mardi 14 juin 2011

La part de l’affectif

Même si l’on peut le déplorer, notre affect a une place de choix dans nos décisions. C’est d’autant plus vrai que cet affect est communicatif. Il n’y a qu’à voir l’engouement pour le mariage de Kate et William, pour l’affaire DSK ou tout simplement à l’occasion d’un événement sportif quand un arbitre est conspué par un camp ou l’autre en fonction de ses décisions. La politique n’échappe pas à ce phénomène affectif ; des sondages récents nous montrent que la côte de Sarkozy a augmenté de deux points depuis que l’on sait que Carla attend un bébé.

Faut-il déplorer ce phénomène ? Oui et non.
Oui parce que la plupart de nos décisions ont des fondements émotionnels et par là sont irrationnelles. C’est l’argument qu’emploient ceux qui dénoncent la démocratie et encore plus la démocratie dans l’entreprise sous prétexte que les gens votent en fonction de leur sympathie ou antipathie et non pour des raisons rationnelles telles que les compétences par exemple.
Non parce que nos émotions sont partie intégrante de la nature humaine. Elles participent à nos amitiés et inimitiés, nous procurent de la joie ou de la tristesse ; nos émotions sont moteurs pour aller vers le bien, le beau, le vrai ( musique, voyages, spectacles, nature…). Sans émotion, apprécierions-nous la vie ? C’est en ce sens que certains disent qu’un monde parfait serait ennuyeux partant du principe que pour qu’il y ait de la joie il faut qu’il y ait de la tristesse ; cette approche est bien pessimiste : on peut en effet avoir de la joie sans qu’il y ait pour autant de la tristesse ; la plupart des enfants nous le prouvent tous les jours.

Alors, comment pouvons-nous vivre nos émotions de façon positive ? En étant honnête avec nous-mêmes : en faisant la part de nos sentiments et de la raison, de nos intérêts et de l’équité. En terme de management, ce n’est pas celui qui nous fera pitié qui aura forcément raison ; ce n’est pas celui qui nous sera antipathique qui aura forcément tort. C’est la différence essentielle entre l’homme et l’animal : la conscience. Cette phrase de Teilhard de Chardin est très explicite en la matière « nous ne sommes pas des êtres humains vivant une expérience spirituelle, nous sommes des êtres spirituels vivant une expérience humaine ».

La refondation du capitalisme passe par un état de conscience élevé. C’est tout simplement la victoire de l’esprit sur la partie animale de l’homme qui fait qu’on a aujourd’hui aboli l’esclavage, la peine de mort… et contribué au progrès social.





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Bienvenue !

Le 4 avril 2009 à Londres se sont réunis les chefs d'état des pays les plus riches de la planète : le G20. L'ambition affichée était de refonder le capitalisme (cf. N. Sarkozy). En fait de refondation, nous avons eu droit à un ravalement. On connaissait le bluewashing, le greenwashing, maintenant nous connaissons le whitewashing.
Le G20 a montré du doigt les paradis fiscaux et a remis en question les bonus des patrons. Mais nous l'avons bien compris : rien de fondamental pour le capitalisme dont la pierre angulaire est la loi du plus fort.
Il y a donc urgence à faire émerger des idées concrètes pour refonder le capitalisme et donner de l'espoir à ceux qui se refusent politiquement parlant d'avoir à choisir entre une droite qui fait allégeance complète au capitalisme, une gauche en panne d'imagination et une ultragauche en pleine utopie.
Voilà tout l'objet de ce blog : exprimer des idées, réagir, commenter ...