mardi 3 mai 2011

Droit d’ingérence ou Devoir d’assistance ?


On ne peut que se féliciter que la communauté internationale sous mandat de l’ONU et à l’initiative de la France intervienne pour empêcher que Kadhafi, sous prétexte de maîtriser la révolution, massacre son peuple.
C’est ce qu’on appelle le « Droit d’ingérence » ou que l’ONU appelle pudiquement la « Responsabilité de protéger ».
Dans le « Droit d’ingérence », on se donne le droit d’intervenir dans un conflit pour des raisons humanitaires, politiques ou économiques. Cela a été le cas en Irak, au Kosovo, en Afghanistan ou au Darfour.
Si l’on remplaçait le concept du « Droit d’ingérence » par le concept du « Devoir d’assistance », ce ne serait plus un droit mais une obligation pour la communauté internationale de porter assistance à ceux qui souffrent.

Au nom de la démocratie et des droits de l’homme les pays dits riches sont prompts à intervenir dans les conflits mais ont-ils le même zèle d’intervention dans les pays où la population souffre de la faim par manque de nourriture et de maladie par manque de médicaments ? Je pense que s’ils le faisaient les interventions aussi bien en Afghanistan qu’en Irak seraient beaucoup plus crédibles ; n’est-ce pas paradoxal qu’au nom des droits de l’homme on puisse intervenir en Libye et en même temps remettre en question l’accord de Schengen pour ne pas recevoir les réfugiés tunisiens entre autres ?

Mais là, nous nous heurtons à la logique du chacun pour soi et de l’égoïsme. Sommes-nous prêts à recevoir des étrangers ? Sommes-nous prêts à payer les matières premières à leur juste prix ? Un sondage nous dit que 80,5% des français trouvent le chocolat trop cher et seulement 19,5% trouve son prix normal (cf. question d’internautes dans Le Figaro du 25.04.2011). Même si la spéculation n’est pas étrangère à cette hausse, quand on sait que les principaux pays producteurs de chocolat sont des pays pauvres - Côte d’Ivoire, Ghana, Nigeria, Indonésie…- on devrait plutôt se réjouir ! Sommes-nous prêts à taxer les opérations financières - Taxe Tobin - pour dégager des ressources afin d’aider les populations en danger ? Sommes-nous prêts à revoir notre niveau de vie … ?

Le Devoir d’assistance devra être inscrit dans la refondation du capitalisme.





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Le 4 avril 2009 à Londres se sont réunis les chefs d'état des pays les plus riches de la planète : le G20. L'ambition affichée était de refonder le capitalisme (cf. N. Sarkozy). En fait de refondation, nous avons eu droit à un ravalement. On connaissait le bluewashing, le greenwashing, maintenant nous connaissons le whitewashing.
Le G20 a montré du doigt les paradis fiscaux et a remis en question les bonus des patrons. Mais nous l'avons bien compris : rien de fondamental pour le capitalisme dont la pierre angulaire est la loi du plus fort.
Il y a donc urgence à faire émerger des idées concrètes pour refonder le capitalisme et donner de l'espoir à ceux qui se refusent politiquement parlant d'avoir à choisir entre une droite qui fait allégeance complète au capitalisme, une gauche en panne d'imagination et une ultragauche en pleine utopie.
Voilà tout l'objet de ce blog : exprimer des idées, réagir, commenter ...