mardi 15 novembre 2011

Les dangers du sectarisme

  
A l’occasion d’un débat au Sénat sur le financement de la Sécurité Sociale, Serge DASSAULT  a préconisé à la Haute Assemblée une réforme du financement de la protection sociale.

Partant du principe que « la France est le seul pays qui finance sa protection sociale par les salaires » ce choix, dit-il, « réduit la compétitivité de nos entreprises, car les salaires nets perçus par les salariés, coûtent le double à nos entreprises et aggravent nos coûts de production ». De surcroît, «  ces charges sur salaires trop élevées conduisent nos entreprises soit à ne pas embaucher, soit à licencier, soit à délocaliser leur production et en tous cas limitent les augmentations de salaires » (cf. Le Figaro du 09.11.11).

Serge DASSAULT a donc proposé de financer l’assurance maladie et la branche famille non plus par les salaires mais par le chiffre d’affaire des entreprises déduction faite de leur masse salariale. Seules les charges spécifiques aux salariés (assurance-chômage, assurance-vieillesse, accidents du travail) continueront à être financées par les salaires.

Cette mesure particulièrement innovante aurait le mérite d’alléger les charges sur les salaires, de mettre à contribution les entreprises qui font un gros chiffre d’affaire sans employer pour autant beaucoup de personnel, d’aider l’activité industrielle et aussi de lutter contre le chômage.

Mis aux voix, l’amendement soutenu par de nombreux sénateurs UMP  a été repoussé. Il serait intéressant de connaître les raisons de ce refus : raisons techniques ? J’ai bien peur qu’elles soient plutôt politiques voire partisanes… Pourtant, ce n’est pas parce que Serge DASSAULT - ex PDG de DASSAULT, patron de Presse, une des plus grandes fortunes de France, Sénateur UMP de l’Essonne, homme de droite par excellence – propose une idée originale pour optimiser la compétitivité de nos entreprises qu’on doit systématiquement repousser ses propositions ! Sa proposition me semble intéressante et rentre tout à fait dans le cadre de la refondation du capitalisme.

Cette révolution sur les bulletins de salaire était sans doute améliorable mais partait d’une bonne intention et aurait mérité un autre traitement que celui qui lui a été réservé. L’imagination et la refondation du capitalisme ne sont pas l’apanage uniquement des gens de gauche. Sachons mettre nos a priori de côté.

 





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Le 4 avril 2009 à Londres se sont réunis les chefs d'état des pays les plus riches de la planète : le G20. L'ambition affichée était de refonder le capitalisme (cf. N. Sarkozy). En fait de refondation, nous avons eu droit à un ravalement. On connaissait le bluewashing, le greenwashing, maintenant nous connaissons le whitewashing.
Le G20 a montré du doigt les paradis fiscaux et a remis en question les bonus des patrons. Mais nous l'avons bien compris : rien de fondamental pour le capitalisme dont la pierre angulaire est la loi du plus fort.
Il y a donc urgence à faire émerger des idées concrètes pour refonder le capitalisme et donner de l'espoir à ceux qui se refusent politiquement parlant d'avoir à choisir entre une droite qui fait allégeance complète au capitalisme, une gauche en panne d'imagination et une ultragauche en pleine utopie.
Voilà tout l'objet de ce blog : exprimer des idées, réagir, commenter ...