Le Ministère des finances est parti en chasse contre les fraudeurs du fisc. On estime à 3 milliards d'euros le montant des comptes déposés illicitement dans les banques étrangères. On ne peut qu'approuver cette initiative qui va dans le sens du souci de plus d'équité et du respect de la loi.
Mais quelle est la différence entre celui qui va déposer de l'argent en Suisse ou ailleurs pour échapper à l'impôt et l'entreprise qui, en toute légalité, ouvre une société offshore et par le biais d'opérations internes échappe au paiement d'impôt ? Nos grandes sociétés françaises ne se privent d’ailleurs pas de cet avantage… Aucune différence sinon que dans le premier cas on est dans l'illégalité la plus complète et dans le deuxième on est parfaitement en règle avec le droit français et international.
Bien que n'ayant pas de chiffres pour confirmer mes dires, je pense que la fraude fiscale ne doit représenter que 1% de la fraude légale ; un célèbre chanteur français a en toute légalité élu domicile en Suisse pour ne pas payer d'impôt en France. Manifestement, c'est contre ces pratiques douteuses qu'il faut lutter. Voilà un des sujets qu'on pourrait aborder au prochain G 2O sachant qu'à ce niveau, pour être efficace, une décision doit être appliquée par tous.
« Les Echos » du 28 août dernier rapportent une interview de Jérôme Monod (1) qui va dans ce sens «les évènements redonnent du sens à un vocable qui était autrefois l'apanage du parti communiste : la financiarisation des entreprises, l'attention portée à la qualité des métiers, au bien commun des clients disparaît au détriment de quelques ratios financiers. L'économie n'intègre plus d'autres valeurs que la spéculation, le gain, l'accaparement. C'est la porte ouverte à la violence, la corruption, la mafia.» Et lorsqu'on lui demande comment éviter ces abus voilà ce qu'il répond : «d'abord, il faut des institutions financières mais aussi économiques, sociales, morales pour édicter des règles claires et les faire respecter, sur un socle solide, fondé par le pouvoir politique sur les principes du bien commun – qui ne coïncide pas forcément avec ce que propose le Medef, trop soumis aux pressions de ses mandants, adeptes de la pratique du compromis...».
Voilà des pistes intéressantes pour refonder le capitalisme...
(1) Haut fonctionnaire devenu patron d'un grand groupe français (qui devenu la Lyonnaise des eaux) avant de tenir un rôle clef à l'Elysée
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