lundi 28 novembre 2011

Les neiges du KiIimandjaro

  
Bien qu’ayant perdu son travail, Michel vit heureux avec Marie-Claire. Ces deux-là s’aiment depuis trente ans… leurs enfants et leurs petits-enfants les comblent…Ils ont des amis très proches… Ils sont fiers de leurs combats syndicaux et politiques…
Leurs consciences sont aussi transparentes que leurs regards. Ce bonheur va voler en éclat lorsque Michel, Marie-Claire et leurs amis Paul et Denise sont agressés d’une façon brutale par deux hommes cagoulés qui leur dérobent leur carte bleue et leur argent entre autres celui qui avait été offert à l’occasion de la retraite de Michel et qui était destiné à financer un voyage en Afrique. Après enquête il s’avère que l’agresseur est un des compagnons de travail de Michel licencié en même temps que lui, et plutôt dans une situation misérable : deux petits demi-frères à sa charge et une mère qui les abandonne. Tout naturellement Michel et son ami Paul portent plainte. Très rapidement Michel est pris de remords et veut retirer sa plainte. Trop tard, la machine judiciaire est en marche. Il a conscience qu’il a sa part de responsabilité dans ce licenciement pour lequel on a tiré au sort les partants sans tenir compte de leur situation familiale. Faute de pouvoir arrêter sa plainte Michel et Denise prennent en charge les deux petits demi-frères du délinquant ;  cet acte d’une bonté tellement inattendue et d’une noblesse hors pair semble suspect aux autres et leur vaut la réprobation générale de leurs enfants, petits-enfants et amis. Ils le font quand-même.

La critique parle de ce film remarquable de Robert Guédiguian – inspiré du poème de Victor Hugo « les pauvres gens » - comme d’une fable humaniste ou d’un conte. Mais faut-il que le monde soit à ce point pollué pour ne pas voir dans cet acte de pardon et de générosité une réalité possible ? Même si ce n’est malheureusement pas la majorité, il existe des hommes et des femmes qui savent pardonner et donner le meilleur d’eux-mêmes.

Pour en revenir à la fondation du capitalisme cessons d’imaginer que l’élection du patron tient du fantasme, du conte ou de la fable… Faisons le pari que cette exception deviendra une réalité. Le monde d’aujourd’hui est fait « d’utopies » d’hier et ne nous y trompons pas, le monde de demain sera fait « d’utopies » d’aujourd’hui.



lundi 21 novembre 2011

Juifs et Musulmans prient ensemble


Un événement important s’est passé cette semaine. Il n’a pas fait la une des médias et n’a apparemment pas de lien direct avec la refondation du capitalisme. Mais comme on le verra les apparences sont trompeuses car, dans l’esprit, il y a un lien très étroit entre les deux.

Dans Le Figaro du 18.11.11 on peut lire sous le titre « Juifs et musulmans vont prier ensemble » : « une trentaine d’opérations de jumelage synagogues- mosquées auront lieu ce week-end à Paris et en banlieue ». Dans cet article, l’Imam Mohamed Benali déclare :  « Nous discuterons tous ensemble et nous prierons pour la paix. Il s’agit de s’ouvrir aux autres, de briser le silence et les rancunes entre les deux communautés pour ne pas donner du grain à moudre aux intégristes (…) nous avons de nombreux points communs et les mêmes sources spirituelles ». On ne peut que saluer cette initiative qui non seulement est courageuse mais de plus sera facteur de paix.

Faisons un parallèle avec l’entreprise. Il y a aussi au sein de l’entreprise des gens dont les intérêts et les repères sont différents et qu’apparemment tout semble opposer. Les uns cherchent la rentabilité de l’investissement, les autres la stabilité de l’emploi et de bons salaires. Ils ont cependant de nombreux points communs à commencer par l’entreprise elle-même et sa bonne performance.
Comme les musulmans et les juifs viennent de le faire, osons dans l’entreprise faire tomber les a priori et les tabous en faisant de ses parties prenantes que sont la direction et les syndicats non plus des adversaires mais de véritables partenaires à égalité de droits et de devoir.
Osons informer, osons impliquer, osons faire de chaque salarié un citoyen et – comme le dit l’Imam Benali – cela fera autant de grain qui ne sera pas donné à moudre à ceux qui veulent faire de l’entreprise un lieu de rapport de forces, de conflits et de règlements de compte.
L’homme se complaît à tort dans la division et le conflit. C’est semble-t-il une façon pour lui de mieux exister alors que c’est au contraire dans l’entente, la paix et l’unité, qu’il peut le mieux s'épanouir.




mardi 15 novembre 2011

Les dangers du sectarisme

  
A l’occasion d’un débat au Sénat sur le financement de la Sécurité Sociale, Serge DASSAULT  a préconisé à la Haute Assemblée une réforme du financement de la protection sociale.

