lundi 7 février 2011

Tunisie et Egypte : la révolte des pauvres


Ne nous y trompons pas ! Les manifestations voire la révolution en Tunisie et en Egypte ne sont pas le fait seulement d’intellectuels réclamant la démocratie mais avant tout la révolte des pauvres, des laissés pour compte, de ces femmes et de ces hommes qui ne peuvent plus nourrir leur famille tant les produits alimentaires ont augmenté (40% de la population égyptienne vit avec moins de 2 dollars par jour) et aussi de ces jeunes qui ont des diplômes mais pas d’emplois… En France, ce n’est pas Robespierre ou Danton qui ont déclenché la Révolution mais avant tout ces femmes qui sont allées à Versailles réclamer du pain au Roi.
La demande de démocratie n’est que la partie visible de l’iceberg.
Nous, occidentaux, cela nous rassure de voir seulement cette partie visible. Cette vision partielle et partiale fait que nos dirigeants se sentent « bonne conscience » : de quoi nous plaignons-nous puisque nous sommes libres et avons le droit de voter ? Mais qu’est-ce que la liberté pour les 14% d’américains qui n’ont pas accès aux soins médicaux et vivent sous le seuil de la pauvreté ? Que représente le droit de vote pour les 3, 6 millions de français qui vivent dans des taudis ou n’ont pas de logement ? Pour toutes ces personnes qui vont chercher de quoi manger aux restos du Cœur ou dans d’autres organismes ? La liberté vue sous cet angle semble bien étroite ! Arrêtons de nous mentir : la démocratie dans les pays occidentaux est l’écran de fumée qui cache l’essentiel. Le pouvoir est devenu avant tout financier : c’est à se demander si nos dirigeants de droite ou de gauche dans un calcul cynique ne limitent pas leur ambition sociale à ne pas dépasser un seuil critique de pauvres pour ne pas déclencher une révolution dans la rue… La Bastille est à reprendre non dans la violence mais en faisant évoluer les consciences et changer les mentalités : nos « seigneurs » d’aujourd’hui – avec tout le respect que je leur dois – s’appellent Bolloré, Arnaud, Pinault, Bouygues, Lagardère...
La refondation du capitalisme devient une urgence.
Aujourd’hui, être solidaire des tunisiens et des égyptiens c’est être solidaire de tous les pauvres de la planète.





3 commentaires:

  1. Le mécontantement des peuples, en Islande c'est la meme chose, je vous invite a lire les articles suivants :
    http://www.parisseveille.info/quand-l-islande-reinvente-la,2643.html
    http://www.cadtm.org/Quand-l-Islande-reinvente-la
    Personne ne parle de cette révolution pacifique ou des citoyens, pris a la gorge par un capitalisme cynique et sans concience, se prenent en main pour réécrire leur histoire et celle de leur pays.

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  2. Jacques BENOIT a dit : Merci pour votre sympathique réaction : on se sent moins seul... merci pour les liens donnés et l'info sur L'Islande.

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  3. Pour faire suite au commentaire précédent, voici un autre article sur l'Islande :

    http://dndf.org/?p=2550

    Il faut que les choses évolues, je n'ai pas vu suffisamment de perspective à long terme de la part de notre chef d'état hier soir ...

    Gardons espoir.

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Bienvenue !

Le 4 avril 2009 à Londres se sont réunis les chefs d'état des pays les plus riches de la planète : le G20. L'ambition affichée était de refonder le capitalisme (cf. N. Sarkozy). En fait de refondation, nous avons eu droit à un ravalement. On connaissait le bluewashing, le greenwashing, maintenant nous connaissons le whitewashing.
Le G20 a montré du doigt les paradis fiscaux et a remis en question les bonus des patrons. Mais nous l'avons bien compris : rien de fondamental pour le capitalisme dont la pierre angulaire est la loi du plus fort.
Il y a donc urgence à faire émerger des idées concrètes pour refonder le capitalisme et donner de l'espoir à ceux qui se refusent politiquement parlant d'avoir à choisir entre une droite qui fait allégeance complète au capitalisme, une gauche en panne d'imagination et une ultragauche en pleine utopie.
Voilà tout l'objet de ce blog : exprimer des idées, réagir, commenter ...