Dans le contexte des futures élections présidentielles l’ émission « Des paroles et des actes » prend un relief tout particulier. Le jeudi 12 janvier dernier David PUJADAS avait invité Jean-Luc MELENCHON (JLM) pour qu’il présente son programme et réponde aux questions des journalistes et autres personnalités dont Jean-Louis BEFFA (JLB) ancien patron de Saint Gobain et qui vient de publier « La France doit choisir » aux éditions Seuil.
On attendait impatiemment cette confrontation car apparemment tout opposait ces deux hommes et la rencontre risquait d’être houleuse. Mais à la surprise générale autant les débats précédents avec les journalistes avaient été agressifs autant cet échange a été consensuel.
Les deux hommes ont reconnu que la crise économique que nous vivons est une crise du capitalisme avec sa dérive financière. Les deux hommes ont également reconnu que le pouvoir absolu des actionnaires était la cause de cette dérive financière et qu’il était urgent de modifier le fonctionnement de l’entreprise pour ne pas la laisser aux seules mains des actionnaires :
JLM : « il faut arracher l’entreprise aux griffes de la finance (…) briser le pouvoir des actionnaires qui est excessif »
JLB : « Je suis d’accord pour refaire le système (…) Je suis contre un modèle libéral financier dans lequel un des dogmes est la primauté absolue des actionnaires (…) je suis pour un modèle différent qui replace le pouvoir au centre du conseil d’administration »
Par contre tous les deux avaient des divergences sur les remèdes à appliquer pour mettre un bémol au pouvoir des actionnaires.
JLM propose entre autres le développement de la propriété sociale par les coopératives ouvrières et une loi donnant la préemption aux travailleurs sur leur outil de travail lorsque le propriétaire veut vendre son entreprise.
JLB propose entre autres la présence d’élus des salariés et des confédérations syndicales au conseil d’administration.
On peut tirer trois conclusions de ce débat fort intéressant.
D’abord, qu’il y a unanimité dans la classe politique - toutes tendances confondues - pour affirmer l’origine financière de la crise.
Ensuite qu’il est urgent de modérer le pouvoir des actionnaires dans l’entreprise.
Enfin qu’il y a une absence totale de réponse à ce problème du pouvoir dans l’entreprise.
On peut au passage remarquer que sur les deux heures de débat avec JLM seulement cinq minutes ont été consacrées à la relation actionnaires-salariés dans l’entreprise et que personne n’a évoqué la nécessité de l’égalité de droits et de devoirs des actionnaires et des salariés ni, bien sûr, la démocratie dans l’entreprise ! A travers cette remarque on mesure l’urgence de remettre en question le pouvoir des actionnaires et briser ce tabou et d’ envisager la démocratie dans l’entreprise !
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire