A l’occasion de la Coupe du monde de football 2010 et plus encore après la piteuse performance des Bleus, des critiques se sont élevées de toutes parts contre les rémunérations faramineuses des joueurs. Frank Ribéry 800 000 € par mois, Thierry Henry 1 000 000 € par mois, etc. etc. A remarquer que ces salaires indécents ne sont pas plus ni moins justifiés que les salaires de certains artistes ou grands patrons… Ils sont le fruit de l’offre et de la demande. Mais, dans nos critiques, ne faisons pas la confusion entre les causes et les conséquences ; les causes relèvent en partie de la responsabilité du monde politique qui, par manque de courage, ne prévoit pas des tranches d’imposition à 80% voire 90% des salaires faramineux. Voilà un sujet de discussion qui pourrait faire l’objet d’un débat au G20 de Toronto car de telles décisions ne peuvent être réalistes que si elles sont appliquées dans tous les pays !
Nous retrouvons ce même manque de courage des hommes politiques dans le débat sur l’âge et les conditions de la retraite. Avant de prendre toute mesure il aurait été bon d’aligner sur un même plan – qu’il s’agisse des militaires, des professions libérales, des commerçants, des artisans, des artistes, du public, du privé… - les cotisations et l’âge de la retraite, quitte à faire ensuite des ajustements sous forme de hausses de salaire ou d’imposition pour que personne ne se sente lésé dans cet alignement (est-il par exemple normal que certains militaires puissent prendre leur retraite à 35 ans et que les médecins libéraux doivent attendre 65 pour le faire ?) ; alors, les données seraient plus claires et les conditions requises pour parler de l’effort que chacun devrait faire pour que tous aient droit à une retraite décente. Bien sûr, en tenant compte de la pénibilité du travail, (cf. billet du 09.03.10 «L’âge de la retraite nouvelle donne» ). Mais la persistance de pareilles disproportions dans l’âge et les conditions de la retraite ne peut que générer frustrations et conflits quelles que soient les solutions trouvées.
On pourra objecter à cette proposition qu’un pouvoir – qu’il soit de droite ou de gauche – qui proposerait ces mesures serait rapidement renversé ! Mais, l’essentiel, pour un homme politique, est-il de durer ou d’être fidèle à ses convictions ? A ma connaissance, un seul homme politique a fait passer ses convictions avant le pouvoir : c’est le général De Gaulle qui, en 1969, a démissionné après le « non » du référendum. Imagine-t-on un père ou une mère de famille qui autoriserait ses enfants à prendre de la drogue sous prétexte de préserver un bon climat familial et de ne pas créer la rupture avec eux ? C’est malheureusement ce que nous vivons aujourd’hui en politique. Nous avons le « personnel » politique que nous méritons et son manque de courage, son égoïsme , son goût du pouvoir, n’est que le reflet de ce que nous sommes.
Pour refonder le capitalisme nous avons avant tout besoin de politiques animés par des valeurs d’altruisme, de don de soi, d’Amour et pour qui le pouvoir n’est pas un but mais un moyen.
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