mercredi 2 septembre 2009

Relations avec les pays en voie de développement : intérêt, charité ou solidarité ?



Le rapport Brundtland du 31.12.1987 nous donne la définition du développement durable : «un développement qui répond aux besoins des générations présentes sans compromettre les capacités des générations futures de répondre aux leurs». A travers cette définition nous comprenons que la répartition équitable des richesses et des ressources de la planète est de loin par importance le premier enjeu du développement durable : un défi que les pays riches se doivent de relever. Enjeu beaucoup plus urgent à régler que le réchauffement climatique ou l'éradication des espèces, n'en déplaise aux écologistes «intégristes» ! Toutes les cinq secondes un enfant meurt de faim...
Alors, que faire pour une meilleure répartition des richesses et des ressources ?
Au premier sommet de la terre à Rio, en 1992, les pays riches s'étaient engagés à donner 0,7% de leur PIB pour aider les pays en voie de développement ; dix sept ans après, le constat est lamentable : nous ne dépassons pas les 0,4% ! Soit une tasse de café par personne et par semaine. La France, le pays des droits de l'homme, en est à 0,38% et encore en incluant les allègements de dettes consentis aux pays les plus pauvres !
On peut se demander le pourquoi de ce peu d'empressement à tenir cet engagement : tout simplement le manque de motivation.
Dans mon dernier billet, je demandais le pourcentage de la part d'intérêt personnel, de charité, de solidarité dans l'aide aux pays pauvres ; les faits confirment mon ressenti :
80 % de l'aide sont liés à des intérêts financiers en terme de retour sur investissement ; ce n'est pas par hasard si chinois, américains, européens... s'intéressent autant à l'Afrique qui, dans son sol, possède des richesses inestimables (pétrole, uranium, caoutchouc, phosphate, etc.). 10% de cette aide sont motivés par la charité au sens restrictif du terme, par souci de se donner bonne conscience à gaspiller et à justifier les écarts indécents entre les plus pauvres et les plus riches. Les 10% restant sont liés à la solidarité bien comprise au-delà des différences politiques, religieuses, ethniques …. C'est dans cette catégorie que nous retrouvons les grands humanistes, les ONG...
Si, à l'occasion d'une élection, un parti politique proposait dans son programme de doubler l'aide aux pays en voie de développement, je me demande si cette mesure aurait grand succès ! Il est vrai qu'on parle beaucoup de corruption en Afrique et ailleurs... et que c'est un alibi facile pour ne pas aider les pays pauvres ; mais qui dit corruption dit corrupteurs et corrompus ; les corrompus, on les connaît, ce sont la plupart des dirigeants africains et leur staff dont les caisses sont pleines dans les paradis fiscaux ; mais les corrupteurs, on en parle beaucoup moins … Ce sont les multinationales voire les Etats qui achètent des concessions à prix d'or (armement, aide militaire, sommes occultes...) pour exploiter les matières premières de ces pays qui vont jusqu'à l'expropriation sans contre partie des petits paysans ; sommes dont les habitants ne profitent d'ailleurs jamais !
Des solutions, il en existe, et encore une fois, c'est l'objet de ce blog que de donner des pistes pour refonder le capitalisme.
Payer les matières premières à leur juste prix en faisant un mixte entre l'économie de marché et l'esprit du commerce équitable en imaginant pour chaque matière première y compris le pétrole et les devises principales (dollars, euros) un prix plafond et un prix plancher qui permettrait à chaque pays d'avoir en retour de ses richesses un niveau de vie décent et, qui plus est, serait un frein à la spéculation.
Autre proposition : obliger chaque multinationale exploitant ces matières premières à en manufacturer sur place un pourcentage variant suivant les matières premières et les données économiques ; je ne vois pas ce qui empêcherait Michelin ou Firestone de fabriquer des pneus au Libéria dont le taux de chômage est de 80% ! ...
Tout ceci peut paraître bien compliqué mais aurait-on imaginé seulement vingt ans en arrière qu'on puisse fixer à chaque entreprise un quota d'émission de CO2 à ne pas dépasser ? Et pourtant, on le fait et on le contrôle ! Mais la motivation est au rendez-vous ! Ce qui est loin d'être le cas pour l'aide aux pays pauvres qui ne rentre pas dans la logique du capitalisme tel qu'il est vécu aujourd'hui !

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Bienvenue !

Le 4 avril 2009 à Londres se sont réunis les chefs d'état des pays les plus riches de la planète : le G20. L'ambition affichée était de refonder le capitalisme (cf. N. Sarkozy). En fait de refondation, nous avons eu droit à un ravalement. On connaissait le bluewashing, le greenwashing, maintenant nous connaissons le whitewashing.
Le G20 a montré du doigt les paradis fiscaux et a remis en question les bonus des patrons. Mais nous l'avons bien compris : rien de fondamental pour le capitalisme dont la pierre angulaire est la loi du plus fort.
Il y a donc urgence à faire émerger des idées concrètes pour refonder le capitalisme et donner de l'espoir à ceux qui se refusent politiquement parlant d'avoir à choisir entre une droite qui fait allégeance complète au capitalisme, une gauche en panne d'imagination et une ultragauche en pleine utopie.
Voilà tout l'objet de ce blog : exprimer des idées, réagir, commenter ...