En vacances, j’ai souvent l’occasion de voir fonctionner un piège à guêpes.
Cet instrument se présente comme un bocal suspendu à l’envers dont l’orifice a une forme d’entonnoir évasé. Les guêpes rentrent attirées par l’appât (qui peut être de la viande ou un produit sucré) et une fois à l’intérieur, il leur est impossible de retrouver la sortie. Prisonnières, elles sont amassées les unes sur les autres et se battent jusqu’à en mourir pour manger l’appât. Alors qu’en fait, elles étaient entièrement libres avant d’entrer dans ce piège ; la nature leur offrait tout ce dont elles avaient besoin ; mais guidées par leur avidité elles se sont laissé prendre au piège.
Je trouve qu’un piège à guêpes est tout à fait symbolique de notre société.
Le piège, c’est notre société de consommation, l’appât ce sont les offres permanentes pour plus de sécurité, de gain, de confort, de loisirs… avec tout ce que cela véhicule de valeurs superficielles : la réussite matérielle, la mode, l’apparence…
Les abeilles, c’est nous, prisonniers que nous sommes de notre besoin d’avoir, de pouvoir, de gagner, de paraître, en un mot de notre égoïsme. A partir de là, pas plus que les abeilles, nous ne trouvons la sortie ! Qui acceptera de réduire son niveau de vie pour plus de solidarité ? Qui acceptera de limiter ses déplacements (voiture, avion…) pour diminuer la pollution ? Qui acceptera de payer plus d’impôts pour aider les pays pauvres ? Qui ne succombera pas au charme de la mode ? Qui acceptera de remettre en question notre société de consommation qui répond à notre besoin d’avoir ? Par notre aveuglement nous sommes les propres artisans de notre piège. Alors que nous avons tout pour être heureux : la famille, les amis, la nature, les progrès de la science et en particulier de la médecine…
Les hommes politiques ont bien compris notre incapacité à vivre autre chose et leurs messages sont essentiellement basés sur le croissance, le plein emploi, la protection. Le piège est bien ficelé et entretenu en permanence par la publicité et la plupart des médias.
Une minorité cependant a conscience de ce piège ; on les appelle les « gauchistes », les alter mondialistes… Mais leur réponse est souvent sectaire, extrémiste et partisane …
Alors faut-il en déduire que nous sommes dans une société décadente comme l’ont été en leur temps les égyptiens, les grecs, les romains ? Dans les moments de pessimisme, je ne suis pas loin de le penser…
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