lundi 4 octobre 2010

L’exemple brésilien


Ce qu’on pensait impossible voire utopique, Luiz Ignacio Lula Da Silva dit « Lula » l’a fait. Cet ancien métallurgiste issu d’un milieu déshérité du Nordeste brésilien, qui a connu la faim dans son enfance, a révolutionné le Brésil pendant les huit ans (2002-2010) qu’il a été Président de la République du Brésil, poste qu’il va quitter dans quelques mois.

En 2003, il a mis en place le programme « Fome Zero » (faim zéro) ; 12% de la population (22 millions) souffrait de la faim, un taux ramené en 2008 à 4,8% (10 millions). Cf. Le Monde du 15.09.10. Son programme consistait en une allocation attribuée sous la forme d’une carte de crédit aux familles vivant au-dessous du seuil de pauvreté (moins de 1 dollar par jour). Cette bolsa familia (bourse famille) est aujourd’hui versée à 12 millions de foyers, soit 50 millions de personnes et a coûté à l’Etat 6 milliards de dollars, soit un peu moins de 2% du budget.

En 7 ans, plus de 14 millions d’emplois formels ont été créés et le chômage a été ramené à 6,7% de la population, le taux le plus bas de l’histoire du Brésil. Dans la décennie 1990, le Brésil créait 600 000 emplois par an ; sous Lula on est passé à 1 400 000 emplois par an.

Le gouvernement de Lula offre des bourses partielles ou intégrales à des étudiants pauvres, pourvu qu’ils soient performants. En cinq ans plus de 700 000 étudiants ont bénéficié de ces avantages. En novembre 2009, quelques 31% des 5,9 millions d’inscrits à l’université venaient de familles à bas revenus : la proportion a doublé par rapport à 2002.

Lula a aussi instauré le plan « lumière pour tous » : 10 millions de foyers ont bénéficié de l’arrivée de l’électricité.

Tous les ans, augmentation du salaire minimum très au-dessus de l’inflation : plus de 54% entre 2003 et 2010. Le gouvernement a ainsi augmenté le revenu de 27 millions d‘employés et de 18,5 millions de retraités dont la pension est indexée sur le salaire minimum. Cf. Le Figaro du 20.09.2010.
Pour la première fois de l’histoire, le Brésil assiste à une réduction continue et inédite des inégalités ; en deux mandats, 24 millions de brésiliens sortent de la misère alors que 31 millions entrent dans la classe moyenne.

Toutes ces mesures s’accompagnent d’une accélération de la croissance qui atteint aujourd’hui 7% avec des investissements qui montent à 262 milliards d’ euros, principalement dans les infrastructures.

Bien sûr, il y a encore beaucoup à faire pour combattre les inégalités ! 1% de la population détient 50% de la richesse ; 10 millions de personne souffrent encore de la faim… cf. Le Journal du Dimanche du 26.09.10.
Mais avec 80% d’opinion favorable, Lula nous a fait l’éclatante démonstration que l’on peut éradiquer la pauvreté sans pénaliser la classe moyenne et en gardant la confiance des plus privilégiés ; à quand un « Lula » français pour montrer la voie de la refondation du capitalisme ?















1 commentaire:

  1. Merci pour cet article intéressant et bien informé. Je vais publier suron blog (http://henricles.over-blog.com)ce soir 1 octobre ou demain matin un article qui vous permettra de compléter, voire corriger un peu cette vision du Brésil ! J'ai vécu dzns ce pyas qui est un peu mon second pays et auquel je suis afectivement lié

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Bienvenue !

Le 4 avril 2009 à Londres se sont réunis les chefs d'état des pays les plus riches de la planète : le G20. L'ambition affichée était de refonder le capitalisme (cf. N. Sarkozy). En fait de refondation, nous avons eu droit à un ravalement. On connaissait le bluewashing, le greenwashing, maintenant nous connaissons le whitewashing.
Le G20 a montré du doigt les paradis fiscaux et a remis en question les bonus des patrons. Mais nous l'avons bien compris : rien de fondamental pour le capitalisme dont la pierre angulaire est la loi du plus fort.
Il y a donc urgence à faire émerger des idées concrètes pour refonder le capitalisme et donner de l'espoir à ceux qui se refusent politiquement parlant d'avoir à choisir entre une droite qui fait allégeance complète au capitalisme, une gauche en panne d'imagination et une ultragauche en pleine utopie.
Voilà tout l'objet de ce blog : exprimer des idées, réagir, commenter ...