Les hommes font la richesses de l’entreprise.
Nous sommes tous d’accord sur ce principe mais les hommes sont-ils pour autant un moyen au même titre qu’une machine ou une matière première comme semble l’indiquer le mot de « ressources » humaines ?
On parle de ressources humaines comme on parle de ressources financières.
Cette méprise a un lien direct avec la mauvaise identification de la finalité de l’entreprise qui est sociétale et non financière. Malheureusement, pour la plupart d’entre nous, nous sommes programmés pour penser que la finalité de l’entreprise est financière et dans cette logique l’homme devient un moyen. Mais l’homme n’est jamais un moyen. Ses compétences sont des moyens mais l’homme ne peut être que finalité. A la différence de l’animal l’homme a la conscience qui fait de lui un être libre et digne : « renoncer à sa liberté c’est renoncer à sa qualité d’homme » (JJ Rousseau dans le Contrat social).
L’appellation de service des « compétences humaines » ou de la « qualité sociale » ne serait-elle pas mieux appropriée pour désigner le service qui a en charge de recruter, de former, de faire appliquer la loi et de gérer l’administration du personnel ?
Cette confusion entre ressources et compétences fait que les ressources humaines sont souvent considérées comme le « bras armé » de la direction chargé d’assumer entre autres les « basses œuvres » : licenciement, plan social, prud’hommes…
Cette confusion fait que la formation professionnelle est perçue avant tout comme un moyen de donner des outils aux personnes pour qu’elles soient plus productives et non pas comme un moyen pour qu’elles soient plus épanouies dans leur travail.
Le service des « compétences humaines » ou de la « qualité sociale » devrait être indépendant de toute pression (à commencer par celle de la direction) et devrait faire sienne cette devise : « l’Homme n’est pas fait pour l’Entreprise, c’est l’Entreprise qui est faite pour l’Homme ». Les mots ont leur poids et leur force et ce changement d’appellation des ressources humaines non seulement serait tout à fait positif en terme d’image mais surtout participerait à la refondation du capitalisme.
Bonjour Jacques,
RépondreSupprimerJ'ai de plus en plus l'impression que nouvelles notions s'installent dans le monde RH :on parle de potentiel, de talents (j'aime bien cette notion. Pour moi, la vision commence à changer
Entièrement d'accord sur l'analyse. Je milite pour remonter le processus GRH en processus de management plutôt qu'en processus de soutien tant celui ci est un des piliers stratégiques de la qualité. Lorsque l'on vise la satisfaction des parties prenantes, je place les employés au même niveau que les clients. Pour changer la connotation de GRH je la définis comme Gestion des Relations Humaines même si cette définition est encore très restrictive dans un processus qui devrait être avant tout porteur de valeur.
RépondreSupprimerA Jean-Luc BESSONNET
RépondreSupprimerMerci d'avoir placé les employés au même niveau que les clients ; une notion encore difficile à faire comprendre.
En effet, alors que le client est libre et peut facilement zapper selon le prix, la qualité, etc. le salarié est prisonnier et peut difficilement zapper en changeant de patron...Ce qui explique qu'on fait beaucoup d'efforts pour "courtiser" le client et l'empêcher d'aller à la concurrence mais beaucoup moins pour "courtiser" le salarié.
Bonjour Patrick et merci de cette vision plutôt optimiste de l'évolution des Ressources Humaines ! Je te rejoins tout à fait même si j'ai conscinece qu'il faudra encore beaucoup de temps tellement les esprits sont pollués par la finalité financière de l'entreprise...
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