mercredi 11 août 2010

La démocratie s'invite chez General Motors

Bien que ce ne soit pas une première, un événement important vient de se passer à Strasbourg : General Motors qui prévoit de racheter son ancienne usine de boîtes de vitesses automatiques a demandé au préalable par référendum à tous les salariés du site (1 150 personnes) de s’engager à un gel des salaires pendant deux ans, un renoncement à l'intéressement pendant trois ans et la suppression de six des seize jours de RTT. Ceci en échange de la promesse du Groupe de poursuivre l'activité du site jusqu'en 2020. Si, contrairement aux prévisions, General Motors décidait avant cette date de fermer ou de vendre son usine les salariés se verraient totalement remboursés des efforts de salaire consentis. Le personnel a approuvé le projet à une majorité de 7O%. Les syndicats CFTC, FO et CFDT ont signé cet accord à l'exception de la CGT qui a refusé, certains esprits chagrins faisant remarquer que General Motors a obtenu la paix sociale à bon compte. Ce refus laisse planer une incertitude sur la décision finale de racheter le site, General Motors ayant dit souhaiter la signature des quatre syndicats.

Quelles remarques pouvons-nous faire sur cette démarche peu ordinaire ?
Premièrement : il est dommage qu‘il ait fallu la signature des syndicats pour valider cet accord ; l‘engagement par référendum aurait du suffire. Imagine-t-on un référendum dont les résultats soient soumis à validation par les députés ? Que les syndicats aient pu donner leur avis sur le fond et la forme de ce référendum était tout à fait salutaire ; mais ou bien on fait confiance au suffrage universel ou bien on ne lui fait pas confiance.
Deuxièmement : cet accord aurait du prévoir que les efforts consentis par les salariés soient remboursés non uniquement en cas de vente ou de fermeture du site mais aussi en cas de bonne marche de l'usine. Sans cette clause, ce référendum prend la forme d'un chantage et devient un moyen détourné de revenir sur les avantages acquis.
Troisièmement : ce référendum est une avancée significative pour la mise en place de la démocratie dans l'entreprise mais il faut aller plus loin et donner à tout un chacun la possibilité de sanctionner une direction incompétente ou non respectueuse de ses engagements. C'est l'élection du PDG au suffrage universel (voir billet n°1 de ce blog - avril 2009). C'est indirectement donner à tous les salariés un droit de regard sur la marche de l'entreprise. On est là au coeur de la refondation du capitalisme.

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Bienvenue !

Le 4 avril 2009 à Londres se sont réunis les chefs d'état des pays les plus riches de la planète : le G20. L'ambition affichée était de refonder le capitalisme (cf. N. Sarkozy). En fait de refondation, nous avons eu droit à un ravalement. On connaissait le bluewashing, le greenwashing, maintenant nous connaissons le whitewashing.
Le G20 a montré du doigt les paradis fiscaux et a remis en question les bonus des patrons. Mais nous l'avons bien compris : rien de fondamental pour le capitalisme dont la pierre angulaire est la loi du plus fort.
Il y a donc urgence à faire émerger des idées concrètes pour refonder le capitalisme et donner de l'espoir à ceux qui se refusent politiquement parlant d'avoir à choisir entre une droite qui fait allégeance complète au capitalisme, une gauche en panne d'imagination et une ultragauche en pleine utopie.
Voilà tout l'objet de ce blog : exprimer des idées, réagir, commenter ...