lundi 7 novembre 2011

La belle mascarade du G20 de Cannes

Ce qui devait être le sommet économique et financier mondial de l’année et porter les belles espérances de tous ne fut qu’une farce.
Il faut dire que les européens ont une lourde part de responsabilité dans cet échec à commencer par le premier ministre grec Georges Papandréou, mais aussi Angela Merkel et Nicolas Sarkozy.
Le G20 qui réunit les 20 pays les plus riches de la planète et représente 85% du PIB mondial avait pour ambition rien de moins que de  relancer la croissance, réformer le système monétaire international, lutter contre la volatilité des denrées agricoles, réguler les marchés financiers, financer l’aide au développement, réformer la gouvernance mondiale !
Mais ce sommet a été phagocyté par des problèmes européens qui ont largement contribué à l’agacement des autres délégations étrangères comme si le sort de 7 milliards de personnes pouvait dépendre d’un pays de moins de 22 millions d’habitants ! Ceci explique en partie pourquoi les pays émergeants n’ont pas voulu participer au sauvetage de l’euro : c’est un camouflet politique pour l’Europe.
Angela Merkel et Nicolas Sarkozy auraient dû avoir la politesse et la patience d’attendre le lundi pour discuter des problèmes avec la Grèce et des ennuis financiers de l’Italie soudainement évoqués. A croire qu’Angela Merkel et Nicolas Sarkozy voulaient faire la démonstration devant le monde entier des difficultés qu’ils rencontrent et de leur bonne volonté à les résoudre. Georges Papandréou en a rajouté une couche en déclarant en plein sommet qu’il allait faire ratifier par référendum en janvier 2012 l’ accord d’aide financière de l’Europe (on peut se demander si le premier ministre grec a vraiment toutes ses facultés et on cherche en vain ses motivations profondes…). Et pour finir cette farce, 11 millions de téléspectateurs ont suivi l’interview de Barak Obama et Nicolas Sarkozy devant les deux principales chaînes de télévision française réunies (TF1 et France 2)  . Dans cet échange de 20 minutes on a assisté à une escalade de compliments mutuels du style « Nicolas est un partenaire ouvert qui a beaucoup d’énergie et travaille beaucoup, on n’aurait pas réussi en Lybie sans son leadership (…) Barak est un homme avec qui l’on peut parler, un homme qu’on peut convaincre, un homme courageux (…) Cela fait bien longtemps que nous n’avons pas eu une Amérique aussi attentive aux problèmes des autres et avec une telle volonté de travailler en équipe (...) Grâce à vous, les Etats-Unis sont à nouveau aimés et respectés ». Une belle mise en scène, de beaux dialogues mais qui, à l’évidence, n’avaient que l’objectif d’apporter un soutien aux deux présidents en campagne !
Nicolas Sarkozy qui, à travers ce sommet,  voulait se faire une stature internationale a tout raté. On est loin des ambitions qu’il affichait il y a cinq ans lorsqu’il promettait de refonder le capitalisme, mettre fin au scandale des paradis fiscaux et supprimer les bonus faramineux…
Le résultat positif de ce sommet, c’est l’accord de principe de Barak Obama sur la taxation des échanges financiers mais sans pour autant donner une date d’application et, plus grave encore, sans dire quels seraient les bénéficiaires de cette taxe : boucher le trou des pays riches ou apporter de l’aide aux pays les plus pauvres ? 
La démonstration a été faite que ce n’est pas avec les dirigeants actuels – pas plus américains qu’européens – que le capitalisme pourra être refondé !

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Bienvenue !

Le 4 avril 2009 à Londres se sont réunis les chefs d'état des pays les plus riches de la planète : le G20. L'ambition affichée était de refonder le capitalisme (cf. N. Sarkozy). En fait de refondation, nous avons eu droit à un ravalement. On connaissait le bluewashing, le greenwashing, maintenant nous connaissons le whitewashing.
Le G20 a montré du doigt les paradis fiscaux et a remis en question les bonus des patrons. Mais nous l'avons bien compris : rien de fondamental pour le capitalisme dont la pierre angulaire est la loi du plus fort.
Il y a donc urgence à faire émerger des idées concrètes pour refonder le capitalisme et donner de l'espoir à ceux qui se refusent politiquement parlant d'avoir à choisir entre une droite qui fait allégeance complète au capitalisme, une gauche en panne d'imagination et une ultragauche en pleine utopie.
Voilà tout l'objet de ce blog : exprimer des idées, réagir, commenter ...