mardi 3 novembre 2009

Quand la loi va à l’encontre du but recherché


Devant le dysfonctionnement du système capitaliste et du peu d’empressement que les entreprises ont à vivre un minimum de civisme et d’éthique, le législateur est obligé d’intervenir pour les contraindre à respecter les règles élémentaires dans le domaine social, sociétal et environnemental.

Gouvernements de droite ou de gauche s’en donnent à cœur joie pour en « rajouter chaque fois une couche» :
En 2010, les employeurs de plus de 20 salariés qui n’embaucheront pas 6% de personnes handicapées devront s’acquitter d’une amende équivalant à quinze fois le SMIC horaire par poste manquant.
En 2010, les entreprises de plus de 50 salariés qui n’auront pas un accord ou un plan d’action améliorant l’emploi des seniors pourront payer une amende représentant 1% de leur masse salariale.
En 2010, les entreprises de 1000 salariés devront avoir engagé ou conclu des négociations sur le stress au travail : si ce n’est pas le cas, des sanctions financières pourraient être envisagées.
En 2010, les sociétés du CAC40 et du SBF120 devront appliquer les règles de bonne conduite des codes Afep-Medef sous peine de législation de la part de l’exécutif.
En 2010, les entreprises devront prévoir l’égalité salariale entre hommes et femmes.
Faute d’accords en nombre suffisant, un bonus-malus n’est pas exclu.

A travers ces quelques mesures, on voit bien que l’étau se resserre autour de l’entreprise et que la marge de manœuvre est de plus en plus réduite pour leurs dirigeants ; qui plus est, ces contraintes sont un facteur de découragement pour beaucoup de chefs d’entreprise et bien sûr pour la création d’entreprise.
Et si, plutôt que d’imposer des lois on donnait aux principaux intéressés que sont les salariés le moyen de défendre leurs intérêts ? Déjà en instaurant une citoyenneté économique où chaque salarié aurait un bulletin de vote pour participer aux choix de leur patron (cf. billet n°1 du 23.04.09), un droit de veto concernant les principales décisions qui engagent l’avenir de l’entreprise (vente totale ou partielle, investissements, délocalisations, etc.).
Ne croyez-vous pas que cela donnerait une bouffée d’oxygène pour l’entreprise et pour les salariés ? Contrairement à ce qu’on pourrait croire, les salariés sont suffisamment mâtures pour comprendre qu’il faut quelques fois prendre des décisions difficiles. Arrêtons de faire du racisme intellectuel.
Pas besoin de loi pour faire comprendre à un chef d’entreprise qui serait aussi élu par ses salariés qu’il est de son intérêt de favoriser l’emploi des handicapés et des seniors, de mettre en place des mesures pour limiter le stress, d’avoir une rémunération décente et de pratiquer l’égalité salariale entre homme et femme. Arrêtons d’asphyxier l’entreprise en étant de plus en plus intrusif dans son fonctionnement et imposons-lui des contraintes intérieures fixées librement par les salariés.
Ces mesures de réforme entrent tout à fait dans la refondation du capitalisme et dans l’humanisation de l’entreprise.

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Bienvenue !

Le 4 avril 2009 à Londres se sont réunis les chefs d'état des pays les plus riches de la planète : le G20. L'ambition affichée était de refonder le capitalisme (cf. N. Sarkozy). En fait de refondation, nous avons eu droit à un ravalement. On connaissait le bluewashing, le greenwashing, maintenant nous connaissons le whitewashing.
Le G20 a montré du doigt les paradis fiscaux et a remis en question les bonus des patrons. Mais nous l'avons bien compris : rien de fondamental pour le capitalisme dont la pierre angulaire est la loi du plus fort.
Il y a donc urgence à faire émerger des idées concrètes pour refonder le capitalisme et donner de l'espoir à ceux qui se refusent politiquement parlant d'avoir à choisir entre une droite qui fait allégeance complète au capitalisme, une gauche en panne d'imagination et une ultragauche en pleine utopie.
Voilà tout l'objet de ce blog : exprimer des idées, réagir, commenter ...