Les socialistes viennent de présenter leur projet pour l’élection présidentielle de 2012 ; ce programme comporte vingt mesures phares dont, entres autres, la présence des salariés dans les conseils d’administration.
Cette mesure fait appel au concept déjà ancien de la cogestion (cf. billet n°35 du 12.01.10). Non seulement cette idée n’est pas nouvelle – il y a déjà depuis longtemps obligation pour les entreprises de plus de 50 personnes que des élus du Comité d’Entreprise (CE) participent au Conseil d’Administration mais, il faut le reconnaître, seulement avec un avis consultatif – mais en plus cette mesure est un bien mauvais service que le PS rend au concept de la Participation, idée chère au Général de Gaulle(cf. billet n° 77 du 16.11.10). Cela nous renvoie à la cogestion qui est rejetée par tous : par les patrons qui ne veulent pas céder un poil de leurs prérogatives ; par les salariés qui ne sentent pas l’intérêt de leur présence à un conseil d’administration qui ne leur apporte aucun pouvoir et dans lequel ils seraient impuissants à s’opposer à des décisions prises au préalable dans des conseils d’administration « souterrains » … En termes de rapports de force entre salariés et actionnaires il n’y a donc aucune avancée. Cette cogestion n’est ni chien ni loup.
Ne parlons plus de cogestion et encore moins de participation financière qui, souvent, ne sont que des miettes données aux salariés et ne concernent que peu d’entre eux.
Ayons plutôt le courage de leur donner un réel pouvoir dans l’entreprise à égalité avec celui des actionnaires, celui, entre autres, de participer au choix de leur patron, de s’opposer à des décisions dont les uniques bénéficiaires seraient les actionnaires…
Il est temps d’avoir le courage de parler d’une entreprise démocratique et d’une citoyenneté économique. (cf. billet n°1 de ce blog)
Le message que je voudrais faire passer aux futurs candidats à la présidentielle : surtout ne parlez pas de cogestion ! Soit vous avez le courage de parler de démocratie dans l’entreprise ou de citoyenneté économique, soit vous en restez au basique : meilleure protection contre le chômage, emploi, salaires, etc.
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