vendredi 24 février 2012

Du rififi chez Veolia


Dans cette campagne présidentielle les changements économiques prennent tout de suite une dimension politique et prêtent à polémique. On a pu le voir avec les entreprises Lejaby et Photowatt, on le vit maintenant avec l’entreprise Arcelor Mittal sur le site de Gandrange.

Mais ce qui fait aujourd’hui la une des journaux serait l’éventuelle nomination de l’ancien ministre de l’écologie, Jean-Louis Borloo, à la tête du Groupe Veolia en échange de sa renonciation à  sa candidature à l’élection présidentielle et de son ralliement à Nicolas Sarkozy. C’est ce que disent les adversaires du Président sortant ; mais rien n’est prouvé en la matière…

Ce qui est plus inquiétant, ce sont les manœuvres de Henri Proglio PDG d’EDF et ancien PDG de Veolia, pour « débarquer » Antoine Frérot l’actuel PDG de Veolia sous prétexte de sa gestion catastrophique et de la perte de quelques 400 M d’€  en 2011 (cf. Le Monde 21.02.12). Pour la destitution d’Antoine Frérot Henri Proglio, administrateur dans la Société Veolia, n’a pas hésité à agir en coulisses pour convaincre plusieurs de ses collègues administrateurs – et pas des moindres : Costa de Beauregard qui représente la famille Dassault, Philippe Kourilsky professeur au Collège de France, Serge Michel patron de la société de conseil Soficot, Louis Schweitzer ex PDG de Renault - pour les persuader de faire ce « coup d’état » à la tête de Veolia. Il n’en est pas à son coup d’essai : Anne Lauvergeon ex PDG d’ Areva en a fait les frais.

Sans entrer dans les dessous de cette affaire, quel est le mobile réel d’ Henri Proglio ? En quoi Nicolas Sarkozy  a-t-il suggéré voire influencé cette promotion de Jean-Louis Borloo ? On ne le saura certainement jamais !

Ce qui est étonnant c’est que dans une entreprise comme Veolia qui emploie plus  300 000 collaborateurs à travers le monde dont 100 000 en France, seulement quelques personnes mandatées uniquement par les actionnaires puissent décider quel sera le nouveau patron sans demander l’avis des collaborateurs qui sont pourtant les premiers concernés par ce changement.

Dans cette campagne électorale, de l’extrême droite à l’extrême gauche, on n’entend personne s’élever contre le fait que quelques hommes puissent décider du sort de Veolia. Pourtant, il serait de l’intérêt des salariés de Veolia et des actionnaires que chaque prétendant puisse exposer son programme et faire preuve de pédagogie pour expliquer les enjeux de Veolia. Cela s’appelle tout simplement de la démocratie (cf. billet n°1 de ce blog). Chaque jour des gens meurent pour le droit de vote ! Quand comprendrons-nous que le salarié est aussi citoyen économique et que dans son entreprise il ne doit pas être considéré seulement comme un sujet mais comme un acteur à part entière ?

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Le 4 avril 2009 à Londres se sont réunis les chefs d'état des pays les plus riches de la planète : le G20. L'ambition affichée était de refonder le capitalisme (cf. N. Sarkozy). En fait de refondation, nous avons eu droit à un ravalement. On connaissait le bluewashing, le greenwashing, maintenant nous connaissons le whitewashing.
Le G20 a montré du doigt les paradis fiscaux et a remis en question les bonus des patrons. Mais nous l'avons bien compris : rien de fondamental pour le capitalisme dont la pierre angulaire est la loi du plus fort.
Il y a donc urgence à faire émerger des idées concrètes pour refonder le capitalisme et donner de l'espoir à ceux qui se refusent politiquement parlant d'avoir à choisir entre une droite qui fait allégeance complète au capitalisme, une gauche en panne d'imagination et une ultragauche en pleine utopie.
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