Partant du principe que « la France est le seul pays qui finance sa protection sociale par les salaires » ce choix, dit-il, « réduit la compétitivité de nos entreprises, car les salaires nets perçus par les salariés, coûtent le double à nos entreprises et aggravent nos coûts de production ». De surcroît, «  ces charges sur salaires trop élevées conduisent nos entreprises soit à ne pas embaucher, soit à licencier, soit à délocaliser leur production et en tous cas limitent les augmentations de salaires » (cf. Le Figaro du 09.11.11).

Serge DASSAULT a donc proposé de financer l’assurance maladie et la branche famille non plus par les salaires mais par le chiffre d’affaire des entreprises déduction faite de leur masse salariale. Seules les charges spécifiques aux salariés (assurance-chômage, assurance-vieillesse, accidents du travail) continueront à être financées par les salaires.

Cette mesure particulièrement innovante aurait le mérite d’alléger les charges sur les salaires, de mettre à contribution les entreprises qui font un gros chiffre d’affaire sans employer pour autant beaucoup de personnel, d’aider l’activité industrielle et aussi de lutter contre le chômage.

Mis aux voix, l’amendement soutenu par de nombreux sénateurs UMP  a été repoussé. Il serait intéressant de connaître les raisons de ce refus : raisons techniques ? J’ai bien peur qu’elles soient plutôt politiques voire partisanes… Pourtant, ce n’est pas parce que Serge DASSAULT - ex PDG de DASSAULT, patron de Presse, une des plus grandes fortunes de France, Sénateur UMP de l’Essonne, homme de droite par excellence – propose une idée originale pour optimiser la compétitivité de nos entreprises qu’on doit systématiquement repousser ses propositions ! Sa proposition me semble intéressante et rentre tout à fait dans le cadre de la refondation du capitalisme.

Cette révolution sur les bulletins de salaire était sans doute améliorable mais partait d’une bonne intention et aurait mérité un autre traitement que celui qui lui a été réservé. L’imagination et la refondation du capitalisme ne sont pas l’apanage uniquement des gens de gauche. Sachons mettre nos a priori de côté.

 





lundi 7 novembre 2011

La belle mascarade du G20 de Cannes

Ce qui devait être le sommet économique et financier mondial de l’année et porter les belles espérances de tous ne fut qu’une farce.
Il faut dire que les européens ont une lourde part de responsabilité dans cet échec à commencer par le premier ministre grec Georges Papandréou, mais aussi Angela Merkel et Nicolas Sarkozy.
Le G20 qui réunit les 20 pays les plus riches de la planète et représente 85% du PIB mondial avait pour ambition rien de moins que de  relancer la croissance, réformer le système monétaire international, lutter contre la volatilité des denrées agricoles, réguler les marchés financiers, financer l’aide au développement, réformer la gouvernance mondiale !
Mais ce sommet a été phagocyté par des problèmes européens qui ont largement contribué à l’agacement des autres délégations étrangères comme si le sort de 7 milliards de personnes pouvait dépendre d’un pays de moins de 22 millions d’habitants ! Ceci explique en partie pourquoi les pays émergeants n’ont pas voulu participer au sauvetage de l’euro : c’est un camouflet politique pour l’Europe.
Angela Merkel et Nicolas Sarkozy auraient dû avoir la politesse et la patience d’attendre le lundi pour discuter des problèmes avec la Grèce et des ennuis financiers de l’Italie soudainement évoqués. A croire qu’Angela Merkel et Nicolas Sarkozy voulaient faire la démonstration devant le monde entier des difficultés qu’ils rencontrent et de leur bonne volonté à les résoudre. Georges Papandréou en a rajouté une couche en déclarant en plein sommet qu’il allait faire ratifier par référendum en janvier 2012 l’ accord d’aide financière de l’Europe (on peut se demander si le premier ministre grec a vraiment toutes ses facultés et on cherche en vain ses motivations profondes…). Et pour finir cette farce, 11 millions de téléspectateurs ont suivi l’interview de Barak Obama et Nicolas Sarkozy devant les deux principales chaînes de télévision française réunies (TF1 et France 2)  . Dans cet échange de 20 minutes on a assisté à une escalade de compliments mutuels du style « Nicolas est un partenaire ouvert qui a beaucoup d’énergie et travaille beaucoup, on n’aurait pas réussi en Lybie sans son leadership (…) Barak est un homme avec qui l’on peut parler, un homme qu’on peut convaincre, un homme courageux (…) Cela fait bien longtemps que nous n’avons pas eu une Amérique aussi attentive aux problèmes des autres et avec une telle volonté de travailler en équipe (...) Grâce à vous, les Etats-Unis sont à nouveau aimés et respectés ». Une belle mise en scène, de beaux dialogues mais qui, à l’évidence, n’avaient que l’objectif d’apporter un soutien aux deux présidents en campagne !
Nicolas Sarkozy qui, à travers ce sommet,  voulait se faire une stature internationale a tout raté. On est loin des ambitions qu’il affichait il y a cinq ans lorsqu’il promettait de refonder le capitalisme, mettre fin au scandale des paradis fiscaux et supprimer les bonus faramineux…
Le résultat positif de ce sommet, c’est l’accord de principe de Barak Obama sur la taxation des échanges financiers mais sans pour autant donner une date d’application et, plus grave encore, sans dire quels seraient les bénéficiaires de cette taxe : boucher le trou des pays riches ou apporter de l’aide aux pays les plus pauvres ? 
La démonstration a été faite que ce n’est pas avec les dirigeants actuels – pas plus américains qu’européens – que le capitalisme pourra être refondé !

