mardi 21 décembre 2010

« Vanité des vanités, tout est vanité »



A travers cette célèbre citation, L’Ecclésiaste veut nous dire que l’orgueil est indissociable de la nature humaine et que la compétition en est son instrument. Vue sous cet angle, la compétition a un aspect très négatif.

C’est l’argument que reprennent les signataires d’un appel à la suppression de la notation à l’école élémentaire. Pétition initiée par l’Association de la Fondation étudiante pour la Ville (AFEV) et signée par vingt grandes personnalités dont Boris Cyrulnik neuropsychiatre, Richard Descoings directeur de Sciences Po Paris, François Dubet sociologue, Alex Kahn généticien et président d’Université, Eric Maurin économiste, Michel Rocard ex premier ministre...

Daniel Pennac prix Renaudot en 2007 avec « Chagrin d’école » explique au Nouvel Observateur pourquoi il a signé cet appel : « je préfère infiniment l’entraide entre les enfants que l’écrasement des nuls par les forts » indique-t-il. Selon lui, les notes induisent une compétition pour avoir les meilleures et non le partage et d’expliquer que lorsqu’il a pu voir des « enfants s’entraider dans l’effort d’apprentissage, les plus habiles aidant les plus inhibés » il a pu constater « chez les premiers une joie du partage et chez les seconds des progrès spectaculaires » ce qui les « rendait tout heureux d’aller à l’école » et de conclure « la dynamique des bons élèves doit profiter absolument à ceux qui sont au départ, pour toutes sortes de raisons, inhibés par l’école ». Comme on s’en doutait, le ministre de l’éducation nationale Luc Chatel a réagi « il ne faut pas voir la note comme l’échec, comme le rejet, comme la sanction. C’est aussi l’évaluation d’un travail, cela peut être pour l’élève un objectif…un projet de progression …. La note, elle est utile pour avoir des repères, pour mesurer les résultats des élèves ». 

Alors, comment concilier ces deux points de vue qui sont parfaitement logiques ? Tout simplement en dissociant la notation du classement (pas question de savoir si l’élève est premier, cinquième ou dernier), en établissant un classement par classe et non plus individuel (quel bel enjeu pour les élèves d’une classe à se mesurer à une autre classe ; quel beau message de coopération ce challenge leur apporterait…).

Cette nouvelle démarche n’est pas neutre : elle apporterait un changement radical dans le comportement de l’enfant devenu adulte qui passerait de l’envie de dominer et d’être le plus fort, de la culture de l’individualisme - tout le capitalisme repose sur ce concept d’être le meilleur et le plus fort – à une démarche de solidarité, d’entraide qui ne peut qu’être bénéfique pour la Société, pour l’Entreprise, pour la Famille …







1 commentaire:

  1. Le capitalisme induit une progression de productivité, d’efficacité mais dans quel but ? Pour investir, pour permettre à l’entreprise de faire face à la concurrence, pour valoriser le travail des salarier au travers d’évolution de salaire ou de prime ou pour assuré une rente aux actionnaires. Quel serait le bon équilibre ?
    Aujourd’hui le problème des entreprise et de l’industrie, c’est trop d’entreprises sont dirigées par des fonds spéculatifs qui n’ont qu’un objectif la rentabilité a cours terme. Y a-t-il un soupçon d’étique dans ces Directions, l’actualité de tous les jours nous démontre le contraire : délocalisations, licenciements, recherche du plus bas cout de production a tout pris, … Le travail de uns payes la spéculation des autres en créant de plus en plus d’inégalité.
    Heureusement le tableau n’est pas que noir, il y a aussi des entreprises sous statu de SCOP (Société coopérative de production) qui sont prospères sous un modèle économique qui peut devenir un modèle tout simplement. Les entreprises d’aujourd’hui et surtout celles de demain peuvent s’inspirer de valeurs fortes comme l’engagement, le respect, la solidarité, la méritocratie comme décrit dans l’article de Thomas Piketty (http://piketty.pse.ens.fr/fichiers/presse/LeMonde090429.html), le développement durable afin que leur développement soit pérenne.
    Je pense que l’éducation des parents et l’instruction que transmet l’école avec une nouvelle façon d’évaluer l’acquisition des connaissances comme le propose Jacques BENOIT peut apporter une nouvelle façon de penser.
    Si le travail de groupe, si l’évaluation collective au travers d’une coopération entre élèves peu apporter une nouvelle dynamique à des démarches de solidarité, d’entraide qui peuvent être bénéfique pour les enfants, elles le seront pour la Famille, pour l’Entreprise, pour la Société …

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Bienvenue !

Le 4 avril 2009 à Londres se sont réunis les chefs d'état des pays les plus riches de la planète : le G20. L'ambition affichée était de refonder le capitalisme (cf. N. Sarkozy). En fait de refondation, nous avons eu droit à un ravalement. On connaissait le bluewashing, le greenwashing, maintenant nous connaissons le whitewashing.
Le G20 a montré du doigt les paradis fiscaux et a remis en question les bonus des patrons. Mais nous l'avons bien compris : rien de fondamental pour le capitalisme dont la pierre angulaire est la loi du plus fort.
Il y a donc urgence à faire émerger des idées concrètes pour refonder le capitalisme et donner de l'espoir à ceux qui se refusent politiquement parlant d'avoir à choisir entre une droite qui fait allégeance complète au capitalisme, une gauche en panne d'imagination et une ultragauche en pleine utopie.
Voilà tout l'objet de ce blog : exprimer des idées, réagir, commenter ...