaises et les entreprises allemandes dans lesquelles les salariés sont beaucoup plus impliqués dans la performances économique de l’entreprise et par là-même prêts à faire les efforts nécessaires, grâce entre autres, à la cogestion (cf. billet n°35 de ce blog )
Le moins qu’on puisse dire est que cette mesure, par sa timidité (les salariés ne sont qu’alibi), n’atteint pas son but d’un meilleur partenariat entre les actionnaires et les salariés. Anne-Marie CHEVALLIER rappelle le moment où six administrateurs salariés chez Aéroport de Paris ont claqué la porte du conseil d’administration faute de pouvoir peser sur les votes.
Quand comprendrons-nous que les salariés doivent avoir un véritable pouvoir de décision dans l’ entreprise ? (cf. billet n° 1 de ce blog). François CHEREQUE a peut-être raison lorsqu’il nous dit que « la France n’est pas assez mûre pour la codétermination ». A nous de le faire mentir !