mardi 6 mars 2012

La vraie fausse idée de François Hollande



Depuis 2002, 750 000 emplois industriels ont disparu, soit 1 emploi sur 6. Sur ces trois dernières années, près de 900 usines ont fermé et quelque
100 000 emplois ont été détruits en France. Et 2012 ne s’annonce pas mieux.

Pour lutter contre cette désindustrialisation François Hollande a eu l’idée de déposer un projet de loi qui obligerait les entreprises concernées par la fermeture d’un site à en informer le tribunal de commerce qui mandaterait une personne pour rechercher des offres de reprises en lien avec l’entreprise cédante. Si l’entreprise refusait ces offres le tribunal pourrait imposer un plan de cession pour la reprise du site en question. Cette idée, François Hollande l’a proposée aux syndicalistes des hauts fourneaux de Lorraine devant l’usine bloquée d’ArcelorMittal à Florange.

Cette proposition part d’une bonne intention mais ne serait qu’une loi de plus pour mettre la pression sur les entreprises. Et même si toutes ces lois – sur le temps de travail, les salaires, les conditions de travail et maintenant les reprises d’entreprises – ont pour but de protéger les salariés contre des abus, cela ne doit pas nous empêcher de comprendre que la meilleure façon de les protéger serait peut-être de leur donner plus de pouvoir. Déjà celui de participer à l’élection de leur patron, et puis d’un droit de veto pour les investissements, les délocalisations, les licenciements… Cela ne serait-il pas plus efficace pour la défense et la dignité de ces salariés ? Sachons desserrer l’étau extérieur de plus en plus contraignant pour l’entreprise et frein pour son développement. Laissons cette entreprise respirer !
                     
Le seul véritable pouvoir qu’ont les salariés est un droit de violence : le droit de grève. Ils sont pourtant les mieux placés et les premiers concernés pour donner leur avis sur la stratégie de l’entreprise ; même s’il y a parmi eux des éléments toujours négatifs qui s’opposeront systématiquement à tout changement, faisons le pari que la majorité des salariés sont des gens raisonnables qui peuvent comprendre que la compétition existe, que le monde évolue, que la technologie évolue, que les besoins et attentes des personnes évoluent et font que l’entreprise est appelée elle aussi à évoluer : on n’est plus au temps des diligences ! C’est tout simplement faire confiance et croire en l’Homme, pierre angulaire de la démocratie.
Certains esprits chagrins pensent que ce pouvoir donné aux salariés peut être un frein à la bonne réussite et au développement d’une entreprise… Mais qu’est-ce que la réussite si elle passe par de mauvaises conditions de travail, des délocalisations et des licenciement brutaux ? Ce que l’on perdra en terme d’efficacité financière on le gagnera en terme de qualité de vie, de travail et de  dignité de l’homme. L’enjeu n’est-il pas en effet de mettre l’entreprise au service de l’homme et non l’homme au service de l’entreprise ?

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Bienvenue !

Le 4 avril 2009 à Londres se sont réunis les chefs d'état des pays les plus riches de la planète : le G20. L'ambition affichée était de refonder le capitalisme (cf. N. Sarkozy). En fait de refondation, nous avons eu droit à un ravalement. On connaissait le bluewashing, le greenwashing, maintenant nous connaissons le whitewashing.
Le G20 a montré du doigt les paradis fiscaux et a remis en question les bonus des patrons. Mais nous l'avons bien compris : rien de fondamental pour le capitalisme dont la pierre angulaire est la loi du plus fort.
Il y a donc urgence à faire émerger des idées concrètes pour refonder le capitalisme et donner de l'espoir à ceux qui se refusent politiquement parlant d'avoir à choisir entre une droite qui fait allégeance complète au capitalisme, une gauche en panne d'imagination et une ultragauche en pleine utopie.
Voilà tout l'objet de ce blog : exprimer des idées, réagir, commenter ...