samedi 5 décembre 2009

Les syndicats : le meilleur et le pire

Invités par l’association des journalistes de l’information sociale, les dirigeants des huit syndicats français ont planché ensemble ce lundi 16 novembre sur l’avenir du syndicalisme.
Au regard des 7,6% de salariés syndiqués – taux le plus bas de l’OCDE et régulièrement en baisse en France notamment - on est en droit de se demander si le syndicalisme tel qu'il existe aujourd'hui peut encore être crédible et efficace longtemps.
Bien sûr, il ne s'agit pas de remettre en question le syndicalisme et la présence syndicale dans les entreprises – ils ont été à l'origine de toutes les grandes avancées sociales : congés payés, semaine de 4Oh... - et dont la nature profonde est de préserver les intérêts des salariés – qu'ils soient ouvriers ou cadres - et de veiller à la bonne application du droit du travail ; mais le syndicalisme ne doit-il pas prendre une autre forme ?
Dans le cadre de la refondation du capitalisme, il est nécessaire de penser comment donner aux syndicats la place qu'ils méritent. Aujourd'hui ils ne représentent que 5% des salariés dans le privé et 1O% dans le secteur public.
Serait-il utopique que l'adhésion syndicale devienne automatique lorsqu'on a un bulletin de salaire ? Libre à chacun évidemment, d'adhérer au syndicat de son choix. On passerait à 1OO % d'adhérents avec tous les avantages conséquents aussi bien pour les syndicats que pour les dirigeants : plus de crédibilité, plus d'efficacité … et - autre avantage non négligeable – pas de discrimination syndicale : le patron aurait du mal à faire la différence entre celui qui adhère à un syndicat pour s'opposer au patron et celui qui adhère à un syndicat parce que c'est obligatoire ; et de plus, cela serait un frein à la politisation du syndicalisme.
Serait-il utopique que le coût d'adhésion au syndicat soit assumé par le CE ou l’entreprise (à négocier) ? Mesure-t-on l'effort financier que cela représente pour un modeste salarié le fait de payer une cotisation syndicale si minime soit-elle ? N'est-ce pas un frein à prendre sa carte syndicale ?
Serait-il utopique que la désignation des représentants syndicaux soit validée par les salariés ? Est-il normal qu’un chef d’entreprise ne puisse pas appliquer un accord d’entreprise validé par l’ensemble des salariés si celui-ci n’est pas signé par le représentant syndical dont la légitimité repose sur une désignation extérieure ?
La refondation du capitalisme passe aussi par la refondation du syndicalisme : mais est-on prêt à l'entendre ?
Il n'y a rien d'utopique dans ces propositions ; c'est une question de bon sens ; mais la nature humaine fait que l'on voudrait que les autres changent et qu'on a du mal à se remettre soi-même en question ; c'est la paille et la poutre...
Anecdote significative : comme vous le savez, suite à mon dépôt de bilan, j'ai dû faire un plan social et dans le souci de transparence et de concertation, j'ai eu avec mon délégué syndical une réunion d'approche à ce sujet ; tout naturellement, je lui ai demandé de collaborer à ce plan social ; sa réponse fut nette : «vous faites ce que vous voulez, mais ne touchez pas à mes adhérents». Sans commentaires !

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Bienvenue !

Le 4 avril 2009 à Londres se sont réunis les chefs d'état des pays les plus riches de la planète : le G20. L'ambition affichée était de refonder le capitalisme (cf. N. Sarkozy). En fait de refondation, nous avons eu droit à un ravalement. On connaissait le bluewashing, le greenwashing, maintenant nous connaissons le whitewashing.
Le G20 a montré du doigt les paradis fiscaux et a remis en question les bonus des patrons. Mais nous l'avons bien compris : rien de fondamental pour le capitalisme dont la pierre angulaire est la loi du plus fort.
Il y a donc urgence à faire émerger des idées concrètes pour refonder le capitalisme et donner de l'espoir à ceux qui se refusent politiquement parlant d'avoir à choisir entre une droite qui fait allégeance complète au capitalisme, une gauche en panne d'imagination et une ultragauche en pleine utopie.
Voilà tout l'objet de ce blog : exprimer des idées, réagir, commenter ...