mercredi 24 août 2011

De la confusion entre salaire et revenu ...





Le salaire est ce que l'on perçoit pour son travail et son talent. Le revenu est ce dont on dispose pour vivre ; bien sûr le salaire peut en faire partie mais on peut avoir des revenus sans pour autant travailler (placements, rentes, etc.). Dans un cas, on travaille, dans l'autre, on profite.

A une période où chacun, de droite ou de gauche, se préoccupe de rééquilibrer le budget de la France, cette nuance est éthiquement importante.

Dans sa logique, la refondation du capitalisme privilégiera les salaires en allégeant leur impôt et sera plus sévère avec la taxation des revenus (imposition plus importante sur les successions, taxe conséquente sur les dividendes et plus-values de tous ordres, etc.). Il y a là matière à combler rapidement et largement la dette de la France ! Certains esprits chagrins comme Yves de Kerdrel dans sa chronique du Figaro du 23 août intitulée « A ceux qui veulent taxer les super-riches » nous diront que cette politique est le meilleur moyen pour que les investisseurs fuient l'hexagone et que les méga-riches se fassent domicilier à l'étranger, ce qui est déjà le cas pour beaucoup d'entre eux. A ceux-ci je répondrai : arrêtons de faire référence à cette logique idiote et dépassée qui dit que plus les riches seront riches moins les pauvres seront pauvres. La situation actuelle nous prouve le contraire : il n' y a jamais eu autant de pauvres aux USA, jamais la fracture sociale n'a été aussi importante en France. C'est le même raisonnement que l'on tenait à l'époque des rois et des seigneurs et puis il y a eu 1789... Il reste à faire une nouvelle révolution, non pas sanglante mais dans les esprits ; le pauvre a aussi sa dignité et elle n'a pas de prix.

mardi 16 août 2011

La crise financière




En cet été 2O11, pendant cette période de vacances où la préoccupation principale est la météo...le monde vit une de ses plus graves crises financières. Cela a commencé en septembre 2008 par les fameux «subprime» dont l'élément majeur a été la faillite de la Banque Lehman Brothers. Cette crise a eu rapidement des répercussions en Europe ; d'abord en Irlande, puis en Grèce, ensuite en Italie... On parle aussi du Portugal et de l'Espagne. L'Amérique est atteinte également. Pour la première fois de son histoire, la première agence de notation financière Standard & Poor's a dégradé l'économie américaine de la note AAA à AA+.

La raison profonde de ces crises est le manque de confiance dû au surendettement massif des pays occidentaux qui empêche les banques de leur prêter de l'argent ; un petit peu comme un épicier qui ne ferait plus crédit à sa ménagère apprenant qu'elle a perdu son emploi et ne pourra pas le rembourser. L'emploi, en l'occurrence, c'est la croissance. Le système capitaliste est pris à son propre piège de la surconsommation. En un mot, on vit au-dessus de ses moyens.

Chacun y va de son analyse pour expliquer cette crise et l'on voit fleurir un jargon financier inaccessible à la plupart d'entre nous.
Et si au-delà de toutes ces explications très complexes le problème était plus simple ? Et si cette crise était tout simplement due à la mauvaise répartition des richesses qui ne cesse de s'accroître ? Les riches sont de plus en plus riches et les pauvres de plus en plus pauvres... Pour des raisons politiques et électorales – et dans le meilleur des cas, par conviction sociale ou humanitaire - on distribue aux moins favorisés sous forme de subventions et aides en tous genres de l'argent que l'on n'a pas et pour les mêmes raisons politiques et électorales on se garde bien de demander aux plus privilégiés de donner plus. Que peut espérer un candidat à la présidentielle – qu'il soit de droite ou de gauche – s'il n'a pas l'appui des lobbies financiers ? Prendre aux riches, donner aux pauvres, c'est ce qu'a voulu faire Obama mais il en a été empêché par les Républicains. C'est tout à fait représentatif du monde dans lequel nous vivons.

Pour terminer ce billet je citerai un propos de Warren Buffett – le célèbre milliardaire américain - «nos dirigeants ont appelé à un sacrifice partagé mais quand ils ont fait cette demande, ils m'ont épargné. J'ai vérifié auprès de mes amis mégariches pour savoir à quels sacrifices ils s'attendaient. Eux non plus n'avaient pas été touchés(...) Pendant que les pauvres et les classes moyennes combattent pour nous en Afghanistan et pendant que de nombreux américains luttent pour joindre les deux bouts, nous, les mégariches continuons à bénéficier d'exemptions fiscales extraordinaires.» (cf. Le Figaro économie du 16.08.2011).

