mercredi 21 septembre 2011

Les primaires socialistes…désespérant


Ce vendredi 15 septembre 2011, dans le cadre de l’émission « des paroles et des actes »  David Pujadas a animé le premier débat télévisé des primaires du parti socialiste. Ce débat était prometteur et a tenu toutes ses promesses : France 2 a fait un record d’audience ! Chaque candidat a pu dans un premier temps expliquer le sens de sa candidature, ensuite présenter son programme en dix minutes et finalement débattre avec tous ses partenaires avant de donner un mot de conclusion. Chacun a répondu aux questions de Fabien Namias de France 2 et de Françoise Fressoz du journal Le Monde.

Voici leurs propositions phares.
Arnaud Montebourg a été le plus « révolutionnaire » en prônant la dé-mondialisation financière, la mise sous tutelle de toute la finance (à commencer par les banques) ; il a proposé l’interdiction de la spéculation et une taxation à 1% de toutes les opérations financières de la zone euro.
Jean-Michel Baylet a été plutôt original en récusant le programme socialiste ; il a prôné l’allègement des charges sociales des PME et une gouvernance économique de l’Europe, en somme une Europe fédérale.
Ségolène Royal a parlé de mutation écologique, de la rentrée de l’Etat au capital de toutes les banques et d’interdire les banques de spéculer sur les dettes de l’Etat. Elle mise beaucoup sur la croissance verte.
François Hollande a mis en avant son contrat générations (un jeune et un senior avec allègement de charges pour l’entreprise) et a promis la création de 60 000 postes sur cinq ans dans l’Education Nationale.
Pour Manuel Valls  la priorité c’est la diminution de la dette ; il a proposé une augmentation de la TVA de 2% qui deviendra une TVA sociale sauf sur les produits de première nécessité ; il a  aussi évoqué un contrat d’immigration par métier.
La priorité de Martine Aubry  est « l’emploi, l’emploi, l’emploi » surtout pour les jeunes, promettant 300 000 emplois jeunes. Obligation pour les entreprises de prendre les jeunes diplômés directement en CDI et non plus en stage. Elle a également parlé de croissance verte.
Tous ont parlé de la réforme de la fiscalité et de la suppression des niches fiscales. Tous ont aussi parlé de la séparation des activités bancaires de dépôt et de spéculation.

On ne peut qu’être d’accord sur toutes ces propositions qui sont légitimes voire banales… Mais répondent-elles vraiment aux attentes des salariés ? Lorsque dans sa conclusion Arnaud Montebourg parle de la dame rencontrée il y a trois ans qui lui a expliqué tous ses problèmes (souffrance au travail, salaire de misère, emploi précaire..), il lui a dit qu’il n’avait pas la réponse et aujourd’hui il prétend l’avoir ! Non, il ne l’a pas ! Pour l’avoir, il aurait fallu qu’il parle – et tous ses concurrents avec lui – de la réforme de l’entreprise ; qu’il parle de ce déséquilibre indécent entre le pouvoir des actionnaires et le pouvoir des salariés qui ne sont que des pions dans l’entreprise. Aucun candidat n’a remis en cause le pouvoir des actionnaires même si tous ont dénoncé le pouvoir de la finance. Ils ont peut-être oublié que le pouvoir de la finance s’exerce d’abord dans l’entreprise. Il n’ont parlé ni de délocalisations abusives, ni de licenciements abusifs…Tous les candidats – et je reprends l’expression d’Arnaud Montebourg – « se font les gestionnaires d’un cadre hérité du passé ou fabriqué par l’autre ».

Sachons innover ! Mettons en place la démocratie dans l’entreprise (cf. billet n° 1). L’entreprise est la cellule de base de l’économie et la réforme de notre système économique passera par la réforme de l’entreprise.
On peut alors se demander pourquoi des candidats de gauche ne peuvent pas promouvoir une nouvelle forme d’entreprise :
Seraient-ils eux-même formatés par un système comme c’était le cas au moment de l’esclavage ?
Manqueraient-ils d’imagination ?
Manqueraient-ils de courage de peur de déplaire à une partie de l’électorat ?
Je vous invite tous, vous qui lirez ce billet de blog, à en faire part à nos hommes politiques…

 

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Bienvenue !

Le 4 avril 2009 à Londres se sont réunis les chefs d'état des pays les plus riches de la planète : le G20. L'ambition affichée était de refonder le capitalisme (cf. N. Sarkozy). En fait de refondation, nous avons eu droit à un ravalement. On connaissait le bluewashing, le greenwashing, maintenant nous connaissons le whitewashing.
Le G20 a montré du doigt les paradis fiscaux et a remis en question les bonus des patrons. Mais nous l'avons bien compris : rien de fondamental pour le capitalisme dont la pierre angulaire est la loi du plus fort.
Il y a donc urgence à faire émerger des idées concrètes pour refonder le capitalisme et donner de l'espoir à ceux qui se refusent politiquement parlant d'avoir à choisir entre une droite qui fait allégeance complète au capitalisme, une gauche en panne d'imagination et une ultragauche en pleine utopie.
Voilà tout l'objet de ce blog : exprimer des idées, réagir, commenter ...