lundi 10 janvier 2011

L’appel


Ce billet est un appel à tous pour refonder le capitalisme. Il prend sa source dans le conflit d’une petite entreprise dont Yahoo actualité fait un parfait résumé dans son communiqué du 14 décembre 2010

« Ce lundi 13 décembre 2010 sur France 2, juste après un reportage consacré aux rémunérations mirobolantes de la Silicone Valley, le magazine « Complément d’enquête » nous a brutalement entraînés dans un univers à la fois plus proche, et si lointain : Venarey-Les-Laumes, bourg paumé de Côte d’Or dans la Bourgogne industrieuse.
Là, les ouvrières de l’usine de tubes métalliques Valtimet (groupe Vallourec) ont fait grève pendant dix jours, pour une augmentation de …20 €. Dans le silence quasi-complet des médias, et sans obtenir gain de cause.
Un conflit banal, une issue déprimante. Dans cette usine de 150 salariés, les ouvriers gagnent 1200 ou 1300 € par mois. Leur sommeil est bouffé par les trois-huit (tantôt 21h-5heures, tantôt 5heures-13heures, tantôt 13heures-21heures).
Valérie, ouvrière depuis quinze ans, augmentée de 5% en six ans.
Les caméras de France 2 ont suivi ces hommes et ces femmes dignes, solidaires, aux vies dures, aux familles malmenées par leurs horaires. Ils ne demandent pas la lune : juste 20 € par mois, parce qu’ils ont du mal à vivre. Le patron de l’usine, un homme jeune, propret et poli, ne cède pas. Il a la conviction de défendre l’entreprise. Pensez : 20 € par mois ! Discuter d’une prime ponctuelle liée aux résultats, çà oui, c’est possible. Mais une augmentation, c’est mettre en péril l’usine, assure-t-il.
Ils ont fait grève dix jours, du 22 novembre au 02 décembre. Ils se sont relayés 24 heures sur 24 devant l’usine, par grand froid, devant des braseros. Les trois-huit encore, ils ont perdu chacun plusieurs centaines d’€. Impossible de continuer sans mettre en danger leur famille. Et en France, dans ce type de conflit, les syndicats sont trop faibles pour constituer des caisses de solidarité. La mort dans l’âme, ils ont voté la reprise du travail. A pleurer. Le salaire de Valérie, ouvrière depuis quinze ans, a augmenté de 5% en six ans. Comme la journaliste de France 2, Nathalie Sapena l’a découvert dans l’Expansion, les dividendes versés par Vallourec à ses actionnaires depuis six ans ont augmenté, eux, de 1007 % ».

Combien de drames comme celui-ci faudra-t-il pour comprendre que c’est en ayant accès aux commandes de l’entreprise que les salariés pourront vraiment changer les choses ?
Combien de temps faudra-t-il aux syndicats pour comprendre qu’au-delà de toute revendication d’emploi, de salaire…l’important est de revendiquer l’accès au pouvoir ?
Combien de temps faudra-t-il aux syndicats pour comprendre que la lutte des classes est terminée et que dans l’entreprise il n’y a pas deux adversaires mais deux partenaires qui devraient être à égalité de droits et de devoirs ?
Combien de temps faudra-t-il aux syndicats pour comprendre que l’affrontement direct est stérile (cf. l’échec sur les revendications des retraites) et que c’est dans la voie de la coopération que leurs revendications obtiendront satisfaction ?
Combien de temps faudra-t-il aux politiques pour comprendre que la prochaine étape sociale à franchir est la démocratie dans l’entreprise ?
Combien de temps nous faudra-t-il à tous pour comprendre que pour refonder le capitalisme il faut réformer la cellule de base de l’économie qu’est l’entreprise ?












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Bienvenue !

Le 4 avril 2009 à Londres se sont réunis les chefs d'état des pays les plus riches de la planète : le G20. L'ambition affichée était de refonder le capitalisme (cf. N. Sarkozy). En fait de refondation, nous avons eu droit à un ravalement. On connaissait le bluewashing, le greenwashing, maintenant nous connaissons le whitewashing.
Le G20 a montré du doigt les paradis fiscaux et a remis en question les bonus des patrons. Mais nous l'avons bien compris : rien de fondamental pour le capitalisme dont la pierre angulaire est la loi du plus fort.
Il y a donc urgence à faire émerger des idées concrètes pour refonder le capitalisme et donner de l'espoir à ceux qui se refusent politiquement parlant d'avoir à choisir entre une droite qui fait allégeance complète au capitalisme, une gauche en panne d'imagination et une ultragauche en pleine utopie.
Voilà tout l'objet de ce blog : exprimer des idées, réagir, commenter ...