mardi 13 décembre 2011

La classe ouvrière

  
La Chine est devenue la manufacture du monde. De ce fait, en France, la classe ouvrière est en déclin ; aujourd’hui elle ne représente plus  qu’à peine 10% des salariés actifs.
Lors du Journal télévisé du 30 novembre sur France 2, David Pujadas fait état de statistiques intéressantes concernant l’évolution de l’électorat français aux présidentielles.
En 1978, 78% des ouvriers votaient à gauche ; en 2007, 40% ; en 2012 selon les derniers sondages, le vote des ouvriers se répartirait comme suit : 20% à Hollande, 22% à Sarkozy, 43% à Marine Le Pen. On constate un glissement important du vote traditionnel des ouvriers, de la gauche à l’extrême droite. Comment expliquer ce retournement ? Tout simplement par un manque de reconnaissance. L’écrivain révolutionnaire Jean Guéhenno disait « qu’importe qu’on nous donne le bonheur si l’on nous refuse la dignité ». C’est ce qui manque le plus à ces ouvriers qui se sentent souvent considérés comme de la « chair » à production ou plus noblement dit une variable d’ajustement. Les augmentations de salaire, les meilleures conditions de travail, même si c’est important, ne suffisent plus à satisfaire ce besoin de reconnaissance.
Faute de réponse positive, les ouvriers se rabattent sur les discours démagogiques du style « la France aux français » ou « fermons nos frontières »…Il s’agit là d’une intention de vote animée par des sentiments de dépit ou de révolte. Nul besoin d’être économiste averti pour comprendre que ce repli est une fausse piste.

Ce qui manque à ces ouvriers c’est qu’un parti politique leur dise : vous ne serez plus des sujets dans l’entreprise, mais des citoyens. Des citoyens à égalité de droits et de devoirs avec les actionnaires. Il en va de votre dignité, de la justice et du bon sens.

Par mon expérience d’intervenant dans les Ecoles de Commerce et d’Ingénieurs en Ethique et en Développement Durable, je peux affirmer que cette idée est acceptée par les jeunes. Lorsqu’en terminant mon témoignage de patron noté et élu par ses salariés je demande quels sont ceux qui, demain, voudraient élire leur patron, 80% lèvent la main !
Alors, faudra-t-il attendre que ces jeunes arrivent sur le « marché »  du travail pour que cette prise de conscience devienne effective ?

 

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Le 4 avril 2009 à Londres se sont réunis les chefs d'état des pays les plus riches de la planète : le G20. L'ambition affichée était de refonder le capitalisme (cf. N. Sarkozy). En fait de refondation, nous avons eu droit à un ravalement. On connaissait le bluewashing, le greenwashing, maintenant nous connaissons le whitewashing.
Le G20 a montré du doigt les paradis fiscaux et a remis en question les bonus des patrons. Mais nous l'avons bien compris : rien de fondamental pour le capitalisme dont la pierre angulaire est la loi du plus fort.
Il y a donc urgence à faire émerger des idées concrètes pour refonder le capitalisme et donner de l'espoir à ceux qui se refusent politiquement parlant d'avoir à choisir entre une droite qui fait allégeance complète au capitalisme, une gauche en panne d'imagination et une ultragauche en pleine utopie.
Voilà tout l'objet de ce blog : exprimer des idées, réagir, commenter ...