mardi 9 mars 2010

L’âge de la retraite : une « nouvelle donne »

Depuis quelques années déjà le problème du financement des retraites se pose et les causes sont nombreuses. Parmi les plus significatives, l’espérance de vie et le baby boom.
L’espérance de vie a pratiquement doublé au cours du vingtième siècle : en 1900 elle était de 45 ans, en 2009 elle est pour les hommes de 77,8 ans et pour les femmes de 84,5 ans.
Le baby boom fait que les classes nombreuses partent à la retraite ; la proportion des plus de 60 ans est passée de 22% en 2009 à 33% en 2010 ; en 1975 il y avait 3,1 cotisant pour un retraité ; aujourd’hui, il y en a 1,3. A ce rythme-là, on prévoit qu’en 2050 il faudra 100 milliards par an pour financer les retraites, soit quatre fois plus qu’aujourd’hui. Cf. Focus sur les retraites au coeur du sommet social dans Le Figaro du 15.02.10.
Il y a donc urgence à trouver des solutions.
Les réponses sont relativement simples. Soit on augmente les cotisations, soit on baisse les prestations, soit on repousse l’âge du départ à la retraite. Ce qui est déjà fait pour pas mal de pays : 68 ans en Grande-Bretagne, 67 ans aux Pays-Bas, au Danemark, en Norvège, en Allemagne, en Espagne, 65 ans en Suède, 63 ans en Grèce et en Finlande. Sommes-nous prêts à revenir sur les 60 ans pratiqués en France ? Cette interrogation amène une autre interrogation : sommes-nous tous égaux devant l’âge du départ à la retraite ? Les statistiques nous disent que l’espérance de vie après le départ à la retraite est de 22,5 ans pour un cadre et de 17 ans pour un salarié. On est en droit de se demander si la pénibilité du travail ne devrait pas être prise en compte. A priori, un travail exposé à des produits toxiques, un travail à la chaîne, répétitif, un travail de nuit ou à horaires alternants, un travail avec de lourdes contraintes posturales et articulaires… peut générer une usure physique rapide bien que les conditions de travail aient été améliorées : ce qui était vrai il y a trente ou quarante ans l’est de moins en moins aujourd’hui.
C’est là qu’intervient la « nouvelle donne ».
Et si la pénibilité du travail se mesurait aussi par l’intérêt que l’on a pour son travail ? A 60 ans, une hôtesse de caisse de supermarché a-t-elle la même motivation que son directeur ? Pourtant le travail de son directeur est loin d’être « cool » ! Il a des objectifs à assurer, des déplacements, du stress et physiquement c’est aussi, voire plus dur pour lui que pour l’hôtesse de caisse.. mais dans sa tête, cette charge lui semblera plus supportable.
Partant du principe que plus on a un travail à responsabilité plus il est intéressant et plus la rémunération est forte, on peut déduire que la pénibilité du travail est inversement proportionnelle non seulement à la motivation mais aussi à la rémunération : plus un salaire est bas plus il a des chances de subir la pénibilité et plus un salaire est élevé plus il est à même de bien vivre cette pénibilité ; les PDG dépassant les 65 ans sont légions et en pleine forme !
D’où l’idée d’étaler l’âge du départ à la retraite (de 55 ans à 68 ans) en fonction des tranches de rémunération. Cela aurait l’avantage de mettre à égalité ouvriés et cadres dont l’espérance de vie après le départ en retraite est inégale ; cela aurait l’avantage pour ceux qui font un travail ingrat et répétitif de pouvoir très tôt s’investir dans des activités plus épanouissantes et ludiques ; cela permettrait à des salariés modestes de pouvoir cumuler emploi et retraite ; et enfin, cela aurait l’avantage de trouver une source de financement pour donner à tous des prestations de retraites correctes (les hauts salaires cotiseraient plus longtemps et leurs prestations de retraite seraient plus courtes).
Mesure qui rentre tout à fait dans le cadre de la refondation du capitalisme…

2 commentaires:

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  2. Il est logique de travailler plus longtemps étant donné que l'on vit plus longtemps. De tenir compte également de la pénibilité subie au travail avec un salaire bas pour les salariés par rapport aux cadres qui vivent mieux la pénibilité avec un salaire plus élevé.D'où l'idée de l'étalement de l'âge du départ à la retraite ( de 55 ans à 68 ans ) en fonction des tranches de rémunération est entre autres, une excellente solution. Surtout réformer notre système de formation continue afin que le salarié se forme tout au long de la vie et à partir de 45 ans faire une conversion dans un métier moins répétitif et plus intéressant afin d'équilibrer l'espérance de vie entre salarié et cadre après le départ la retraite.

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Bienvenue !

Le 4 avril 2009 à Londres se sont réunis les chefs d'état des pays les plus riches de la planète : le G20. L'ambition affichée était de refonder le capitalisme (cf. N. Sarkozy). En fait de refondation, nous avons eu droit à un ravalement. On connaissait le bluewashing, le greenwashing, maintenant nous connaissons le whitewashing.
Le G20 a montré du doigt les paradis fiscaux et a remis en question les bonus des patrons. Mais nous l'avons bien compris : rien de fondamental pour le capitalisme dont la pierre angulaire est la loi du plus fort.
Il y a donc urgence à faire émerger des idées concrètes pour refonder le capitalisme et donner de l'espoir à ceux qui se refusent politiquement parlant d'avoir à choisir entre une droite qui fait allégeance complète au capitalisme, une gauche en panne d'imagination et une ultragauche en pleine utopie.
Voilà tout l'objet de ce blog : exprimer des idées, réagir, commenter ...