mardi 1 mars 2011

Quand tout le monde est perdant


Le récent conflit des dockers est exemplaire des conséquences désastreuses d’un manque de dialogue et d’implication des salariés et syndicats dans le management d’une entreprise.
Suivant notre sensibilité politique on aura une vision différente du conflit et on attribuera les torts aux uns ou aux autres.

Pour les patrons, les principaux responsables de ce conflit sont les syndicats - et en particulier la CGT - qui provoquent des mouvements de grèves à répétition. Malgré d’excellentes conditions de travail la règle dite du « fini-parti » fait que les conducteurs d’engins travaillent en moyenne 14h par semaine à Fos/Mer et 12h par semaine à Marseille alors qu’ils peuvent gagner, bakchichs compris, entre 3500 € et 4500 € nets par mois. De plus, la CGT s’oppose à toute adaptation de l’effectif (en un mot à tout licenciement) en cas de baisse d’activité et qui plus est elle a une main mise sur l’embauche des salariés pour lesquels la carte CGT devient presque obligatoire. François Chérèque leader de la CFDT en « rajoute une couche » en affirmant que « depuis la libération nous sommes dans un syndicalisme unique où ce sont les syndicats qui font l’embauche - à savoir la CGT (…) Au moment où il faut faire évoluer vous avez un corporatisme qui met en difficulté les bassins économiques » cf. Le Figaro économie du 07.02.2011.

Pour la CGT, « il n’y a pas photo » : elle réclame l’application d’un accord permettant un départ anticipé de quatre ans avant la date légale de départ en retraite ; mais la récente réforme des retraites rend caduc cet accord.

Résultat : le port de Marseille qui était le deuxième port européen dans les années 80 rétrograde en cinquième position derrière Rotterdam, Anvers, Hambourg et Amsterdam. Et en termes de productivité, seuls les ports italiens de Spezia et Gênes connaissent une rentabilité inférieure. Ce manque de fiabilité des ports français fait que beaucoup d’armateurs préfèrent faire escale à Bilbao, Amsterdam ou Rotterdam. Et cette baisse d’activité limite la création d’emplois.

Et si le principal responsable était ce rapport déséquilibré dans l’entreprise entre les salariés et les actionnaires qui fait que nous avons deux adversaires alors que nous devrions avoir deux partenaires ? Là encore, la démonstration est faite qu’il est urgent de réformer l’entreprise et d’y mettre en place une relation égale de droit et de devoir entre ses deux partenaires principaux : les salariés et les actionnaires.







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Le 4 avril 2009 à Londres se sont réunis les chefs d'état des pays les plus riches de la planète : le G20. L'ambition affichée était de refonder le capitalisme (cf. N. Sarkozy). En fait de refondation, nous avons eu droit à un ravalement. On connaissait le bluewashing, le greenwashing, maintenant nous connaissons le whitewashing.
Le G20 a montré du doigt les paradis fiscaux et a remis en question les bonus des patrons. Mais nous l'avons bien compris : rien de fondamental pour le capitalisme dont la pierre angulaire est la loi du plus fort.
Il y a donc urgence à faire émerger des idées concrètes pour refonder le capitalisme et donner de l'espoir à ceux qui se refusent politiquement parlant d'avoir à choisir entre une droite qui fait allégeance complète au capitalisme, une gauche en panne d'imagination et une ultragauche en pleine utopie.
Voilà tout l'objet de ce blog : exprimer des idées, réagir, commenter ...