mercredi 16 septembre 2009

Evasion fiscale : fraude ou bonne gestion ?


Le Ministère des finances est parti en chasse contre les fraudeurs du fisc. On estime à 3 milliards d'euros le montant des comptes déposés illicitement dans les banques étrangères. On ne peut qu'approuver cette initiative qui va dans le sens du souci de plus d'équité et du respect de la loi.
Mais quelle est la différence entre celui qui va déposer de l'argent en Suisse ou ailleurs pour échapper à l'impôt et l'entreprise qui, en toute légalité, ouvre une société offshore et par le biais d'opérations internes échappe au paiement d'impôt ? Nos grandes sociétés françaises ne se privent d’ailleurs pas de cet avantage… Aucune différence sinon que dans le premier cas on est dans l'illégalité la plus complète et dans le deuxième on est parfaitement en règle avec le droit français et international.
Bien que n'ayant pas de chiffres pour confirmer mes dires, je pense que la fraude fiscale ne doit représenter que 1% de la fraude légale ; un célèbre chanteur français a en toute légalité élu domicile en Suisse pour ne pas payer d'impôt en France. Manifestement, c'est contre ces pratiques douteuses qu'il faut lutter. Voilà un des sujets qu'on pourrait aborder au prochain G 2O sachant qu'à ce niveau, pour être efficace, une décision doit être appliquée par tous.
« Les Echos » du 28 août dernier rapportent une interview de Jérôme Monod (1) qui va dans ce sens «les évènements redonnent du sens à un vocable qui était autrefois l'apanage du parti communiste : la financiarisation des entreprises, l'attention portée à la qualité des métiers, au bien commun des clients disparaît au détriment de quelques ratios financiers. L'économie n'intègre plus d'autres valeurs que la spéculation, le gain, l'accaparement. C'est la porte ouverte à la violence, la corruption, la mafia.» Et lorsqu'on lui demande comment éviter ces abus voilà ce qu'il répond : «d'abord, il faut des institutions financières mais aussi économiques, sociales, morales pour édicter des règles claires et les faire respecter, sur un socle solide, fondé par le pouvoir politique sur les principes du bien commun – qui ne coïncide pas forcément avec ce que propose le Medef, trop soumis aux pressions de ses mandants, adeptes de la pratique du compromis...».
Voilà des pistes intéressantes pour refonder le capitalisme...

(1) Haut fonctionnaire devenu patron d'un grand groupe français (qui devenu la Lyonnaise des eaux) avant de tenir un rôle clef à l'Elysée

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Bienvenue !

Le 4 avril 2009 à Londres se sont réunis les chefs d'état des pays les plus riches de la planète : le G20. L'ambition affichée était de refonder le capitalisme (cf. N. Sarkozy). En fait de refondation, nous avons eu droit à un ravalement. On connaissait le bluewashing, le greenwashing, maintenant nous connaissons le whitewashing.
Le G20 a montré du doigt les paradis fiscaux et a remis en question les bonus des patrons. Mais nous l'avons bien compris : rien de fondamental pour le capitalisme dont la pierre angulaire est la loi du plus fort.
Il y a donc urgence à faire émerger des idées concrètes pour refonder le capitalisme et donner de l'espoir à ceux qui se refusent politiquement parlant d'avoir à choisir entre une droite qui fait allégeance complète au capitalisme, une gauche en panne d'imagination et une ultragauche en pleine utopie.
Voilà tout l'objet de ce blog : exprimer des idées, réagir, commenter ...