mercredi 25 août 2010

Le Pouvoir : politique ou économique ?

Dans son édition du 09.08.10 Le Figaro économie nous apprend que 42,3% du capital du CAC 40 est détenu par des sociétés étrangères. Lafarge à hauteur de 70,4%, Schneider Electric 58%, Technip 57%, Michelin 56,1%, Sanofi-Aventis 55,4% - et que ce n'est qu'un début, la part des non-résidents devant encore augmenter comme nous le dit Vincent Durel gérant du fonds Fidelity Funds-France Fund dans ce même journal : «A court terme, la crise de la dette souveraine en Europe a pu entraîner au deuxième trimestre un reflux des investisseurs de l'autre côté de l'Atlantique et vers les zones émergentes. Mais, à long terme, la part des non-résidents dans le capital des entreprises françaises devrait continuer de progresser, compte tenu du vieillissement de la population dans les pays matures comme la France. Les montants épargnés en actions diminueront graduellement réduisant ainsi le poids des investisseurs résidents dans les sociétés du CAC 40, au profit des non-résidents dont l'épargne connaît à l'inverse un fort accroissement.»

Deux jours après, on apprend que GDF Suez rachète son concurrent anglais International Power dont il contrôlera 70% du capital. Grâce à cette opération il accède au rang de numéro deux mondial par la capacité de production électrique derrière un autre français, EDF. Toutes ces entreprises font la pluie et le beau temps en terme de création de sites, d'emplois et de croissance. Que peuvent faire nos élus politiques – de droite ou de gauche – face à ces géants industriels apatrides ? Pas grand-chose sinon de favoriser la présence de ces grands groupes sur le territoire national au prix de subventions, d'avantages fiscaux et autres... Nous entrons dans un cercle vicieux voire une surenchère malsaine entre les pays : ce sera à celui qui donnera le plus à des sociétés ou à des personnes pour qu'elles choisissent le territoire national. Cela contribue à aggraver le fossé entre les plus privilégiés et les autres. Ne cherchons pas plus loin le pourquoi de l'alignement de la soi-disant gauche sur cette logique capitaliste et qui explique que beaucoup soient déçus voire désespérés.

Que faire devant ce transfert de pouvoir du politique à l'économique ? Tout simplement réaliser ce même transfert au niveau du citoyen politique que nous sommes par l'instauration de la démocratie dans l'entreprise afin que nous devenions aussi des citoyens économiques. C'est un des fondements de la refondation du capitalisme.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Bienvenue !

Le 4 avril 2009 à Londres se sont réunis les chefs d'état des pays les plus riches de la planète : le G20. L'ambition affichée était de refonder le capitalisme (cf. N. Sarkozy). En fait de refondation, nous avons eu droit à un ravalement. On connaissait le bluewashing, le greenwashing, maintenant nous connaissons le whitewashing.
Le G20 a montré du doigt les paradis fiscaux et a remis en question les bonus des patrons. Mais nous l'avons bien compris : rien de fondamental pour le capitalisme dont la pierre angulaire est la loi du plus fort.
Il y a donc urgence à faire émerger des idées concrètes pour refonder le capitalisme et donner de l'espoir à ceux qui se refusent politiquement parlant d'avoir à choisir entre une droite qui fait allégeance complète au capitalisme, une gauche en panne d'imagination et une ultragauche en pleine utopie.
Voilà tout l'objet de ce blog : exprimer des idées, réagir, commenter ...