mercredi 19 mai 2010

Louis Gallois : un patron à cloner


Je voudrais rendre hommage à Louis Gallois patron exemplaire et reprends pour ceci le bel article de Bruno Abescat publié le 03 mai dernier dans l’Express :

« C’est l’anti-patron glouton ; le moine-soldat du CAC 40 ; « l’ascète des étoiles » comme l’a joliment surnommé un jour le Journal du Dimanche.
Louis Gallois, président du groupe européen EADS (la maison mère d’Airbus), va encore alimenter sa réputation d’ascète. Dans un communiqué, la société vient d’annoncer que le président a décidé de renoncer à la part variable de son salaire pour 2009. En l’occurrence, 1,14 million d’euros. Il ne touchera donc que la part fixe de sa rémunération (900 000 euros). C’est la seconde fois que Gallois abandonne la plus grosse part de ses revenus : en 2008 la somme portait sur 1,5 million ! Qu’adviendra-t-il de ces fonds ? Dans un entretien à l’Express, paru le 21 mai 2009, le patron, mystérieux, avait fini par confier qu’il consacrait sa part variable à « un usage socialement utile ». C’est à dire ?
Aujourd’hui encore, on n’en sait pas plus. L’ex-collaborateur de Jean-Pierre Chevènement, le grand serviteur de l’Etat, n’est pas du genre à s’épancher sur ses « bonnes œuvres ». Par ce geste, en tous cas, Gallois détonne dans l’establishment. La plupart de ses pairs n’ont pas autant de scrupules pour encaisser leurs émoluments. Selon une première estimation réalisée par le quotidien Les Echos, les patrons du CAC 40 ont reçu 79,5 millions au titre de 2009. Les trois « hommes de tête » - Franck Riboud (Danone), Bernard Arnault (LVMH) et Jean-Paul HAGON (L’Oréal) – ont respectivement perçu 4,4 ; 3,9 ; et 3,7 millions ! « Ma rémunération me donne des devoirs d’autant plus en période de crise » expliquait encore Gallois à l’Express. L’ancien élève des Pères Jésuites, le « saint patron », qui habite toujours dans le même pavillon de la banlieue parisienne, à Clamart, fait décidément figure d’ovni dans le paysage des affaires.

Dans cet article Bruno Abescat a les mots justes et je crois qu’il est inutile d’en rajouter sinon cette conclusion : Louis Gallois est un magnifique message d’espoir. Eh ! Oui ! Même s’ils sont peu nombreux, il existe vraiment des patrons compétents sans pour autant être soucieux d’amasser pour eux-mêmes le plus possible, des patrons conscients de leurs devoirs civiques – combien de patrons s’expatrient pour ne pas payer d’impôts ? – enfin des patrons respectueux de leur personnel – quel beau geste de respect et de solidarité vis-à-vis de ses salariés que d’abandonner une prime importante en regard des mauvais résultats de son entreprise ! - Cf. billet n° 38 du 16.02.10 « Hautes rémunérations et exemplarité ». Souhaitons que cette « race » de patrons se développe. La démocratie dans l’entreprise serait un excellent moyen de la faire émerger. Nous en avons tant besoin ! Cf. billet n°1 du 23.04.09 « Le patron noté et élu par ses salariés »



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Le 4 avril 2009 à Londres se sont réunis les chefs d'état des pays les plus riches de la planète : le G20. L'ambition affichée était de refonder le capitalisme (cf. N. Sarkozy). En fait de refondation, nous avons eu droit à un ravalement. On connaissait le bluewashing, le greenwashing, maintenant nous connaissons le whitewashing.
Le G20 a montré du doigt les paradis fiscaux et a remis en question les bonus des patrons. Mais nous l'avons bien compris : rien de fondamental pour le capitalisme dont la pierre angulaire est la loi du plus fort.
Il y a donc urgence à faire émerger des idées concrètes pour refonder le capitalisme et donner de l'espoir à ceux qui se refusent politiquement parlant d'avoir à choisir entre une droite qui fait allégeance complète au capitalisme, une gauche en panne d'imagination et une ultragauche en pleine utopie.
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