mercredi 14 juillet 2010

Toronto : sommet des illusions perdues…


1,2 milliards de dollars canadiens ou 900 millions d’€ : voilà ce qu’a coûté le sommet de Toronto ! A l’occasion de ce 4ème sommet du G20 – après Washington, Londres et Pittsburgh - on aurait pu s’attendre à ce que des choses sérieuses se décident contre les dérives financières du capitalisme. Illusions perdues : non seulement on n’a rien décidé - si ce n’est un échange sur les politiques de rigueur et de relance et leurs conséquences – mais plus encore on n’a abordé aucun problème de fond. Oubliée la lutte contre les paradis fiscaux, oubliée la lutte contre les bonus faramineux, oubliée la lutte contre la spéculation sauvage… On en est revenu à du chacun pour soi. Nicolas Sarkozy a bien timidement essayé de faire adopter une taxe bancaire mais a vite renoncé compte tenu de l’hostilité de la majorité des pays du G20. Où est-il le discours enflammé que Nicolas Sarkozy avait prononcé à l’occasion du forum de Davos en janvier 2010 ?

« …la mondialisation dont nous avions rêvé était celle où au lieu de prendre aux autres à coups de dumpings monétaires, sociaux, fiscaux ou écologiques, chacun appuyait son développement sur le progrès social, l’augmentation du pouvoir d‘achat, l’abaissement des inégalités, l’amélioration de la qualité de la vie, de la santé, de l’éducation (..) Nous ne sauverons le capitalisme qu’en le refondant, en le moralisant ; je sais que ce terme peut susciter beaucoup d’interrogations. De quoi avons-nous besoin, au fond, sinon de règles, de principes, d’une gouvernance qui reflète des valeurs partagées, d’une morale commune ? (…) Le G20 préfigure la gouvernance planétaire du XXIème siècle. Il symbolise le retour de la politique qu’une mondialisation non maîtrisée avait délégitimée. En un an, c’est une véritable révolution des mentalités qui s’est opérée ; pour la première fois dans l’histoire les chefs d’Etat et de gouvernement des vingt plus grandes puissances économiques du monde ont décidé ensemble des mesures à prendre pour faire face à une crise mondiale. Ils se sont engagés ensemble sur des règles communes qui vont profondément changer le fonctionnement de l’économie mondiale.

Sans le G20, la confiance n’aurait pu être rétablie. Sans le G20, le chacun pour soi l’aurait emporté ; sans le G20 il n’aurait pas été possible d’envisager de réglementer les bonus, de venir à bout des paradis fiscaux, de changer les règles comptables, les normes prudentielles. Ces décisions, elles ne résolvent pas tout, mais qui, il y a à peine un an, aurait pensé qu’elles étaient possibles ? Encore faut-il qu’elles soient mises en œuvre !… »

En fait, rien n’a encore été mis en oeuvre.
Que reste-t-il de toutes ces belles paroles ? Rien ! Cependant, n’accablons pas Nicolas Sarkozy : je pense qu’il était sincère quand il les a prononcées. Mais il a devant lui un mur de résistance impossible à franchir. On aurait cependant pu s’attendre à ce que le Président nous dise en substance « nous sommes loin d’avoir atteint nos objectifs ; ce sommet du G20 a été détourné de sa fonction première - celle de refonder le capitalisme - il est devenu – comme beaucoup d’autres instances internationales – un lieu où l’on palabre et décide peu de choses ». En nous tenant ce discours, Nicolas Sarkozy aurait fait preuve d’une grande humilité et nous aurait rassurés sur sa volonté de changer les choses.

Alors, que pouvons-nous conclure de ce sommet ?
Que la route est encore très, très longue pour refonder le capitalisme, qu’il ne faut pas désespérer pour autant et que plus nous serons nombreux à vivre ce beau dessein, plus nous aurons la chance de le voir aboutir.





1 commentaire:

  1. síl vous plait, je voudrais savoir le mail electronique (email) de monsieur jacques benoit.
    merci beaucoup
    IVAN DAVILA
    idao888@yahoo.com

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Bienvenue !

Le 4 avril 2009 à Londres se sont réunis les chefs d'état des pays les plus riches de la planète : le G20. L'ambition affichée était de refonder le capitalisme (cf. N. Sarkozy). En fait de refondation, nous avons eu droit à un ravalement. On connaissait le bluewashing, le greenwashing, maintenant nous connaissons le whitewashing.
Le G20 a montré du doigt les paradis fiscaux et a remis en question les bonus des patrons. Mais nous l'avons bien compris : rien de fondamental pour le capitalisme dont la pierre angulaire est la loi du plus fort.
Il y a donc urgence à faire émerger des idées concrètes pour refonder le capitalisme et donner de l'espoir à ceux qui se refusent politiquement parlant d'avoir à choisir entre une droite qui fait allégeance complète au capitalisme, une gauche en panne d'imagination et une ultragauche en pleine utopie.
Voilà tout l'objet de ce blog : exprimer des idées, réagir, commenter ...