mardi 28 septembre 2010

Quand les syndicats font fausse route


Les 2500 salariés qui travaillent sur les trois sites français de Continental Automotive (spécialisé dans l’électronique et la mécatronique automobile) - Toulouse, Boussens (Haute Garonne) et Foix (Ariège) - ont été amenés par référendum à se prononcer sur le « deal » proposé par la direction : maintien de l’emploi pendant au moins cinq ans en échange d’un plafonnement des hausses de leur salaire (+1, 2% en 2011), de la suppression des jours de RTT et d’un certain nombre de primes d’intéressement. L’objectif est de réduire de 8% les coûts de production et d’économiser un peu plus de 13 millions d’ euros.
Certains syndicats – entre autres la CFE-CGC (Cadres) – ont approuvé ce référendum et pris position en faveur de cet accord mais la CGT et la CFDT - majoritaires avec 60% des voix aux dernières élections – se sont opposées à ce référendum en déclarant que si le oui l’emportait elles n’en tiendraient pas compte.

On peut comprendre leur opposition à ce qu’elles perçoivent comme un chantage quand on sait que Continental gagne de l’argent (2009 s’est soldé par des profits substantiels d’un peu plus de 30 millions d’euros selon la CFDT et la CGT), que ces 13 millions d’ économie escomptés vont servir à rembourser des prêts par anticipation et que - raison principale - seulement 83% des salariés s’étant exprimés cela ramène pour elles le oui à 43% des inscrits et n’est donc pas majoritaire (alors qu’en fait le résultat est de 52% des personnes exprimées).
Mais les syndicats ne font-ils pas fausse route en refusant le suffrage universel ? Ce qu’ils vont gagner à court terme ne vont-ils pas le perdre à long terme ?
Comment peut-on espérer la démocratie dans l’entreprise si les principaux syndicats qui ont en charge la défense des salariés ne croient pas au suffrage universel ? Comment voulez-vous que les patrons puissent y croire ? La refondation du capitalisme passera par un changement de la mentalité de tous. A ceux qui prétextent pour refuser le suffrage universel que beaucoup de salariés ne s’expriment pas lors d’un vote, je voudrais demander : par rapport aux inscrits, combien représente en pourcentage la part de chaque syndicat ? Quand on sait que seulement un salarié sur dix est syndiqué la réponse à cette question devrait amener à beaucoup plus de modestie et d’humilité ; et faire comprendre que le suffrage universel est au-dessus des partis politiques, des syndicats, du pouvoir…qui ne sont que des moyens et non une fin en soi, et qu’il est l’expression ultime de la reconnaissance faite à chacun de pouvoir s’exprimer et être entendu, en un mot d’être considéré comme citoyen.
Tout pouvoir est un service et ceux au service duquel il est sont des citoyens responsables à même de décider. Il faut accepter que les salariés puissent prendre en main leur destin économique.

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Le 4 avril 2009 à Londres se sont réunis les chefs d'état des pays les plus riches de la planète : le G20. L'ambition affichée était de refonder le capitalisme (cf. N. Sarkozy). En fait de refondation, nous avons eu droit à un ravalement. On connaissait le bluewashing, le greenwashing, maintenant nous connaissons le whitewashing.
Le G20 a montré du doigt les paradis fiscaux et a remis en question les bonus des patrons. Mais nous l'avons bien compris : rien de fondamental pour le capitalisme dont la pierre angulaire est la loi du plus fort.
Il y a donc urgence à faire émerger des idées concrètes pour refonder le capitalisme et donner de l'espoir à ceux qui se refusent politiquement parlant d'avoir à choisir entre une droite qui fait allégeance complète au capitalisme, une gauche en panne d'imagination et une ultragauche en pleine utopie.
Voilà tout l'objet de ce blog : exprimer des idées, réagir, commenter ...