mercredi 4 avril 2012

Mes trois piliers

On me demande souvent comment m’est venue l’idée d’instaurer la démocratie dans l’entreprise. En fait elle repose sur trois « piliers ».

Un pilier très personnel, celui de mes valeurs.
Je suis croyant et j’ai l’intime conviction que chaque homme a une dimension sacrée, qu’il a un besoin aussi fondamental que celui de respirer et de se nourrir, c’est celui  d’aimer, d’être aimé et d’être respecté ; ce qu’on peut aussi appeler la dignité. J’ai aussi l’intime conviction que l’homme est le seul être vivant libre et qu’à la différence de l’animal il a la conscience. Dans le « contrat social », Jean-Jacques Rousseau dit que renoncer à sa liberté c’est renoncer à sa qualité d’homme. En terme de management, ce besoin de respect et de dignité se concrétise par le besoin de reconnaissance. Pour satisfaire ce besoin, on informe le salarié, on le responsabilise, on le rémunère et on l’implique dans les décisions qui le concernent. Si l’on va au bout de cette logique dans le respect de la dignité du salarié, il doit être impliqué directement ou indirectement dans la stratégie de l’entreprise et dans le choix de son patron et ne plus être considéré comme un sujet voire un pion ou un moyen.

Un deuxième pilier qui est d’ordre « politique » mais n’a aucune connotation politique au sens où j’ai toujours eu un attachement et un très grand respect pour le Général de Gaulle sans pour autant adhérer à tout ce qu’il a dit ou fait et encore moins à ceux qui se réclament de lui. En 1968, le Général De Gaulle a employé un mot très fort, celui de « participation ». A l’époque je n’étais pas encore patron mais j’ai compris que derrière cette idée il y avait quelque chose d’important qui allait au-delà de la simple participation financière comme beaucoup ont voulu le comprendre… Je me disais « si un jour j’ai la chance d’être patron, j’explorerai cette « troisième voie » entre le capitalisme et le communisme ».

Un troisième pilier qui est de l’ordre du bon sens.
Dans l’entreprise, il y a deux partenaires principaux : les actionnaires qui amènent du capital et les salariés qui amènent leur travail, leurs compétences et leur génie. Ces deux partenaires sont complémentaires et indissociables. Alors, pour qu’une équipe fonctionne bien et optimise les compétences de chacun dans n’importe quel domaine, il faut qu’il y ait une estime et un respect mutuels de chaque partenaire et une égalité de droits et de devoirs. Or, aujourd’hui, cet équilibre n’est pas respecté dans l’entreprise ; il y a un partenaire « actionnaires » qui a tous pouvoirs dans l’entreprise (investir, délocaliser, licencier, recruter…) et un autre « salariés » qui fait pourtant la richesse de l’entreprise et n’a aucun pouvoir hors mis celui du code du travail et le pouvoir de violence qu’est la grève. Créons donc les conditions pour que ces deux partenaires principaux soient à égalité de droits et de devoirs dans l’entreprise.

 

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Bienvenue !

Le 4 avril 2009 à Londres se sont réunis les chefs d'état des pays les plus riches de la planète : le G20. L'ambition affichée était de refonder le capitalisme (cf. N. Sarkozy). En fait de refondation, nous avons eu droit à un ravalement. On connaissait le bluewashing, le greenwashing, maintenant nous connaissons le whitewashing.
Le G20 a montré du doigt les paradis fiscaux et a remis en question les bonus des patrons. Mais nous l'avons bien compris : rien de fondamental pour le capitalisme dont la pierre angulaire est la loi du plus fort.
Il y a donc urgence à faire émerger des idées concrètes pour refonder le capitalisme et donner de l'espoir à ceux qui se refusent politiquement parlant d'avoir à choisir entre une droite qui fait allégeance complète au capitalisme, une gauche en panne d'imagination et une ultragauche en pleine utopie.
Voilà tout l'objet de ce blog : exprimer des idées, réagir, commenter ...