mercredi 20 janvier 2010

Courage politique ou gesticulation ?


Deux évènements importants et particulièrement encourageants pour la refondation du capitalisme viennent de se passer en ce début d’année 2010 : la colère d’Obama contre les traders et le refus affirmé de Sarkozy que la fabrication de la Clio IV soit délocalisée en Turquie.

Plutôt sympa la démarche d’Obama instaurant une taxe - baptisée « taxe sur la responsabilité de la crise financière » - de 0,15% sur le total du bilan d’une cinquantaine de banques, destinée à compenser l’effort du contribuable américain en faveur du secteur financier ; taxe d’une période minimale de dix ans et qui devrait rapporter plus de 100 milliards de dollars.
Plutôt sympa le discours d’Obama disant « je suis déterminé à imposer cette surtaxe après les annonces relatives aux profits massifs et aux bonus obscènes d’établissements qui ne doivent leurs survie qu’au peuple américain alors que ce dernier continue d’être spolié et de souffrir de cette récession ». Dans le pays du capitalisme et du libéralisme par excellence on ne peut qu’apprécier l’importance du changement : c’est un tsunami ! Plutôt courageuse l’attitude d’Obama qui risque de s’attirer l’hostilité des républicains dans cette période difficile où il doit faire passer sa loi sur la réforme de la santé.

Plutôt sympa aussi Christine Lagarde qui taxe les bonus supérieurs à 27 500 euros réalisés par les opérateurs du marché payés depuis la France, taxe qui devrait rapporter 360 millions d’euros.
Plutôt sympa Sarkozy qui convoque à l’Elysée Carlos Ghosn pour qu’il s’explique sur le projet de délocalisation de la production de la Clio IV sur le site de Bursa en Turquie au détriment de l’usine de Flins dans les Yvelines alors que l’Etat vient d’accorder un prêt de 3 milliards d’euros pour sauver Renault.
Plutôt décevante cette réunion où Carlos Ghosn ne s’est engagé sur aucun chiffre et a seulement proposé qu’un représentant de l’Etat siège au comité stratégique. C’est le moins qu’on puisse proposer au premier actionnaire de l’entreprise en l’occurrence l’Etat qui possède 15% du capital.
Plutôt courageuse l’attitude de Sarkozy qui risque de s’attirer les foudres de Bruxelles voyant d’un mauvais œil cette immixtion de l’Etat dans une entreprise privée et qui risque aussi de s’attirer le mécontentement des instances patronales.

On ne peut que saluer cette salutaire révolte contre la logique économique. Mais quelle est la part de calcul politique et la part de sincérité ? Difficile à savoir ; seul l’avenir a la réponse qui montrera si ces mesures sont ponctuelles ou si elles s’inscrivent dans une démarche de fond de refondation du capitalisme.

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Bienvenue !

Le 4 avril 2009 à Londres se sont réunis les chefs d'état des pays les plus riches de la planète : le G20. L'ambition affichée était de refonder le capitalisme (cf. N. Sarkozy). En fait de refondation, nous avons eu droit à un ravalement. On connaissait le bluewashing, le greenwashing, maintenant nous connaissons le whitewashing.
Le G20 a montré du doigt les paradis fiscaux et a remis en question les bonus des patrons. Mais nous l'avons bien compris : rien de fondamental pour le capitalisme dont la pierre angulaire est la loi du plus fort.
Il y a donc urgence à faire émerger des idées concrètes pour refonder le capitalisme et donner de l'espoir à ceux qui se refusent politiquement parlant d'avoir à choisir entre une droite qui fait allégeance complète au capitalisme, une gauche en panne d'imagination et une ultragauche en pleine utopie.
Voilà tout l'objet de ce blog : exprimer des idées, réagir, commenter ...