mardi 6 avril 2010

Le discernement, un outil exigeant

Discerner, trancher, décider, c’est le lot quotidien des responsables tant politiques qu’ économiques.
Plus une personne exerce des responsabilités importantes plus le temps qu’elle passe à décider est important. Cela peut représenter jusqu’à 80% pour un chef d’Etat, un premier ministre ou un chef d’entreprise.
Les exemples de décisions malheureuses sont nombreux. Rappelons pour mémoire le 21 avril 1997 lorsque Jacques Chirac a décidé de dissoudre l’Assemblée Nationale qui l’a fait se retrouver quelques mois plus tard avec une assemblée à majorité d’opposition.
Sommes-nous vraiment formés pour maîtriser le discernement, la juste réponse ?
Pour ma part, j’ai un outil (le triangle du Cœur) qui vaut ce qu’il vaut mais que je trouve parfaitement adapté aussi bien à la vie personnelle que professionnelle et que je suis heureux de vous partager.
Lorsque j’ai une décision à prendre, je me pose trois questions :
· 1ère question : est-ce que je suis en accord avec ma décision ? Est-ce que j’ai plaisir à prendre cette décision ? En effet, on ne peut rien faire de bien si l’on n’est pas en accord avec ce que l’on fait, on ne peut rien faire de bien si l’on n’a pas « plaisir » à faire ce que l’on fait. Cela dit, le plaisir peut être au deuxième degré ; si notre médecin nous demande de nous faire opérer, c’est loin d’être une partie de plaisir mais nous irons volontiers parce que nous savons qu’il en va de notre santé voire de notre vie.

· 2ème question : est-ce que je suis intelligent, rationnel dans ma réponse ?
Par exemple, si je dois acheter une voiture, est-ce que j’aurai les moyens de rembourser le crédit, est-ce que cette voiture correspond à l’usage que je veux en faire ? C’est le côté rationnel de notre réponse

· 3ème question : en quoi j’ai pris en compte l’intérêt de tous ceux qui sont concernés par ma réponse ? En quoi je suis dans l’Ethique, en quoi je suis dans la Responsabilité, en quoi je suis dans l’Amour ? (j’ai dit l’Amour avec un grand « A » et non pas dans l’affectif). Voir billet n° 19 du 06.10.09.
A ce sujet, j’ai plaisir à citer l’interview du Général Eric Bonnemaison, commandant les Ecoles de Saint Cyr Coëtquidan, dans Valeurs Actuelles du 11.02.10. « Comment parlez-vous du commandement aux futurs officiers ? J’explique les recettes qui ont fait le succès de nos unités d’élite, elles tiennent en un mot : l’amour. L’amour ? Oui. Les imbéciles pourront rire mais les vrais pros comprennent et martèlent ce message ».
Une fois ces trois questions posées, nous avons notre réponse, sachant toutefois qu’il n’y a pas de réponse universelle mais que chacun a sa propre réponse. Le problème n’est pas là, il est ailleurs ; c’est que nous sommes dans une société qui nous apprend à nous faire plaisir, à être malin mais pas à nous poser cette troisième question. Faute de nous la poser ne nous étonnons plus de ne pas avoir le bon discernement.
Le discernement est un exercice exigeant parce qu’il suppose la maîtrise de notre ego. En fait, la seule limite au bon discernement est notre ego ; comme on le voit sur le schéma ci-dessous, plus notre ego est tourné vers les autres (altruisme) et non pas vers nous (égocentrisme) plus l’Amour devient intelligence. D’où l’importance de l’humilité.


Nous en avons un exemple récent très médiatisé : celui d'Akyo Toyoda PDG de Toyota qui a fait abstraction de son amour-propre pour présenter ses excuses devant le congrès américain  suite aux problèmes de freinage sur les véhicules hybrides de Toyota.

                                                                                                                                                                   
L’apprentissage du discernement est incontournable pour tous ceux qui ont à exercer des responsabilités importantes et dans le cadre de la refondation du capitalisme ce message s’adresse à tous les dirigeants.

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Bienvenue !

Le 4 avril 2009 à Londres se sont réunis les chefs d'état des pays les plus riches de la planète : le G20. L'ambition affichée était de refonder le capitalisme (cf. N. Sarkozy). En fait de refondation, nous avons eu droit à un ravalement. On connaissait le bluewashing, le greenwashing, maintenant nous connaissons le whitewashing.
Le G20 a montré du doigt les paradis fiscaux et a remis en question les bonus des patrons. Mais nous l'avons bien compris : rien de fondamental pour le capitalisme dont la pierre angulaire est la loi du plus fort.
Il y a donc urgence à faire émerger des idées concrètes pour refonder le capitalisme et donner de l'espoir à ceux qui se refusent politiquement parlant d'avoir à choisir entre une droite qui fait allégeance complète au capitalisme, une gauche en panne d'imagination et une ultragauche en pleine utopie.
Voilà tout l'objet de ce blog : exprimer des idées, réagir, commenter ...