lundi 19 octobre 2009

Le syndrome du Titanic : quand les loups se déchaînent

Avec ce film Nicolas Hulot commence à être dérangeant… Tant qu’il parlait de la planète, tout allait bien ; on était admiratif devant ses émissions « Ushuaïa » et devant ses exploits sportifs. La droite l’écoutait, le soutenait et trouvait en lui une caution pour son approche de l’écologie. La gauche le supportait mais sans plus. Mais depuis ce film, rien ne va plus ! Nicolas Hulot attaque frontalement le système capitaliste, la droite se déchaîne et les verts et la gauche sont plutôt gênés. Nicolas Hulot se situe à la gauche de la gauche, à la frontière Besancenot. On ne lui fait plus de cadeaux et j’ai relevé quelques critiques de son film.

Dans le « canard enchaîné » du 07 octobre 09, Jean-Luc Porquet écrit « Mes bien chers frères, n’avez-vous pas mal à la planète ? Nicolas Hulot a mal (…) L’opulence ici, la débine là-bas : tel est le balancement constant de ce film qui déverse sur nous un flot d’images saccadées, hallucinées, nous jetant d’un continent à l’autre, d’une foule à un visage, etc.
A la différence de Yann Arthus-Bertrand, qui du haut de son hélico nous livrait sa synthèse, chiffrait des dégâts infligés à la nature, notre télévangéliste philosophe à la petit semaine (« Chacun de nous est une composante de la galaxie ») explore la grande semoule originelle (« nous sommes des acteurs de quelque chose de beaucoup plus grand »), dénonce le capitalisme sauvage et nous enjoint de nous convertir à la « sobriété heureuse ».
On y croirait presque s’il n’avait accepté de faire sponsoriser son film par le géant EDF, ami bien connu de la sobriété heureuse (et des centrales nucléaires), et s’il ne prenait soin d’épargner ses amis Bouygues le TF1/bétonneur et Sarkozy le chantre de la croissance à aller chercher avec les dents (durables, évidemment).
Au fond, sur quoi débouche ce genre de grandiloquente tirade grenello-compatible ? Sur la taxe carbone à 17euros la tonne… »
Sans commentaire ! Difficile d’être de plus mauvaise foi !

Dans le Figaro du 07 octobre 09 Eric Neuhoff écrit « On ne le répètera jamais assez. Le réchauffement climatique a des conséquences désastreuses : Nicolas Hulot a réalisé un film. Dommage collatéral : il s’est mis à penser. Tous aux abris. C’est « Oui-oui découvre la pollution ». Dans les rôles de Filou et Sournois, le capitalisme et les multinationales (enfin pas toutes : il faut bien préserver certains sponsors). Sur des images de dévastation, la voix de l’auteur assène d’un ton sentencieux de solides banalités. (…) Le commentaire évoque la copie d’un collégien aux dons limités qui aurait beaucoup lu « Télérama ». Dans la marge, le professeur note au feutre rouge : beaucoup d’application, une sincérité évidente, mais manque de maturité. Hulot mélange tout, la crise financière, les marées noires, la sècheresse, les méfaits d’internet. Sa naïveté, qui devrait être touchante, provoque souvent l’hilarité. ». Commentaire petit et mesquin s’il en est !

J’ai vu le film « Le syndrome du Titanic » : ce film est remarquable, criant de vérité ; on le reçoit comme un coup de poing dans la figure ; quel est le message principal que veut nous faire passer Nicolas Hulot ? Je le cite « Les crises écologiques et sociales sont mêlées ; on ne règlera pas la crise écologique sur le dos de la pauvreté ». II remet en question notre petit confort matériel et moral ; il dénonce les dérives du système capitaliste et ceci à juste raison ; en fait, que reproche-t-on à Nicolas Hulot ? D’avoir des sponsors comme Bouygues et EDF ? En quoi cela est-il gênant puisque cela n’empêche pas sa liberté de parole ? Et tant mieux si des sponsors importants lui donnent de tels moyens financiers pour faire passer ses idées ! Cela prouve qu’il a du talent et que ses émissions sont très bonnes.

Pour terminer, je voudrais m’adresser à toi, Nicolas – me permets-tu de te tutoyer ?
Je voudrais te dire combien il faudrait de gens comme toi : lucide mais pas sectaire ; tu as compris l’Essentiel ; tu as bien sûr des détracteurs mais tes amis sont beaucoup plus nombreux ; merci pour ce que tu es et merci d’être la voix de tous ceux qui veulent un monde plus équitable, plus juste, plus humain.

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Le 4 avril 2009 à Londres se sont réunis les chefs d'état des pays les plus riches de la planète : le G20. L'ambition affichée était de refonder le capitalisme (cf. N. Sarkozy). En fait de refondation, nous avons eu droit à un ravalement. On connaissait le bluewashing, le greenwashing, maintenant nous connaissons le whitewashing.
Le G20 a montré du doigt les paradis fiscaux et a remis en question les bonus des patrons. Mais nous l'avons bien compris : rien de fondamental pour le capitalisme dont la pierre angulaire est la loi du plus fort.
Il y a donc urgence à faire émerger des idées concrètes pour refonder le capitalisme et donner de l'espoir à ceux qui se refusent politiquement parlant d'avoir à choisir entre une droite qui fait allégeance complète au capitalisme, une gauche en panne d'imagination et une ultragauche en pleine utopie.
Voilà tout l'objet de ce blog : exprimer des idées, réagir, commenter ...