Depuis son élection, la côte de François Hollande est en forte baisse, signe d'une grande déception de son électorat.
Beaucoup rêvaient d'un changement radical, du « grand soir » : fin du capitalisme, garantie de l'emploi, élévation du niveau de vie etc. Mais ils ont du mal à comprendre que ce « grand soir » ne peut venir.
Il ne peut venir tout simplement parce que toutes les économies sont imbriquées et qu'il est difficile de sortir du système marchand dans lequel nous vivons - d'autant plus qu'il n'y a pas d'autres modèles, le système capitaliste étant devenu une référence même en Chine et en Russie !
Nous ne sommes pas seuls au monde ; pouvons-nous imaginer un seul instant que la France décide de revenir à l'heure d'hiver sans l'accord de ses partenaires européens !
Et même si ce « grand soir » arrivait, nous passerions par une période de vaches maigres difficile à vivre pour tous les français : baisse du pouvoir d'achat, augmentation du chômage... cf. billet n° 5 « Le piège à guêpes »
C'est donc de l'intérieur, par petites touches et avec beaucoup de patience qu'il faut agir pour refonder le capitalisme.
Plusieurs mesures iraient dans ce sens-là :
* la réforme fiscale promise par François Hollande
* la taxation des transactions financières ( cf. Billet n°124 « La taxe Tobin »)
* la limitation des licenciements pour les entreprises qui investissent
* la réduction de la publicité à la TV, et pas uniquement sur les chaînes publiques (cf. Billet n° 6 « La publicité, un outil à utiliser avec modération »)
* l'interdiction pour les entreprises d'avoir un budget publicitaire au-delà de 1% de leur chiffre d'affaires ; en cas de dépassement les frais de publicité seraient pris en compte dans les bénéfices et non plus dans les dépenses
* la suppression de la publicité pour tous les jeux et l'augmentation de leur taxe (cf. billet n° 16 « Jeux d'argent : à l'école du capitalisme »)
* la notation annuelle du PDG pour les entreprises de plus de 300 personnes et, en cas de non moyenne, majoration du taux d'imposition (cf. Billet n° 1 « Le patron noté et élu par ses salariés »
et Billet n° 2 « Le capitalisme, un bon système à faire évoluer »)
Après cinq mois de pouvoir je doute fort que le gouvernement de François Hollande s'engage sur ces petites touches faute d'un projet de société à long terme, d'une vraie volonté de changement et d'une rupture effective avec le capitalisme actuel.