mardi 18 janvier 2011

L’autre défi de la mondialisation


La mondialisation ne se décrète pas. Elle est l’aboutissement d’une société de progrès dans tous les domaines : les transports, les communications, la recherche, les nouvelles technologies, etc. etc. Refuser la mondialisation c’est nier le progrès.

Souvent décriée elle est à la fois le meilleur et le pire.
Le meilleur au sens où elle permet aux pays dits pauvres d’accéder à un niveau de vie plus décent, c’est le cas entre autres, du Brésil, de la Chine, de l’Inde… Le meilleur au sens où elle rapproche culturellement les peuples, ce qui est un facteur de paix. Le meilleur au sens où elle améliore les conditions de vie.
Le pire au sens où elle exacerbe la compétition avec toutes ses conséquences négatives : pression au travail, entorses à la bonne pratique des affaires, pots de vin, subventions illégales, espionnage... Le pire encore parce qu’elle accroît les inégalités : oui, comme dans toute compétition il y a des gagnants et des perdants.

Les gagnants, ce sont les multinationales qui compensent cent fois à travers leur sites étrangers ce qu’elles perdent sur leur territoire d’origine.
Les actionnaires qui profitent de la manne de ces nouvelles richesses dégagées par les multinationales ; les Echos du 07 janvier nous disaient que le CAC 40 distribuerait pour 2010 des dividendes records (40 milliards d’€, soit une hausse de 13%) et prévoyait pour 2011 une distribution de 43 milliards d’€. Autres gagnants, les grands patrons. Dans le Figaro du 15 décembre dernier ont nous dit, selon une analyse de Proxinvest, qu’en 2009 les PDG du CAC 40 ont perçu en moyenne 3,06 millions d’€ ; et ce n’est qu’une moyenne car chez Renault, Carlos Ghosn arrive en tête avec 9,2 millions d’€.

Et puis, il y a les perdants. D’abord ce sont les 1 milliard de personnes qui ne mangent pas à leur faim dont le nombre augmente chaque année et que la croissance laisse de côté ; ce sont souvent les plus modestes qui perdent leur emploi après la fermeture de leur usine (c’est le cas d’Unilever qui a fermé ses usines de thé Lipton à Marseille au profit d’autres sites à la main d’œuvre moins chère). Ce sont aussi ceux qui perdent leur emploi pour des raisons de délocalisations en Chine, à Taïwan ou ailleurs… Ce sont encore les 15 millions de français dont les fins de mois se jouent à 50 € près, les 64% qui n’ont pas eu une augmentation de salaire depuis deux ans et les 40% depuis cinq ans. Les perdants ce sont également ceux qui voient leurs avantages sociaux fondre comme neige au soleil…Luc Ferry nous disait dans sa chronique du Figaro du 30 décembre dernier qu’« il est maintenant urgent que nos concitoyens comprennent enfin que l’entrée dans le circuit du commerce et de l’économie internationale de l’Inde et de la Chine, c’est-à-dire de 2,5 milliards de pauvres qui travaillent jour et nuit pour des salaires de misère sans bénéficier de la moindre protection sociale, ne peut pas ne pas attaquer de plein fouet nos vieux Etats providence. Il ne s’agit évidemment pas d’un problème droite/gauche, mais d’une réalité que tous les gouvernements européens vont devoir affronter au cours de la décennie qui vient (…) La mondialisation entame à coup de dumping social massif les systèmes d’amortisseurs sociaux mis en place au fil des siècles dans nos démocraties ».

On l’a compris, au-delà de la compétition, l’autre défi de la mondialisation est d’atténuer ces inégalités en France et dans le monde.
En France, en l’espace de 50 ans, l’échelle des salaires est passée de 1 à 20 à 1 à 300 ; 80% de la richesse mondiale est détenue par 15% des habitants des pays les plus riches.
Mais sommes-nous prêts à relever ce défi ?
Sommes-nous prêts à revoir notre niveau de vie pour permettre à d’autres de mieux vive ? Oui ? Mais encore faudrait-il que les plus privilégiés donnent l’exemple et que nos leaders politiques l’inscrivent dans leur programme comme Dilma Rousseff qui veut éradiquer la pauvreté au Brésil l’a inscrit dans son programme . Au-delà de la morale, il en va de la paix sociale (cf. Tunisie) et de la paix dans le monde (cf. terrorisme). Cet autre défi passera par l’Ethique et les Valeurs qui sont les fondements de la refondation du capitalisme.





1 commentaire:

  1. Les entorses à la bonne pratique des affaires, pots de vin, subventions illégales, espionnage... est comparable au dopage dans le sport, les règles sont bafouées pour être le meilleur cout que coute. Ou est l’Éthique dans tout cela ?
    Concernant les dividendes records de 40 milliards d’€, ou en est la mise en place de la taxe Tobin, qui remmènerai un peu d’équilibre. Aujourd’hui la balance n’est plus équilibrée. Le souci est que dans tout système de balancier, plus on va loin dans un sens plus l’effet inverse est proportionnel. Aujourd’hui j’ai l’impression que le déséquilibre de la balance s’accroit toujours du même coté en exacerbant les inégalités.
    Un dernier point, en France, en l’espace de 50 ans, l’échelle des salaires est passée de 1 à 20 à 1 à 300. J’ai vu un reportage sur un agriculteur qui d’une manière simple disait : « aujourd’hui c’est les fins de mois sont dure, mais on s’en sort. Moi la question que je me pose c’est comment font ceux qui gagnent des millions pour les dépenser ? »

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Bienvenue !

Le 4 avril 2009 à Londres se sont réunis les chefs d'état des pays les plus riches de la planète : le G20. L'ambition affichée était de refonder le capitalisme (cf. N. Sarkozy). En fait de refondation, nous avons eu droit à un ravalement. On connaissait le bluewashing, le greenwashing, maintenant nous connaissons le whitewashing.
Le G20 a montré du doigt les paradis fiscaux et a remis en question les bonus des patrons. Mais nous l'avons bien compris : rien de fondamental pour le capitalisme dont la pierre angulaire est la loi du plus fort.
Il y a donc urgence à faire émerger des idées concrètes pour refonder le capitalisme et donner de l'espoir à ceux qui se refusent politiquement parlant d'avoir à choisir entre une droite qui fait allégeance complète au capitalisme, une gauche en panne d'imagination et une ultragauche en pleine utopie.
Voilà tout l'objet de ce blog : exprimer des idées, réagir, commenter ...