lundi 6 juin 2011

L’empreinte pauvreté

Après le «greenwashing (littéralement peindre en vert) – pratique qui consiste pour les entreprises à adhérer à des ONG pour valoriser leur image de marque – et le bluewashing (littéralement peindre en bleu) – pratique qui consiste pour les entreprises à adhérer à Global Compact, une association sous l’égide de l’ONU, pour valoriser leur image – l’empreinte pauvreté est le nouvel artifice des entreprises pour faire passer la pilule d’un capitalisme pur et dur.

Cette initiative développée par OXFAM inspirée de l’empreinte écologique (mesure de l’impact de l’homme et de son activité sur l’environnement) met en place des indicateurs qui permettent d’évaluer les retombées sociétales positives ou négatives des multinationales dans le pays où elles sont implantées. Ces impacts sont évalués selon cinq critères : niveau de vie, bien-être et santé, diversité et égalité des sexes, amélioration des conditions de vie, stabilité et sécurité (cf. Novethic du 31.05.11 )
Après Unilever en Indonésie, Coca Cola vient de faire évaluer son empreinte pauvreté au Salvador et en Zambie. On ne peut que saluer cette initiative mais ces indicateurs ne sont-ils pas des « trompe-l’œil » ?
L’implantation d’une multinationale dans un pays dit pauvre - l’ONU en désigne 48 – ne peut être que bénéfique pour le pays ne serait-ce que par la création d’emplois mais aussi toutes les actions périphériques qu’elle se doit de faire ; et c’est là que l’empreinte pauvreté est trompeuse parce que nécessairement toujours positive elle donne une image faussée de l’entreprise et bonne conscience à ceux qui sont dans la logique du capitalisme pur et dur ; par contre, ce qui serait intéressant à mesurer c’est le rapport entre ce que l’entreprise apporte à ce pays pauvre et ce que sa présence dans ce même pays lui rapporte à elle. Malheureusement, ce rapport est loin d’être équitable entre les deux. On est souvent dans un concept d’exploitation de l’homme plutôt que dans une collaboration digne et équitable. Ne soyons pas naïf ! Dans la logique de sa finalité financière, une multinationale aura toujours le souci d’optimiser ses investissements (négociation au plus bas des concessions voire corruption, expropriations, travail des enfants, insécurité au travail, peu d’investissements en matière de dépollution même si les ONG font un travail remarquable de veille permanente, c’est loin d’être gagné. J’ai entendu en conférence Pascal LAMY, Président de l’OMC (Organisation Mondiale du Commerce) dire que « le colonialisme n’est pas aboli il a simplement pris une autre forme ».

La refondation du capitalisme passera par une nouvelle logique de solidarité qui nous fera comprendre qu’il est de notre intérêt de partager équitablement les richesses et non de nous les approprier au détriment des plus pauvres.



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Bienvenue !

Le 4 avril 2009 à Londres se sont réunis les chefs d'état des pays les plus riches de la planète : le G20. L'ambition affichée était de refonder le capitalisme (cf. N. Sarkozy). En fait de refondation, nous avons eu droit à un ravalement. On connaissait le bluewashing, le greenwashing, maintenant nous connaissons le whitewashing.
Le G20 a montré du doigt les paradis fiscaux et a remis en question les bonus des patrons. Mais nous l'avons bien compris : rien de fondamental pour le capitalisme dont la pierre angulaire est la loi du plus fort.
Il y a donc urgence à faire émerger des idées concrètes pour refonder le capitalisme et donner de l'espoir à ceux qui se refusent politiquement parlant d'avoir à choisir entre une droite qui fait allégeance complète au capitalisme, une gauche en panne d'imagination et une ultragauche en pleine utopie.
Voilà tout l'objet de ce blog : exprimer des idées, réagir, commenter ...