Le 22 septembre 2010 la Direction de Siemens et le syndicat IG Mettall ont annoncé la signature d’un accord concernant 128 000 salariés allemands : il n’y aura pas de licenciements ni de délocalisation ou de fermeture de site sans l’accord du Comité Central d’Entreprise (CCE). En somme une garantie d’emploi à vie. Outre une sécurité de l’emploi illimitée dans le temps, cet accord renforce également la cogestion en prévoyant de nombreuses informations et la consultation du personnel dans les décisions d‘investissement, les projets de restructuration et les décisions de localisation des activités.
Devant cet accord, Berthold Huber, chef du puissant syndicat IG Mettall, a déclaré sa satisfaction : « les nouveaux accords donnent aux salariés de Siemens une sécurité et une protection de l’emploi pour les changements dans l’avenir, et Siemens continue de faire preuve de responsabilité sociale envers son personnel ». Dans cet accord, Siemens trouve aussi son intérêt. Dieter Scheitor, membre du conseil de surveillance a déclaré lors de la conférence de presse tenue après la signature de l’accord : « grâce au pacte, Siemens va pouvoir attirer les jeunes diplômés. Il va aider Siemens dans sa recherche de talents à tous les niveaux ».
Un syndicaliste qui félicite la direction d’une entreprise, un dirigeant qui se félicite d’un accord syndical, cela peut paraître irréel en France, de quoi faire rêver nos leaders syndicaux et notre Medef ! Quand, en plus, on sait que les salariés de Siemens avaient accepté le recours au chômage partiel et la réduction de salaire, on mesure tous les bénéfices qu’ apporte la cogestion même si l‘on peut émettre des réserves à ce sujet (cf. billet du 12.01.10 dans ce Blog.
A l’heure où la France vit des grèves à répétition l’exemple allemand nous interpelle ; n’y aurait-il pas une autre voie pour l’entreprise où nous aurions deux partenaires et non plus deux adversaires ?
C’est la pierre angulaire de la refondation du capitalisme.
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