jeudi 21 avril 2011

Le prix de l’émancipation


S’émanciper a un coût,
que ce soit pour un jeune qui quitte sa famille et va « manger de la vache enragée »,
que ce soit pour le salarié qui préfère quitter l’entreprise au risque de ne pas retrouver un emploi mais ne peut plus supporter un supérieur qui lui manque de respect,
que ce soit pour les Etats qui ont voulu s’affranchir du colonialisme et conquis leur indépendance,
que ce soit pour les esclaves qui, une fois affranchis, se sont retrouvés sans employeur,
l’émancipation a un prix.

Le prix à payer pour ceux qui veulent aujourd’hui s’affranchir de la dictature financière, est important et non sans conséquences douloureuses.
C’est la fuite des capitaux, la fuite des patrons les plus performants, une croissance moindre, un chômage en augmentation, la baisse du niveau de vie… (je pense que le journal « Le Figaro » a parfaitement raison en affirmant que le projet du PS augmenterait la pression fiscale de 50 milliards d’€ en cinq ans).

La refondation du capitalisme passera inévitablement par une période de vaches maigres.

Mais ce prix est avant tout un investissement pour demain où nous connaîtrons une croissance en augmentation, moins de chômage, moins de pauvres, plus de respect pour les salariés, en un mot une société qui apportera à tous une meilleure qualité de vie.
Faire croire qu’on peut changer notre société sans cet investissement, c’est tromper les français. Mais les français sont-ils prêts à payer ce prix ?
Seule la foi peut nous aider à passer ce cap difficile : foi en l’Homme, foi en un monde meilleur, foi dans les Valeurs ; et c’est peut-être en ce sens que Malraux a dit « la vingt-et-unième siècle sera spirituel ou ne sera pas ».










5 commentaires:

  1. Je suis absolument d'accord avec vous sur le fait que la France voire même l'ensemble de l'occident doit passer par une période de "vache maigre" si refonte du capitalisme il y a...simplement je ne pense malheureusement pas que les français y soient prêts et préparés.Le "français" n'aime pas le changement...on le voit bien dès qu'il y a la moindre réforme...il ne pense qu'à l'instant T et pas à l'avenir...ce qui complique grandement la tâche des politiques militants pour un changement ou créant le changement.Il se trouve immédiatement sanctionné dans les urnes,ce qui provoque une non prise de risque.Un politicien (tout bord politique confondu) pense avant tout à conserver le poste qu'il a conquis!
    Je ne pense donc pas qu'il y aura des mesures fortes d'investissements pour une refonte du capitalisme,si ces mesures affectent le court et moyen terme des français...
    Il y aura simplement des "mesurettes" enrobées d'une bonne communication,faisant croire que ces mesures changeront tout,à moindre coût afin de ne pas fâcher l'électorat pour les prochaines élections!
    Les français ont déjà été trompés de nombreuses fois,ont perdu beaucoup de leurs espérances et de leurs confiances envers les politiques,comment selon vous leur expliquer que pour avoir un avenir meilleur que celui qui se profile actuellement,il fasse "sacrifier" le court et moyen terme?

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  2. Ne désespérons pas ! Le monde est pour le moment empêtré dans le matérialisme mais il évoluera !
    Si l'on nous avait dit il y a deux cent ans qu'on abolirait l'esclavage, on l'aurait pas cru !
    Si l'on nous avait dit il y a cent ans que les femmes auraient le droit de vote, on ne l'aurait pas cru !
    Si l'on nous avait dit il y a cinquante ans qu' aux Etats-unis les noirs auraient le droit de vote on ne l'aurait pas cru !
    Si l'on nous avait dit il y a trente ans que le mur de Berlin serait démoli, on ne l'aurait pas cru !
    Si l'on nous avait dit il y a vingt ans qu'on n'aurait pas le droit de fumer dans les lieux publics, on l'aurait pas cru !
    Alors, gardons notre idéal, l'important n'est pas tant le but en soi (dont nous ne sommes pas maîtres) mais le chemin qui y conduit.

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  3. Je suis d'accord avec vous,simplement les grandes causes dont vous parlez(à l'exception de la cigarette!lol)avaient à leurs têtes des grands leaders qui ont marqués l'histoire(Martin Luther King,Général De Gaule...)
    Ce n'est que mon sentiment,mais j'ai l'impression que le temps des "Grands Hommes" est révolu...Nous n'avons plus de grandes figures nationales ou mondiales à la tête de causes qui marqueront l'histoire.
    Ne pensez vous pas qu'une partie de nos problèmes,et l'immobilisme qui s'ensuit ait pour cause le manque de "Grands Hommes"(Homme au sens de l'espèce humaine!)?

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  4. Comme vous je ne peux que constater que nous n'avons pas de "Grands Hommes". Mais à qui la faute ? Nous avons les politiques que nous méritons... A un moment donné j'ai pensé qu'Obama pouvait être de cette "trempe" mais je commence à être un peu déçu. En fait, ce sont les "circonstances" qui font les Grands Hommes. A tort ou à raison je pense que Nicolas Hulot pourait être une bonne surprise...

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  5. Je suis également déçu par Obama...bien que le pouvoir du président américain de part les institutions américaines ne soit pas si élevé que ça à cause d'un sénat omniprésent.
    Le sénat américain étant ultra conservateur et républicain,allait et à mis des bâtons dans les roues d'Obama, sans qu'il ne puisse y faire grand chose malgré toute sa volonté.
    En ce qui concerne Nicolas Hulot,j'ai eu l'occasion de vous exprimer mon scepticisme lors de votre cours cette semaine au Cesi du Mans...mais je ne demande qu'à me tromper et d'être agréablement surpris!

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Bienvenue !

Le 4 avril 2009 à Londres se sont réunis les chefs d'état des pays les plus riches de la planète : le G20. L'ambition affichée était de refonder le capitalisme (cf. N. Sarkozy). En fait de refondation, nous avons eu droit à un ravalement. On connaissait le bluewashing, le greenwashing, maintenant nous connaissons le whitewashing.
Le G20 a montré du doigt les paradis fiscaux et a remis en question les bonus des patrons. Mais nous l'avons bien compris : rien de fondamental pour le capitalisme dont la pierre angulaire est la loi du plus fort.
Il y a donc urgence à faire émerger des idées concrètes pour refonder le capitalisme et donner de l'espoir à ceux qui se refusent politiquement parlant d'avoir à choisir entre une droite qui fait allégeance complète au capitalisme, une gauche en panne d'imagination et une ultragauche en pleine utopie.
Voilà tout l'objet de ce blog : exprimer des idées, réagir, commenter ...