mardi 26 avril 2011

Révélation tardive


Après plus de trente ans de pratique politique dont quatre de présidence de la République, Nicolas Sarkozy a eu une « révélation » !

Lors de sa visite de l’usine « La Fonte ardennaise » à Vivier-Au-Court, le chef de l’Etat a déclaré que
« quand il y a la reprise, j’affirme qu’il est normal que les salariés et les ouvriers à qui l’on a demandé des efforts pendant la crise bénéficient de cette reprise, c’est un principe sur lequel je ne cèderai pas (…) Dans les grandes entreprises, s’il y a une forte augmentation des dividendes, il faudra que les salariés en aient une partie et il faut obliger ces entreprises à négocier » (cf. Le Figaro du 20 avril 2011).
On retrouve ces mêmes propos à l’occasion de la visite d’une usine du Groupe Alcan à Issoire « S’il y a une prime pour les actionnaires, il faut avoir une prime pour les salariés (…) Je ne peux pas accepter que pour les entreprises du CAC 40 on ait pu distribuer plus de 40 milliards d’€ de dividendes pour les actionnaires et que, en même temps, on explique qu’il n’y ait pas d’argent pour les salariés » (cf. Les Echos du 09 avril 2011).

Comme si c’était nouveau, Nicolas Sarkozy prend subitement conscience qu’il est anormal que dans l’Entreprise les richesses soient si mal partagées et découvre les bien fondés d’une meilleure répartition des bénéfices. On peut regretter que cette « lumière » vienne un peu tard et juste à un an de l’élection présidentielle…. Mais soyons positifs ; dans la logique d’évolution de sa réflexion, on est en droit de penser que le chef de l’Etat trouvera aussi anormal que dans l’Entreprise le pouvoir soit détenu uniquement par les actionnaires alors que ce sont les salariés qui non seulement font la richesse de l’Entreprise mais risquent le plus : leur emploi. Comprendre que finalement la démocratie dans l’Entreprise peut être un bon moyen pour éradiquer ces disparités indécentes tant sur le plan psychologique que matériel.

Combien faudra-t-il d’élections présidentielles pour que la « lumière » vienne sur nos hommes politiques ?

On était en droit de s’attendre à ce que nos responsables syndicaux s’engouffrent dans cette brèche ouverte par Nicolas Sarkozy ! Mais ils font la « fine bouche ». François Chérèque de la CFDT regrette que cette mesure ne soit pas appliquée à tous les salariés et juge que la prime va les diviser (cf.« Les Echos » du 22 avril 2011). Quant à la CGT elle a souligné l’improvisation de la démarche et la tentative électoraliste qui va limiter la hausse des salaires. Même si elles sont justes, ces réactions syndicales sont bien négatives. Il aurait été plus judicieux pour les syndicats de profiter de cette nouvelle approche du chef de l’Etat et de réclamer une véritable citoyenneté économique faisant ainsi valoir que les salariés ne sont pas des mercenaires : ils ont droit à la responsabilité et à la dignité tout autant que les actionnaires.











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Le 4 avril 2009 à Londres se sont réunis les chefs d'état des pays les plus riches de la planète : le G20. L'ambition affichée était de refonder le capitalisme (cf. N. Sarkozy). En fait de refondation, nous avons eu droit à un ravalement. On connaissait le bluewashing, le greenwashing, maintenant nous connaissons le whitewashing.
Le G20 a montré du doigt les paradis fiscaux et a remis en question les bonus des patrons. Mais nous l'avons bien compris : rien de fondamental pour le capitalisme dont la pierre angulaire est la loi du plus fort.
Il y a donc urgence à faire émerger des idées concrètes pour refonder le capitalisme et donner de l'espoir à ceux qui se refusent politiquement parlant d'avoir à choisir entre une droite qui fait allégeance complète au capitalisme, une gauche en panne d'imagination et une ultragauche en pleine utopie.
Voilà tout l'objet de ce blog : exprimer des idées, réagir, commenter ...