La refondation du capitalisme passera par la «mise sous tutelle» des puissances financières mais surtout par une équitable répartition des richesses.


mardi 9 août 2011

WWWF France

La très emblématique ONG WWF vit une petite révolution.
Le 24 juin dernier, cinquante sept salariés sur quatre vingt treize ont envoyé une lettre anonyme à leur présidente Isabelle AUTISSIER demandant la démission de leur Directeur Général Serge ORRU.
Leurs griefs portaient sur des manquements éthiques et professionnels ne correspondant pas aux valeurs de l'ONG, entre autres, l'utilisation par Serge ORRU de WWF à des fins personnelles, l'absence de vision stratégique, le sentiment de perte de valeurs de l'ONG, la démobilisation des salariés, un turn-over très élevé (25%) et de la souffrance au travail. cf. Novethic du 11.07.11

Au-delà des accusations de personnes et des attaques contre la politique de WWF (on  reproche à l'ONG d'abuser de partenariats avec des industriels plus soucieux de verdir leur image que de protéger la planète) Isabelle Autissier y voit un autre message : « de manière subliminale, je crois que ce que les salariés voulaient exprimer également, c'est qu'ils soient davantage associés aux décisions, à la stratégie. Or, aujourd'hui, c'est le conseil d'administration qui détient ce pouvoir. Un audit organisationnel va donc être réalisé pour analyser cela. Et pour le plan d'action 2012-2017, un premier jet circule déjà au sein du personnel pour qu'il puisse donner son avis».

On ne peut que se féliciter de la justesse de cette réflexion. La démonstration est faite que le développement durable passe aussi par des réponses au besoin de reconnaissance. Ce besoin pour chacun de nous de se sentir citoyen dans l'entreprise. Et WWF a moins encore que quiconque le droit de passer outre ce point fondamental.

mardi 2 août 2011

Citoyens du monde


Suite à une sècheresse exceptionnelle jamais vue depuis  plus d'un demi siècle, près de 11 millions de personnes sont menacées de famine dans la Corne de l'Afrique en Somalie notamment, et dans les pays frontaliers : l'Ethiopie et le Kenya. La plupart vivent dans de camps de réfugiés dans des conditions etrêmement précaires sans structures sanitaires et sans écoles pour les enfants.

Cette catastrophe humanitaire ne fait pas la une des journaux : pas de grands reportages comme au moment du tsunami au Japon, pas de manifestations de masse, pas de prises de position de nos candidats à la présidence de la République.

Au mieux, la France qui préside le G 20 a obtenu une réunion exceptionnelle de la FAO à Rome le 25 juillet. Des aides ont été données par la plupart des pays européens (10 millions d’euros pour la France) mais elles restent insuffisantes. Andrew Mitchell, secrétaire d’Etat britannique pour le Développement international, a fustigé « ces riches pays européens qui mettent sur la table des offres dérisoires »

Combien de temps faudra-t-il pour prendre conscience que nous sommes citoyens du monde et que les frontières ne sont que des limites humaines et artificielles ? Il est vrai que l'Afrique est loin de nous ! A chacun son problème ! Nous, c'est l'euro ! On a trouvé 115 milliards d’euros pour sauver la Grèce et l’euro. Alors que le secrétaire général de l’ONU Ban Kimoon peiné à réunir 1,6 milliards de dollars pour la Somalie. Sans commentaire !





Bienvenue !

Le 4 avril 2009 à Londres se sont réunis les chefs d'état des pays les plus riches de la planète : le G20. L'ambition affichée était de refonder le capitalisme (cf. N. Sarkozy). En fait de refondation, nous avons eu droit à un ravalement. On connaissait le bluewashing, le greenwashing, maintenant nous connaissons le whitewashing.
Le G20 a montré du doigt les paradis fiscaux et a remis en question les bonus des patrons. Mais nous l'avons bien compris : rien de fondamental pour le capitalisme dont la pierre angulaire est la loi du plus fort.
Il y a donc urgence à faire émerger des idées concrètes pour refonder le capitalisme et donner de l'espoir à ceux qui se refusent politiquement parlant d'avoir à choisir entre une droite qui fait allégeance complète au capitalisme, une gauche en panne d'imagination et une ultragauche en pleine utopie.
Voilà tout l'objet de ce blog : exprimer des idées, réagir, commenter ...