mardi 15 décembre 2009

Chômage : peut-on l’éviter ?


Le chômage est une des plaies de notre société. Il peut être une atteinte à la dignité de l’homme, il est une dégradation de ses ressources avec des conséquences parfois dramatiques. Tous les gouvernements luttent contre le chômage avec plus au moins de succès. Y a-t-il une fatalité du chômage ou peut-on espérer l’éradiquer un jour ?

Le système capitaliste est basé sur la compétition et qui dit compétition dit des gagnants et des perdants ; dans cette logique, on n’empêchera jamais des entreprises de déposer leur bilan et des salariés de se retrouver au chômage. La compétition nous permet d’avoir le meilleur de la qualité, du prix, du service, mais elle a ses revers. Je voudrais bien suivre tous ceux qui disent « il faudrait interdire de licencier » et savoir s’il portent toujours les mêmes marques de vêtements ou consomment toujours les mêmes marques de produits alimentaires ! Ils sont comme tout le monde : ils zappent en fonction de la dernière promotion ou innovation… Et quand on zappe on crée un emploi d’un côté et on en supprime un de l’autre. Si l’on tient compte de cette logique on comprend que le chômage est inévitable.

Par contre il y a des moyens de le limiter et d’atténuer ses effets désastreux. Ce sont toutes les aides sous différentes formes qui sont apportées (RSA, Allocations chômage, etc.) Certains préconisent le partage du travail et on a vu venir les 35h, idée sympathique mais un peu dérangeante ; d’abord parce qu’elle est imposée ensuite parce qu’elle ne concerne pas tout le monde (professions libérales, commerçants, chefs d’entreprise…) : pourquoi demanderait-on les efforts de solidarité toujours aux mêmes personnes – souvent les plus défavorisées - ? Dans le cadre de la refondation du capitalisme il y aurait certainement d’autres pistes à creuser, par exemple :

Favoriser un meilleur discernement dans les investissements

Est-il urgent et vital de remplacer les hôtesses d’accueil des cinémas par des bornes pour distribuer les billets ? Est-il urgent et vital d’ inciter dans les gares les voyageurs à prendre leurs billets à des distributeurs automatiques ? Est-il urgent et vital de supprimer les hôtesses de caisse des supermarchés au profit de caisses automatiques ? Tous ces investissements dont le gain est infime en regard des dégâts causés ne devraient-il pas être soumis à une imposition dissuasive ?

Favoriser la création d’entreprises citoyennes

telles que « Mosquito Washer » créée par Christophe-Hugues LORIOT, ancien érémiste qui a vécu la galère d’une recherche d’emploi et qui, compte tenu de son expérience, veut donner la chance à des personnes marginales en recherche d’emploi de retrouver leur dignité et des ressources décentes. Il propose donc à des chômeurs longue durée un emploi de pompiste en CDI à temps partiel (24h à 27h par semaine) et leur garantit le Smic horaire. L’objectif n’est pas qu’ils restent pompistes à vie mais de favoriser des contacts à travers leur travail de pompiste avec de futurs employeurs et de retrouver un véritable emploi. Chaque pompiste remet une carte de fidélité avec son nom et au dos le métier qu’il recherche ; s’il trouve un emploi « Mosquito Washer » le libère rapidement et si çà ne marche pas, s’engage à le réembaucher. Cette démarche inscrit les super et hypermarchés clients de « Mosquito Washer » dans une solidarité qui ne peut qu’être profitable à l’image de l’enseigne et leur donne l’avantage d’offrir un service plus complet à leur clientèle.

Inviter les dirigeants à recruter des personnes au chômage longue durée

par la création d’un statut de chômeur longue durée (1 ou 2 ans) avec des avantages à la clé pour l’entreprise qui les embaucherait. Une entreprise bien gérée et qui gagne honnêtement sa vie a toujours une marge de manœuvre pour recruter au-delà de ses besoins un chômeur longue durée - qu’il s’agisse d’un simple ouvrier ou d’un ingénieur - dans une limite raisonnable, bien entendu. Ce qui peut apparaître comme une charge supplémentaire deviendra vite une chance ne serait-ce que par le message très fort de solidarité que l’entreprise fera passer en interne et en externe. Bien sûr, cela va à l’encontre de la sacro-sainte loi de la rentabilité, mais le profit maximum à tout prix a-t-il toujours sa place dans la refondation du capitalisme ?

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Bienvenue !

Le 4 avril 2009 à Londres se sont réunis les chefs d'état des pays les plus riches de la planète : le G20. L'ambition affichée était de refonder le capitalisme (cf. N. Sarkozy). En fait de refondation, nous avons eu droit à un ravalement. On connaissait le bluewashing, le greenwashing, maintenant nous connaissons le whitewashing.
Le G20 a montré du doigt les paradis fiscaux et a remis en question les bonus des patrons. Mais nous l'avons bien compris : rien de fondamental pour le capitalisme dont la pierre angulaire est la loi du plus fort.
Il y a donc urgence à faire émerger des idées concrètes pour refonder le capitalisme et donner de l'espoir à ceux qui se refusent politiquement parlant d'avoir à choisir entre une droite qui fait allégeance complète au capitalisme, une gauche en panne d'imagination et une ultragauche en pleine utopie.
Voilà tout l'objet de ce blog : exprimer des idées, réagir, commenter ...