mardi 1 novembre 2011

La Grèce devrait abandonner l’Euro

  
Imaginez un groupe d’amis qui décident de faire compte commun : une seule banque et tous les salaires versés sur le même compte… Plutôt sympa ! Mais faudrait-il – pour réussir ce pari – qu’il s’agisse de vrais amis. Si l’un d’eux faisait des dépenses inconsidérées cela nuirait à la confiance mutuelle ; ses amis le sommeraient d’arrêter ces dépenses ; et s’il continuait, ce serait l’exclusion du groupe d’amis.
Eh ! Bien ! C’est ce qui se passe aujourd’hui en Europe.
La Grèce, l’Italie, L’Espagne, le Portugal, l’Irlande ont fait des dépenses inconsidérées – pas question de leur jeter la pierre : c’est lié à leur culture différente de celle des allemand, plus rigoureuse - et avaient l‘habitude – avant l’Europe – de rééquilibrer leurs comptes en dévaluant leur monnaie officiellement ou de fait. En France, c’est pareil !Il faut savoir qu’entre 1979 et 1989 le franc a été déprécié de 30% par rapport au mark allemand. Maintenant, avec l’Euro, ce n’est plus possible ; alors que fait-on ? On emprunte ! Les agences de notations et les spéculateurs de tous bords ont bon dos en endossant le rôle de coupables (aurait-on idée d’accuser le thermomètre de nous dire qu’on a de la température ?).
La solution est simple : exclure de la zone Euro les pays qui ne tiennent pas leurs engagements budgétaires et repartir sur des bases nouvelles avec un « gendarme » économique de l’Europe pour veiller à tout « dérapage ». En voulant maintenir à toute force la Grèce dans l’Euro, on lui rend un bien mauvais service sur le plan social.
C’est à se demander si l’objectif est vraiment de sauver la Grèce ou de sauver l’Euro comme monnaie forte ! N’y a-t-il pas une pointe d’égoïsme aussi bien chez les allemands que chez les français ?
Le Président Sarkozy nous dit que la faillite de la Grèce entraînerait la chute de l’Euro et par là-même provoquerait une crise mondiale. Alors, raison de plus pour que la Grèce sorte de l’Euro !



Bienvenue !

Le 4 avril 2009 à Londres se sont réunis les chefs d'état des pays les plus riches de la planète : le G20. L'ambition affichée était de refonder le capitalisme (cf. N. Sarkozy). En fait de refondation, nous avons eu droit à un ravalement. On connaissait le bluewashing, le greenwashing, maintenant nous connaissons le whitewashing.
Le G20 a montré du doigt les paradis fiscaux et a remis en question les bonus des patrons. Mais nous l'avons bien compris : rien de fondamental pour le capitalisme dont la pierre angulaire est la loi du plus fort.
Il y a donc urgence à faire émerger des idées concrètes pour refonder le capitalisme et donner de l'espoir à ceux qui se refusent politiquement parlant d'avoir à choisir entre une droite qui fait allégeance complète au capitalisme, une gauche en panne d'imagination et une ultragauche en pleine utopie.
Voilà tout l'objet de ce blog : exprimer des idées, réagir, commenter ...