Yoplait était à vendre. Le fonds d’investissement PAI partners (Parisbas Affaires Industrielles) avait mis en vente sa participation de 50% . Neuf prétendants se sont mis sur les rangs ; trois fonds d’investissement (Bains Capital, Lyon Capital et Axa Private Equity), le mexicain Lala, le chinois Bright Food, l’américain General Mills, le suisse Nestlé, les français Bel et Lactalis. Finalement, c’est l’américain General Mills (6ème groupe alimentaire mondial) qui a racheté pour 800 millions d’euros 51% du numéro 2 mondial du yaourt. Sodiaal (ou le Groupe Yoplait) cédant 1% supplémentaire pour que General Mills devienne majoritaire.
Mais qu’en pensent les 1300 salariés du groupe Yoplait ? Ont-ils des garanties sur les salaires, sur les conditions de travail, sur la pérennité des trois sites (Monéteau dans l’Yonne, Vienne dans l’Isère, Le Mans dans la Sarthe) ? Pourquoi n’ont-ils pas eu leur mot à dire ? Ne risque-ton pas de voir ce qui s’est passé à Marseille pour Lipton où malgré des bénéfices Unilever a fermé le site et mis 300 personnes au chômage ?
A travers cet exemple on mesure encore une fois les bienfaits que la démocratie dans l’entreprise aurait pu apporter dans cette transaction ; les hommes ne sont pas des marchandises : on ne doit pas pouvoir les vendre comme des « esclaves ». Seuls les actionnaires ont décidé. N’y a-t-il pas quelque chose d’indécent ?
Plus grave : personne ne s’offusque ; les syndicats ont eu des réactions plutôt molles ; Monsieur Thierry Renaudin, délégué CGT de Yoplait premier syndicat du Groupe, a déclaré « Nous sommes choqués par la décision de Sodiaal de diminuer sa part. Yoplait est une marque française et doit le rester. On attend des précisions ». Pas un mot sur le fait que les salariés n’aient pas été consultés .
On a banalisé cette dictature financière comme si elle était incontournable. Il est temps de nous réveiller, de prendre conscience que le capitalisme doit évoluer …
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire