mardi 5 avril 2011

Le fond et la forme


Dans la relation avec les autres, dans le cadre de la famille, du voisinage, des amis mais plus encore dans celui de l’entreprise, on n’a pas toujours conscience que la forme est aussi importante que le fond.
Certes, nous pouvons rendre service à quelqu’un, prêter de l’argent … mais si nous n’y mettons pas la forme, la politesse, l’écoute, la bienveillance… tout ce que nous donnons non seulement ne sera pas apprécié à sa juste valeur mais nous sera peut-être reproché ; qui n’a pas entendu cette réflexion « après tout ce que j’ai fait pour lui (ou pour elle) ! Quelle ingratitude ! ». Mais, y a –ton mis la forme ? Dans le film « Ma part du gâteau » le trader comble sa maîtresse de cadeaux luxueux mais cela n’empêche pas cette dernière de lui dire dans leur scène de rupture : certes, tu es généreux mais tu ne sauras jamais aimer parce que tu ne sais pas donner.
La forme c’est aussi le ton de la voix ; on peut « aboyer » un ordre ou au contraire l’accompagner d’un « s’il vous plaît ». La forme, que l’on pourrait appeler la bonne manière, est indispensable ; elle répond à ce besoin fondamental d’être reconnu, d’être respecté ; elle participe tout simplement à la valeur de Dignité.
Dans l’entreprise plus que partout ailleurs elle est nécessaire. Combien de salariés sont mis devant le fait accompli sans qu’on leur demande leur avis ? Dernièrement, nous avons eu au plus haut niveau un exemple de cette goujaterie. Après sa rencontre avec BHL, le Président de la République a fait savoir que la France allait intervenir militairement en Lybie ; sur le fond, cette décision peut paraître tout à fait logique ; mais y a-t-il eu la forme ? Nicolas Sarkozy n’aurait-il pas du s’entretenir avec Alain Juppé avant de prendre cette décision ? Le ministre des affaires étrangères l’a appris par les journalistes ! Nos partenaires européens – à commencer par les Allemands – ont eux aussi été mis devant le fait accompli. Ne cherchons pas plus loin les raisons de la colère de la chancelière allemande…
Ce tact, ce savoir-faire, ne s’apprend pas dans les Ecoles de Management et c’est bien dommage parce qu’il en est une des clés.
La forme bien sûr, comme nous l’avons vu, est importante pour répondre à ce besoin de reconnaissance ; mais c’est quand-même le fond qui prime.
Le fond, c’est aujourd’hui la demande des pays arabes qui réclament la démocratie et sont prêts à donner leur vie pour l’obtenir.
Le fond, dans l’entreprise, c’est la citoyenneté économique qui est l’ultime réponse à ce besoin de reconnaissance ; un pas important à franchir devant lequel beaucoup hésitent. Il a fallu attendre des siècles pour que les hommes s‘affranchissent de l’esclavage ; espérons qu’il faudra moins de temps pour s’affranchir de l’esclavage économique !




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Bienvenue !

Le 4 avril 2009 à Londres se sont réunis les chefs d'état des pays les plus riches de la planète : le G20. L'ambition affichée était de refonder le capitalisme (cf. N. Sarkozy). En fait de refondation, nous avons eu droit à un ravalement. On connaissait le bluewashing, le greenwashing, maintenant nous connaissons le whitewashing.
Le G20 a montré du doigt les paradis fiscaux et a remis en question les bonus des patrons. Mais nous l'avons bien compris : rien de fondamental pour le capitalisme dont la pierre angulaire est la loi du plus fort.
Il y a donc urgence à faire émerger des idées concrètes pour refonder le capitalisme et donner de l'espoir à ceux qui se refusent politiquement parlant d'avoir à choisir entre une droite qui fait allégeance complète au capitalisme, une gauche en panne d'imagination et une ultragauche en pleine utopie.
Voilà tout l'objet de ce blog : exprimer des idées, réagir, commenter ...