Même si l’on ne peut que saluer Nicolas Sarkozy et Angela Merkel qui s’investissent complètement pour sauver l’Europe et l’ euro cet énième accord signé le 09 décembre 2011 a tout l’air d’un accord en trompe l’œil et pour trois raisons.
D’abord, cet accord fait double emploi avec le traité de Lisbonne de 2007 dans lequel tous les pays de l’Europe s’étaient engagés à ce que leur endettement ne dépasse pas 3% de leur PIB.
Ensuite, un accord qui porte sur la limite de dépassement de crédit me semble bien arbitraire et peu nuancé ; sachons faire la différence entre un crédit pour financer le fonctionnement des Etats et un crédit qui va générer des investissements rentables. Il y a une différence entre un ménage qui emprunte uniquement pour faire face à ses fins de mois et se nourrir et un ménage qui emprunte pour construire une maison. Donc, fixer à l’ avance des limites de crédit me semble bien ambitieux. Lors de la première crise financière liée aux « subprimes » en 2008 on a vu que les Etats – à commencer par la France et l’Allemagne – n’ont pas pu tenir leur engagement de ne pas dépasser un endettement de 3% de leur PIB puisqu’ils en sont presque venus à 7% ! Le contexte les y obligeait…
La troisième raison pour laquelle cet accord me semble utopique, c’est qu’à la différence du traité de Lisbonne, cet engagement des 17 Etats membres de la zone euro de ne pas dépasser les 3% d’endettement du PIB est très directif et contrôlé. Chaque Etat devra soumettre son projet de budget et en cas de dépassement il pourrait y avoir des sanctions … Mais quelles sanctions ? cet accord a bien pris le soin de ne pas en parler ! Sanctions financières ? Impossible pour un pays en difficulté économique. Sanctions administratives ? Difficilement imaginables. Alors, il reste le blâme mais je ne crois pas que ce soit une sanction dissuasive…La seule sanction qui aurait des effets serait une sanction politique comme on l’a vu en Grèce après le départ forcé de Georges Papandréou et en Italie de Silvio Berlusconi. Mais cette sanction n’est pas du ressort de l’Europe ; c’est le pays concerné qui peut la prendre à travers ses représentants. La seule mesure qui peut encore sauver l’Europe et l’ euro c’est l’harmonisation progressive des charges sur le travail et le capital. C’est que chaque Etat s’engage à ne pas vivre au-dessus de ses moyens. La route est longue, très longue… Mais soyons optimistes ; à travers cette crise de l’Europe on sent qu’il y a une volonté de solidarité et d’union…
joli blog, bon travail
RépondreSupprimerHello mmate great blog post
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